qu'est-ce qui me représente?

Je ne sais pas quoi mettre comme image pour me représenter sur ce blog. 

J'aimerais laissé la zone libre, mais je trouve alors qu'il manque un signe identitaire à mon espace.  Comme si cet identifiant pouvait le plus facilement résumer ce que des tonnes de mots ne peuvent dire.  

Je ne veux pas mettre une image de moi, question de préserver mon anonymat face aux gens qui pourraient tomber sur ce site.  Mais mon vécu en lui-même est assez singulier et les gens qui me connaissent vont finir par me reconnaitre.  

Et puis, une photo de soi, c'est statique.  On finit toujours par oublier de la changer, on la laisse vieillir là, et plus les jours vont, moins on se reconnait dans ce moment de vie où on a été photographié. Et puis, ça ne laisse paraitre qu'un côté de soi, alors lequel choisir de montrer?  Est-il fidèle à l'original ou trompeur?

 Alors, j'ai mis cette image de déchets biologiques.  En petit, on dirait une orchidée.  C'est encore un peu trop mélancolique pour moi tout ce mauve, pas vraiment mon état d'esprit, mais ça répond à un de mes critères esthétiques, en attendant.

 Mais voilà, lors d'un visionnement à Montréal suivi d'une discution avec l'activiste Ophelia Haanyana Orum, un médecin dans le filma dit : "certains séropositifs utilisent le symbole des déchets biologiques pour se représenter, pourquoi quelqu'un voudrai-il être associé à des déchets?"

Le symbole en lui-même est joli, tout rond et plein de sens.  Il me rappelle entre-autre la boîte dans laquelle mon médecin jette les seringues qu'il utilise lorsqu'il fait mes prises de sang, un geste routinier et récurrent. Il fait état du côté biologique, purement viral de notre état, en dehors de notre contrôle mais terriblement vivant. 

 Et ce médecin avait raison, pourquoi voudrions-nous nous identifier à ce symbole, alors que l'on travaille jour après jour à diminuer la stigmatisation et la discrimination.  Pourquoi identifier notre corps à un déchet, notre peau à un danger, alors que le problème provient du virus et non de la personne humaine.  

Avez-vous déjà remarqué que le biowaste se retrouve beaucoup dans les films de zombie?  Des transmissions par le sang ou par les yeux transformant une population entière en êtres rampant, sans but précis autre que d'errer à la surface de la terre entre vie et mort.  Je m'identifie beaucoup aux zombies ces temps-ci, surtout au personnage d'Otto dans le dernier film de  Bruce Labruce - Otto or up with death people -  sur le sentiment d'un zombie d'être différent et incompris de la population générale.

Je crois que je viens de trouver mon prochain portrait.