Ma last chronique non parue sur le site "Le Monde"

Publié par nikita le 17.01.2009
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Est-ce que Monsieur Laurent WAUQUIEZ,  secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, auprès de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, a songé à faire suivre une formation en communication aux 800 psychologues qui  vont rejoindre l’AFPA (Association pour la Formation des Adultes) ?

 

Malheureusement -à ma connaissance- aucune approche sur la communication n’est apprise sur les bancs de l’école publique.

J’en ai suivie une avec un certain bonheur durant une certaine période difficile de ma vie. A ce moment, ayant débuté un divorce à l’amiable mais difficile, séropositive depuis 4 ans et sérodiscordante dans mon couple je tiens à le préciser), la méthode ESPERE de Monsieur Jacques Salomé m’a bien aidée. Sa symbolique repose sur une écharpe qui simule la communication et dont chaque interlocuteur tient un bout. Il s’agit de ne pas confondre la relation que l’on a à l’autre avec la personne par elle-même. Les nœuds sont donc à dénouer et parfois un lâcher-prise à effectuer. Pas un ‘laisser tomber’. Pas un ‘c’est ton problème, pas le mien’. Mais plutôt et brièvement :

. sortir du système question/réponse : « qu’est-ce que vous avez comme expérience professionnelle ? »

. derrière toute peur il y a un désir « n’ayez pas peur… de changer de job, de vous mettre en valeur »

. ni séduction, ni agression, mais affirmation de soi « pas de promotion canapé, pas de revendication au travail dominical… »

. nous sommes co-auteurs de toutes nos relations, etc…

 

Séropositive depuis 4 ans, je ne sais (mais si ! je le sais bien) si cette méthode m’a aidée à bien expliciter ma demande d’arrêt de la trithérapie en cours depuis 4 ans à l’équipe médicale qui me suivait alors. J’ai cessé toute trithérapie durant 4 années, avec une virologie indétectable au bout d’un mois d’arrêt. Le premier mois d’arrêt, la virologie avait re-grimpé puis chuté toute seule. Et j’étais pourtant en plein désarroi de divorce. Car pour ce faire, j’avais fait mes valises et m’étais expatriée à 200 km de mon domicile et de ma région natale. Je ne connaissais personne.

 

J’étais au chômage. Après avoir été collaboratrice bénévole de mon époux (j’avais reproduit le schéma de mes parents artisants). Je suis donc allée m’inscrire à l’ANPE de Lille. Je n’y ai pas rencontré de psychologue, non. Mais une écoute formidable lorsque j’ai dû refuser un travail de secrétaire médicale à l’hôpital de Lille. Divorce oblige, l’avocate de la partie adverse surveillait mes revenus. Histoire de décider mon ex con-joint et médecin pas si con que cela (en tant que médecin) à baisser son offre de pension. Mais ceci est une autre histoire.

 

Pour faire court, le ‘corps médical’ m’a finalement rattrapée. Depuis deux ans et après deux années de galère professionnelle (en intérim, on allait bientôt me proposer de faire des remplacements de pause-café) j’exerce le doux métier de secrétaire-coordinatrice au sein du service ORL de ma ville. Je suis rentrée chez moi, lorsque le temps nécessaire me fut devenu suffisant. Dans une association médicale destinée à l’audition des sourds profonds (implantation cochléaire), au niveau régional. Pour une réinsertion ou une insertion dans la société. 30 000 € l’implant, cela coûte moins cher aussi en valorisation personnelle pour un mal-entendant, qu’une prise en charge associative ou avec l’aide de la MDPH (Maison Départementale pour les Handicapés).

 

Ceci en attendant que Madame Roselyne BACHELOT et son ministère décide d’intégrer les implants cochléaires à la liste des Produits et Prestations Remboursables (ex. TIPS).

Comme les piles posées chez les patients cardiaques. Cela fait quelques années que le service ORL de l’hôpital où j’exerce, ainsi que tous les services ORL français attendent cela. Mais patience ! Auparavant, il faut que le nouveau mode de gestion de l’hôpital français soit mis en place. Pas trop longtemps j’espère. Et moi je suis pour, 10 000 fois pour. Quand je vois toutes les possibilités techniques qu’offre le service public. Moi qui suis issue du libéral et de l’artisanat, où il faut se battre avec les banquiers pour obtenir les crédits nécessaire à l’achat de son outil de travail ou à la location de son local professionnel. J’hallucine lorsque je vois certains de mes très appréciés collègues lorgner sur ce que son voisin fait mal ou ne fait pas. Et passer son temps à discuter le pourquoi du comment. Sans avoir jamais exercé ailleurs depuis de sa sortie d’école, qu’au sein d’une même entreprise ou d’un même CHU. Mais ceci est une autre histoire.

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