Les plus beaux paradis sont-ils artificiels ? Dennis Wilson : Pacific Ocean Blue

Publié par Higgins le 04.07.2008
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Non, je ne fais pas une fixette sur le mot « pacific », oui, je bois un pastis avec de l'alcool dedans et non, ma prochaine chronique n'aura aucun rapport avec ce film de Sophie Marceau (Pacific Palissade) qui était censé lancer la carrière de la miss aux States (rires)...

Mais parlons plutôt de ce chef d'œuvre total, que je viens de découvrir à la faveur de sa réédition toute récente : « Pacific Ocean Blue » par Dennis Wilson. Ca vous dit quelque chose ? Non ? Les Beach Boys, quand même, si ?Ah, je vois, le film avec Tom Cruise...

Tou(te)s les mêmes.

 

Passons et remontons un peu dans le temps. Les Beach Boys, donc, ont gardé dans l'inconscient collectif l'image de surfeurs un peu niais qui chantaient des trucs sans intérêt sur lesquels les parents de certains d'entre nous tentaient de négocier une ouverture vers leur premier rapport sexuel.

 

Mais les Beach Boys, ce sont surtout des musiciens géniaux aux cerveaux quelque peu altérés par euh, par un peu de tout, en fait. Et si l'on parle beaucoup de Brian (Wilson), compositeur principal et allumé notoire qui bousilla une bonne partie de son œuvre, on en oublie le frangin pas forcément moins déjanté : Dennis, auteur de ce génialissime album et décédé en 1983 après une vie consciencieusement cramée par les excès de toutes sortes.

 

Bref : ce disque est TERRIBLE !!!

Tout le monde a pompé des trucs dans ce disque, un vrai pillage et en plus il reste résolument moderne. C'est un mélange improbable de pop/folk West Coast, avec de la Soul dedans (les chœurs gospel sur « Moon River »), du psychédélisme rappelant le Floyd des débuts (« Friday Night » et ses nappes de synthés crépusculaires) ou l'autre classique « Forever Change » de Love, le funk de « Dreamer » et ses cuivres détonants, sans parler de la chanson titre « Pacific Ocean Blue », une invitation à bouger son corps largement pompée par les Lenny Kravitz de tous poils.

Bref, chacun trouvera midi à sa porte dans ce monde à la fois parfait et bancal, où rien ne se consomme avec modération