Mon dépucelage sur Séronet (Episode 1)

Publié par Jhparis le 30.08.2008
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J+1 j’ai découvert le loup hier. Même si je connais Séronet depuis son lancement (et même avant) je voulais laisser libre court à mes pensées pour donner (« c’est qui se merdeux pour écrire ce qu’il pense ? ») quelques avis sur ce que j’ai pu découvrir ici et mes impressions post coïtales sur cet espace.

 

 

 

Je ne connais pas les motivations individuelles de chacun ici alors j’avance les miennes en bon pédé autocentré. Diagnostiqué le mois dernier, je suis venu ici par réflexe communautaire, après tout je suis pédé je navigue sur le web LGBT, j’aime le sport, j’ai mon abo en salle, je suis de gauche, je lis Libé, je suis S+ je me retrouve à créer un profil sur un espace dédié ! Je suis venu à reculons, forcément, je mentirais si j’écrivais que je ne me serais pas passé de le faire, que mon diagnostic positif était dans mon agenda estival prévisionnel. Mais c’est fait, j’approuvais cet espace avant d’être diagnostiqué, a fortiori, je ne peux qu’y adhérer une fois les résultats d’analyse tombés. 

 

 

 

Alors, c’est parti hier pour un dépucelage en règle. Un peu d’appréhension avant la rencontre bien sûr, la peur de l’inconnu même si je me faisais le film depuis quelques jours et me disais que je serais tôt ou tard amené à écarter les fesses. Forcément un côté un peu gauche dans mes préliminaires et un premier billet qui tient plus de la lettre de motivation, du CV propre à attirer le chaland, que d’une libre missive sur mes pensées (Qui n’ont rien de libres de toutes façons, leurs traductions écrites étant réfléchies jusqu’au style). Je m’étais préparé à la rencontre bien sur, et forcément mal comme tous ceux qui découvrent un premier lieu, un nouvel amant, j’adopte délibérément un profil anonyme et crânement je le remplis et le paramètre en quelques minutes en adepte des NTIC élevé avec une souris dans les mains dirons les connaisseurs, en réalité en habitué de la création des profils de rencontres diraient davantage mes proches. 

 

 

 

Anonyme=Honteuse scandent déjà quelques un ! Non, mon Sida m’appartient, j’ai fait le choix de ne pas le dire sauf à mon mari, mon médecin (encore heureux !), mon pharmacien pédé qui se fout de tout sauf de ma Carte Vitale, et mon boss, quidam qui a eu le malheur d’être à mes cotés quand j’ai appris ma séropositivité. Alors si je ne le dis pas à des proches je n’ai pas de raison de sortir du placard davantage ici face après tout à des inconnus dont la seule connaissance commune est celle du Sida, connaissance commune que tout le monde aurait aimé éviter. 

 

 

Cela renvoie à savoir ce que je viens faire ici. En adepte de cruising et collectionneur d’hommes, je crois que je me mets à compulser. Je compulse sexuellement, je compulse ici aussi, je voulais venir sans trop savoir par ailleurs pourquoi mais je les ressenti comme une nécessité avec à l’instar de mes visites sexuelles dans quelques endroits dédiés parisiens ou sur le web à la fois la satisfaction de l’acte effectué, l’insatisfaction qui va de pair sur le fait d’avoir le sentiment qu’il n’est pas tout à fait assouvi et l’attente qu’il le soit encore davantage à ma prochaine visite.

(La suite ici : http://www.seronet.info/billet_blog/mon-depucelage-sur-seronet-episode-2-4071)