Le plan national sida 2010-2014

Publié par yoyolimoges le 28.06.2010
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Le plan national sida 2010-2014 timoré selon deux instances consultatives

La Conférence nationale de santé et le Conseil national du sida (CNS), deux instances consultatives, ont jugé "timoré" le futur plan gouvernemental sida 2010-2014 qui "ne se donne ni l'ambition ni les moyens de faire régresser l'épidémie".
Dans leur avis conjoint, les deux instances regrettent de n'avoir eu entre les mains qu'un document "partiel", avec des "délais très courts" pour donner leur avis. Elles se réservent donc le droit de "compléter leurs observations" lors de la présentation du plan.

Cet avis, que notamment Libération et l'AFP se sont procuré, doit être rendu public mercredi.

Les deux instances rappellent qu'environ 50% des personnes dépistées le sont avec un retard préjudiciable au traitement, alors qu'il fait aujourd'hui de la séropositivité une maladie chronique qui peut ne plus devenir contaminante. Il est donc "indispensable" de "redéfinir la stratégie de lutte contre l'épidémie autour du dépistage et du traitement" -un objectif qui fait "consensus".

Et pourtant, sur la question du dépistage, le projet de plan est "peu ambitieux" et "l'impression prévaut que l'on se satisfait d'une baisse très relative, limitée à certains groupes de population, du nombre de nouvelles contaminations en France".

Ainsi, alors que la Haute autorité de santé (HAS) avait suggéré que le test de dépistage soit proposé "à l'ensemble de la population", "hors notion d'exposition à un risque", cette idée a été abandonnée.

"Le document stratégique n'apporte aucun élément explicatif sur les raisons de ce renoncement, qui marque le refus des pouvoirs publics de s'engager dans la stratégie volontariste d'élargissement et de banalisation de l'offre de dépistage que préconisent depuis plusieurs années l'ensemble des instances expertes", ajoutent les deux instances.

En outre, le plan ne prévoit un dépistage annuel que pour certains groupes de population (homosexuels, usagers de drogue par injection, Guyanais), mais pas par exemple pour les prostitués, les partenaires de personnes infectées...

La suggestion de la HAS de proposer le test lors d'une interruption volontaire de grossesse, en cas d'infection sexuellement transmissible ou en cours d'incarcération n'est pas prévue dans le document.

Mis en ligne le 28/06/2010