Mon dépucelage sur Séronet (Episode 2)

Publié par Jhparis le 30.08.2008
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(1er épisode ici : http://www.seronet.info/billet_blog/mon-depucelage-sur-seronet-episode-1-4072)

Je ne serais donc pas si solidaire et désintéressé que cela alors ? La solidarité a forcément une part de don de soi gratuite dans l’écoute de l’autre et l’entraide propre à une communauté de desseins et de destins. Il y a toutefois une part d’égoïsme dans nos connexions sur cet espace, faute avouée à moitié pardonnée tout comme dans un plan cul on cherche notre satisfaction et contentement personnel. Il peut y avoir des rapports amoureux avec des sentiments aussi, je ne suis pas qu’une brute. Le fait de vouloir rompre pour les uns une solitude, de vouloir s’informer, d’échanger, être soutenu…  

 

Mon Sida m’appartient écrivais-je plus haut, mais je refuse qu’il me définisse et qu’il me détermine. Naïf entends-je ! Certainement cela impactera le restant de mon existence, influencera mes relations sociales et impactera ma relation sentimentale mais je le refuse pour le moment. Combat perdu d’avance me diront les vieilles routardes mais je vais le mener tout de même. Je veux gérer mon Sida comme une donnée technique, un fait établi pour lequel je veux prendre du recul pour que cela n’influence pas davantage que sur ma santé ma vie sociale, professionnelle, amicale et sentimentale.

 

Alors, Séronet, cet espace serait-il si solidaire et égalitaire pour que par une utopie collectiviste on nivelle de manière égalitaire les individus qui s’y retrouvent et que l’on fasse du Sida un trait non pas partagé mais dominant ? J’ai eu cette crainte de perdre mon identité propre en la rendant soluble dans cet espace, que le Sida devienne ma caractéristique principale, je viens de m’apercevoir qu’il n’en est rien. A l’instar des couloirs du Sun City les possibles sont multiples : nous avons les actives partisanes de la capote contre les toutes autant actives défenseuses de baiser sans, les passifs en attente de soutien légitime, les dominateurs promptes à vouloir dicter leur avis, les soumis au jugement des uns et des autres, ceux dont j’ai autant envie de les rencontrer que de me flageller les gonades avec un bouquet d’orties, d’autres dont on se sent plus proches intellectuellement et avec qui on voudrait partager un diner bio, un avec qui on souhaiterait tous je pense être initié au rite du Hammam (si tu te reconnais j’attends l’invitation en MP) etc etc Juste une petite remarque, je remarque encore une fois que sont les pédales qui s’énervent le plus et qui sont à la limite de s’insulter !

 

Me voilà donc rassuré sur ce point, cet espace est ni plus ni moins aussi diverse que la société dans son ensemble. Alors je vais pouvoir y batifoler, m’y énerver, rigoler tout de même, y commettre des erreurs, faire quelques plans plus ou moins satisfaisants, et j’attends bien sûr en narcisse homocentré que l’on m’y drague, intelligemment, maladroitement, mais que l’on me désire merde !