Mieux vaut tard que jamais

Publié par Ladislas le 28.10.2009
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J'ai commencé un traitement alors qu'il ne me restait plus que 47 T4. 

Je suis actuellement sous Kaletra et Truvada.

L'année 2009 fut une année terrible pour moi. En janvier, me sentant très malade, très fatigué, et totalement désemparé, je me suis retrouvé aux urgences de l'hopital saint Louis ou l'on m'annonça que j'étais diabétique de type 1. Mon pancréas avait cessé de sécréter de l'insuline. 

Aux urgences, on m'a pris tout de suite e charge puis on m'hospitalisa en diabétologie. On m'a appris à me piquer mon même quatre fois par jour, de prendre ma glycémie six fois par jour, de reconnaitre les crises de glycémie et de m'avertir sur les dangers de cette maladie si elle n'était pas prise en charge.

Une après midi une interne m'a demandé si elle pouvait inclure dans mon bilan sanguin de sortie le test vih et vhc. 

J'ai refusé. Je ne voulais pas savoir. J'avais très peur . Mon histoire personnelle fait que je suis totalement traumatisé par le sida.

J'ai rencontré un garçon lorsque j'avais 19ans qui était séropositif que j'ai aimé et avec qui j'ai vécu sept ans. En 1996, il est tombé gravement malade, son état s'est vite empiré, il n'a eu le temps de profiter des trithérapies, il est mort pratiqemment dans mes bras, j'avais 26 ans.

J'ai alors eu  un rejet des test de dépistage, le dernier pour moi remontait à 1994. Il était négatif et je m'accrochais à cela. 

Le deuil ou plutôt la difficulté de faire ce deuil à 26 ans ou je me sentais si vieux si seul a fait que je me suis lancé dans la vie à corps perdu. Ayant de nombreux partenaires, m'amusant, me lançant des défis mais toujours protégés.

Donc je suis sorti de l'hopital en janvier avec une étiquette de diabétique mais mon état à commençait à se dégrader. Des problémes de peau à répitition, des sinusites incroyables, de la toux, une dépression violente, de la fatigue, et puis des tâches brunes me sont apparues sur le corps.

Aprés de nombreux examens, j'ai enfin passé un test qui s'est avéré positif. Je suis rentré directement à l'hopital dans un service de maladies infectieuses. J'y suis resté 25 jours. J'ai subi une multitude d'examen. 

J'ai commencé une chimiothérapie pour un kaposi qui débutait. Et ensuite à ma sortie j'ai débuté le traitement antirétroviral.

La chimiothérapie a eu des effets sécondaires très désagrèables , mais je l'ai suivi jusqu'au bout. Le kaposi a disparu.

Le traitement entirétroviral a fait vite de l'effet, 

je l'ai débuté à 47 T4 et 777 000 de charge virale

un mois plus tard, j'étais à 174 T4 et 3 000 de cv

deux mois plus tard à 216 T4 et 1000 de cv

 

ce traitement m'a sauvé la vie, je peux en témoigner. Contrairement à certaines personnes qui débutent tôt et donc ne sentent pas trop de différence à part les effets secondaires, j'ai vu mon corps réssucité. La fatigue disparaitre, mes dents , mes cheveux, ma peau, mes muscles, ma force, mon esprit, ... tout se remettait à fonctionner.

Pourtant, je suis à trois mois de traitement, et d'autres questions me tourmentent, quels vont être les effets secondaires, la lipodystrophie est elle inévitable ?

Cela me fait un peu peur, vais je avoir la détermination de suivre ce traitement avec la régularité d'un métronome ?

Vais je pouvoir assumer mes maladies chroniques diabete et vih ?

Comment reprendre la vie que j'avais presque laisser en cours et en même temps changer.

Mon inscription ici fait aussi partie de ce travail sur moi même