Prison et EHPAD, même combat

Publié par ouhlala le 25.02.2013
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Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté, publie son rapport 2012.  

Il estime que le champ de ses compétences doit être élargi aux maisons de retraite pour personnes agées dépendantes (EHPAD) : Jean-Marie Delarue évoque aussi, pour la première fois, les établissements pour personnes âgées dépendantes qui, "placées en institution spécialisée, sont de fait privées de leur liberté". Il estime donc que sa compétence doit être élargie au contrôle des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et précise avoir déposé dans ce sens "un avant-projet de loi entre les mains du Premier ministre en mai 2012". 

Sa mission concerne aussi les centres de rétention pour étrangers, les centres fermés pour adolescents délinquants, les personnes internées en hôpital psychiatrique. Et les constats ne sont pas terribles concernant ces derniers...  «Des sanctions déguisées peuvent concerner des éléments très concrets de leur vie quotidienne. Officiellement, il s’agit de "mesures de soin prises dans l’intérêt du malade".» Comme «l’administration de neuroleptiques, parfois qualifiée de "camisole chimique"», l’interdiction de recevoir la visite de ses proches «dans l’intérêt du patient», l’interdiction de téléphoner, l’interception de lettres au nom de «motifs thérapeutiques»... Ou encore ce cas de punition collective après des débuts d’incendies dont l’auteur n’avait pas été identifié. Plus de sorties dans le jardin, plus de tabac, plus de briquets, plus de téléphones ni de visites «jusqu'à nouvel ordre», précisait le courrier d’un médecin. Dans un établissement d’Outre-mer, un patient avait été placé à l’isolement depuis 15 jours «pour avoir eu une relation sexuelle avec une patiente et pour l’empêcher de la rencontrer à nouveau». 

Idem pour la santé en prison : «L’offre de soins peut être encore très inégale et elle n’est pas toujours à la hauteur de ce que notre société est en droit d’attendre.»  L’enjeu est de taille : 27,1% des détenus ont besoin de soins en santé mentale. Un taux dix fois plus élevé que dans la population française. Pourtant, la coordination avec les services compétents est insuffisante et les consultations avec les médecins spécialistes restent très longues à obtenir. L’extraction des détenus pour raison médicale est un «point noir».

Pour en savoir plus : http://www.liberation.fr/societe/2013/02/25/prisons-le-rapport-annuel-qu... et http://www.liberation.fr/societe/2013/02/25/prison-le-controleur-general...

Le rapport : http://www.cglpl.fr/2013/publication-du-rapport-dactivite-2012-2/ (téléchargeable à partir du 3 avril)

« Quoi d'étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous ressemblent aux prisons ? » Michel Foucault (Surveiller et punir)

Commentaires

Portrait de alsaco

très interessant cette analyse . 

 ayant oeuvrer dans les prisons jadis  je connais un peu cette réalité et depuis juillet 2012 ma mère est hospitalisée  en EHPAD    .

 mm solitude et passivité du personnel encadrant .

 se retrouver en taule  ou en psy  souvent malgré  soi reste bien énigmatique  car aucun remede n 'est dispensé par l 'administration  .

 La fin de vie  d 'une personne agée et dépendante reste pour moi  d' une impuissance  insupportable .

 

je pense également que les ehpad  sont devenus une grosse histoire de fric   très rentable   ( 2000 euros le mois )  alors qu 'auparant les pathologies étaient prises en charge par l 'autorité médicale

 

bonne journée

Portrait de ouhlala

en maison de retraite c'est possible et ça arrache !

http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/on-lui-sert-un-verre-de-detergent-...