POINT DE VUE : Ruban rouge ou étoile jaune ?

Publié par maya le 30.07.2008
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Texte publié le mercredi 30 juillet 2008.

Ruban rouge ou étoile jaune ?
À la veille de la XVII conférence internationale sur le sida à Mexico du 3 au 8 août 2008, certains événements récents peuvent inciter les personnes séropositives au VIH à craindre qu'une nouvelle forme de discrimination se pointe à l'horizon. Vertueusement déguisée sous les habits du bon sens, cette discrimination se répand d'autant qu'elle est poussée par les « tribunes » populaires, si chères aux médias d'aujourd'hui, mais surtout qu'elle s'exprime sans qu'aucune autorité de santé publique de l'État québécois n'intervienne dans le débat. Même des journalistes, dits sérieux, embarquent dans la ronde et expriment en toute simplicité des préjugés qui les déshonorent.
L'affaire récente de cette femme condamnée pour avoir omis de dévoiler sa séropositivité ramène collectivement les personnes séropositives à la douloureuse période de rejet qu'elles ont ressenti lors de la supposée contamination de centaines d'enfants à Sainte-Justine et aux déclarations du cardinal Turcotte sur la nécessité de connaître le statut sérologique de ses séminaristes. La société québécoise dans son ensemble est très mal informée sur les réalités vécues par les personnes séropositives et sur leurs droits et elle l'est encore plus sur le VIH lui-même.
Tout dévoiler
Le dévoilement pour une personne vivant avec le VIH est un questionnement quotidien qui a des conséquences multiples. Peut-on obliger une personne séropositive à dévoiler son statut à son patron, à son syndicat ? L'expérience nous dit que si elle le fait, dans la majorité des cas, elle perd son emploi (sous des prétextes fumeux, mais légaux) ou alors elle doit démissionner sous la pression du rejet. Même si la loi assure, en principe, que la discrimination des personnes séropositives au VIH est interdite où que ce soit dans notre Québec, si ouvert et tolérant, cette discrimination se glisse partout au quotidien. Peut-on reprocher à une personne discriminée de se protéger par le silence, quand c'est la seule arme qui lui reste ? Qui aurait l'idée de reprocher aux victimes de l'Holocauste d'avoir cherché à cacher leur statut (identité juive, tzigane, homosexuelle) ? On me dira, bien sûr, à propos de cette comparaison qu'elle est inconvenante, mais l'est-elle vraiment ? À lire ou entendre les propos tenus sur le jugement du juge Bisson dans l'affaire de cette femme séropositive accusée d'avoir gardé le silence sur son statut, on peut affirmer qu'il ne fait pas bon d'être séropositif dans notre société et que la prochaine étape, après l'obligation du dévoilement, sera celle de l'obligation de la délation.
On fait grand cas partout que le dévoilement pour la personne séropositive dans le cas des rapports
SOURCE /http://www.frequencevih.ca/spip.php?article1010

http://www.frequencevih.ca/spip.php?article1010

Commentaires

Portrait de Phil86

très pertinent et très inquiétant :-(