MON EXPERIENCE DU VIH : TEXTE 7

Publié par pascal1969 le 24.08.2008
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Et pendant 4 ans, je me suis demandé si la peur de la maladie avait vraiment disparu, si je n'étais pas à nouveau en train de faire une sorte de déni, si ce n’était pas une fanfaronnade orgueilleuse ou une illusion de l’esprit. Je dois reconnaître que je n'étais pas en mesure de répondre à ces questions ni de prouver quoi que ce soit, mais ce que je ressentais comme vrai, était que la peur du VIH semblait belle et bien m'avoir quitté.

 

Mon chemin intérieur était loin d'être terminé, mais sur ce point-là au poins, je pensais avoir franchi un cap !

 

Reprendre des médicaments ANTI VIH était donc pour moi quelque chose d’inconcevable.

 

Alors, je me suis évidemment interrogé sur la nature de cette expérience intérieure, car tout de même, il y avait de quoi tomber des nues. Je voulais comprendre. Je voulais savoir ! J’exigeais la connaissance. Comment étais-ce possible ? La moitié de la terre est mort de trouille ! Des gens meurent par millier ! Moi-même, j’étais dans une angoisse tellement insupportable que je l’ai refoulé pendant 10 ans. Et un beau jour, tout cela disparaît en quelques secondes ! Que s’est-il passé ?

 

D’une certaine façon, je passe ma vie à sonder la nature humaine, et ce que je peux dire, c’est que j’ai découvert que nous ne voyons pas la réalité telle qu’elle est ! La réalité telle qu’elle est dans son essence. La réalité telle qu’elle est dans sa pureté. La réalité telle qu’elle est dans sa vérité la plus profonde. Quelque soit la chose que nous souhaitons observer, analyser, comprendre, il y a, entre cette chose et nous, toute une série de filtres. Un filtre émotionnel, un filtre intellectuel, un filtre culturel, un filtre de sensations corporelles, et une ribambelle de croyances. Or, tous ces filtres déforment plus ou moins la réalité. Nos perceptions sont fausses et nous vivons dans un mensonge permanent. Mais parfois, une grâce est donnée, je n’ai hélas pas d’autre explication, ces filtres sont momentanément abolis et nous voyons la réalité telle qu’elle est et nous découvrons avec stupeur que cette réalité n’est pas telle qu’on le croit. C’est ce qu’il s’est passé pour moi quand je dis que j’ai vu le virus tel qu’il est.

 

Cette façon de dire les choses peut paraître un peu métaphysique, mais à y regarder de près, ce que je dis la n’est pas une découverte. Nous savons bien que l’habit ne fait pas le moine. Nous savons bien que les apparences sont souvent trompeuses. Et du reste, il n’est pas besoin d’avoir un diplôme de psychothérapeute pour s’apercevoir qu’il suffit d’un léger trouble émotionnel, d’une insignifiante agitation de l’esprit pour que toute notre vision du monde soit modifiée.

 

Il est inutile de s’étendre indéfiniment sur le sujet. Ce qui me paraît important, c’est que la peur du VIH semble belle et bien m’avoir réellement quitté. Et ça, selon moi, qu’on le veuille ou non, c’est une victoire.

 

Par contre, j’ai remarqué être très sensible à l’environnement. Si je suis cerné par des personnes ayant peur, alors la peur revient. Mais ce n’est pas ma peur à moi, c’est la peur des autres qui s’insinue en moi. Les émotions sont infiniment plus contagieuses que les virus. Au lieu de semer la peur, le doute, l’incrédulité dans les consciences, le milieu médical ferait mieux de semer de la confiance et de la joie.

 

Longtemps, cette expérience est restée très vivante et très puissante dans ma conscience. Grâce à elle, pendant 4 ans, j'allais en quelque sorte, oublier le VIH...

 

A suivre...