Non, je ne serai pas candidat en 2012

Publié par Ferdy le 13.12.2011
207 lectures

Agir, c'est risquer de mal faire ou de déplaire. Ne rien faire peut se révéler bénéfique, mais pour un certain temps seulement. Entreprendre, en ayant l'air de ne rien faire, c'est l'idéal mais c'est risqué. Abdiquer, tout en ayant l'air d'agir, c'est l'impression que donne aujourd'hui le pouvoir en place.

Mais le charme authentique et profond qui anime ceux qui nous gouvernent n'est-il pas justement de décévoir et de tromper ? je veux dire par là, depuis la Nuit des temps, (bien avant mon abonnement à Spirou), l'exercice du pouvoir, la volonté d'y parvenir, incarner la charge de décider pour un peuple, relève déjà d'une ambition de conquête assez déterminée, inquiétante en ses racines, à la question que voudrais-tu faire plus tard ? si le gamin répond dominer le monde, l'équipe pédagogique en charge de cette école maternelle se trouvera dans l'obligation de transférer ce jeune élève vers une structure de soins psychiatriques adaptée, parce que le désir de domination, de "présidence", apparaît déjà dans les cours de récréation, et c'est de ceux-là dont il faudrait se méfier, non pas des jeunes néo-délinquants en pamper's, mais dès le plus bas âge, tenter de repérer les futurs dictateurs,

il est vrai aussi qu'il n'y en a pas tant que ça des tyrans, un seul par pays environ, et sans beaucoup de turn-over,

j'aurais bien aimé faire pompier quand j'étais très très jeune, quand je savais encore à peine marcher, puis j'ai changé pour vétérinaire, jusqu'à ce que je comprenne enfin que ce n'était pas une fonction que je désirais mais une panoplie, 

celle des pompiers m'a ainsi toujours paru fort seyante aux jeunes mâles qui l'endossent, même quand il y a des flammes à la télévision, on voit qu'ils ont tous des yeux superbes et de belles dents étincelantes, vétérinaire c'était à cause de mon amour pour les animaux, évidemment ça donnait moins dans le spectaculaire, soigner des chiens et des chats à longueur de journée, mais le truc hype, c'était la blouse blanche, le stéthoscope en bandoulière, la chemisette à rayures,

durant trois minutes, je vais tenter de me propulser nouveau président des Français, élu au suffrage universel sans fraude électorale, j'imagine donc, j'entre dans mon petit bureau qui m'a tout l'air d'être un assemblage hétérogène d'une suite d'héritages assez rocambolesque où le style Louis XV encore prédomine.

je contemple les jardins de l'Elysée, et je m'assieds comme il convient à un homme de mon rang. je sonne l'huissier pour une tasse de café, bien chaud mais pas brûlant. au téléphone déjà mon amie Merkel, on se voit souvent en ce moment, on se déteste, mais c'est ça les affaires, puis se succèdent les conseillers, certains pour me déconseiller le conseil d'un rival, d'autres pour me conseiller des choses sans importance,

il est bientôt midi, et j'ai faim,

mon mec dort encore dans les nouveaux appartements privés de l'Elysée. il est grand et barbu, je n'en avais jamais vu d'aussi grand, ni d'aussi barbu. Il dit s'appeler Dmitiri. le déjeuner est un peu terne, les huîtres avaient un goût de noisette.

je m'envole vers une banlieue lointaine, laquelle, je ne saurais dire, Azerbaïdjan peut-être, enfin dans un bled quelconque du cosmos rencontrer mes homologues, je crois bien qu'il neige, avec ces limousine, on n'y voit presque rien,

nous avons signé un nombre considérable de contrats, puis il y eut ce dîner à l'ambassade, puis mon retour vers toi, tu dis t'être ennuyé tout le jour sans moi, mais mon chéri, je bosse moi, je fais tourner la planète, faut pas l'oublier ça, moi aussi je t'aime, 

le lendemain, nous avons au programme un déplacement à Monaco, puis un conseil des ministres, Dmitri tu pourras toujours dormir un peu dans l'avion,

la réception au Palais me rappelle une opérette entraperçue dans mon enfance, nous ne faisons qu'y prendre le petit-déjeuner, Charlène sourit et Dmitri s'endort sur son fauteuil,

à 11:40 nous sommes de retour à l'Elysée, il pleut, pas de chance pour l'apéritif prévu dans les jardins, nous entamons ce conseil,

Dmitri n'avait plus de coke, il se sentait pas bien, j'appelle K., il ne devrait plus tarder. je me roule un splif et je regarde BFM. la journée s'achève (ah ! elle est bien belle celle-là), je refile mon costume de président au vestiaire, finalement, ça ne m'allait pas, vous n'auriez pas quelque chose de plus plausible, 

car président, c'est pas une partie de rigolade, même en plein dîner le mobile peut sonner, ("mince encore une catastrophe nucléaire !", et dire qu'on n'en était pas encore au fromage, mes amis je dois y aller, c'est juste quelques étages plus haut, retrouver mon Etat-major, ah ! la ! ce doit être le ménisque, le genou a du mal à se plier, c'était quoi déjà, une catastrophe nucléaire, je la réserve pour france2 ou tf1, etc.)

j'aurais pas aimé faire président

Commentaires

Portrait de into the wild

un candidat qui me plairait

simplement dommagePerplexe