R Campillo , vite un film pour les jeunes !

Publié par jl06 le 02.03.2018
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Lucie est séropositive : "J'avais 20 ans, je me croyais indestructible"Lucie Hovhannessian est séropositive depuis ses 20 ans. (Astrid di Crollalanza)     Dans "Presque comme les autres", Lucie Hovhannessian livre son témoignage, celui d'une jeune femme qui apprend à vivre avec le VIH.Par Publié le 1 mars 2018 à 16h53 D'une certaine façon, Lucie Hovhannessian se pensait invincible. Jusqu’à ce jour de juin 2012, où lors d’un examen médical de routine, elle apprend qu’elle est séropositive. Lucie n’a que 20 ans.
Selon un sondage Ifop de 2016, les jeunes de 15-24 ans représentent 11% des découvertes de séropositivité (chiffre en augmentation de 24% depuis 2007).
Dans son livre, "Presque comme les autres" (Ed. Robert Laffont), sorti en librairie ce 1er mars, Lucie Hohvannessian livre un témoignage cru, celui d’une jeune femme, aujourd’hui âgée de 26 ans, qui vit avec le virus, un intrus qui s’est octroyé "le droit de coloniser" son corps. Entretien. Dans quelles circonstances avez-vous appris que vous étiez séropositive ?
C’était le 28 juin 2012. Je devais subir une petite intervention médicale et j’avais dû faire une prise de sang. Quelques jours plus tôt, le secrétariat du médecin m’a contactée pour fixer au plus vite un rendez-vous. Immédiatement, je me suis dit qu’il y avait un truc qui clochait avec mes résultats. J’ai passé en revue toutes les possibilités. Le VIH figurait sur ma liste. Ce jour-là, j'étais avec ma meilleure amie, mais seule face au médecin quand il a prononcé les mots suivants : "J’ai vos résultats d’analyses. Elles sont positives au HIV."Je me souviens de la fenêtre, d’une image représentant une voiture rouge et d’une larme glissant sur ma joue. Tout de suite, je me suis dit : "Il sait de quoi il parle, moi, je ne sais rien." "Est-ce que ça me fait quelque chose dans le corps ?" a été la première question que j’ai posée. La suite reste très floue.Ça a été un choc, mais pas une immense révélation. Parce que je n’étais pas seule, que le médecin n’était ni paternaliste, ni condescendant, je me suis tout de suite sentie encadrée et en confiance.Les jours suivant l’annonce, vous avez décidé de contacter vos ex. C’est une démarche courageuse pour une jeune femme de 20 ans. Avec le recul, en avez-vous conscience ?
Sur le coup, j’ai ressenti le besoin de décrocher mon téléphone pour les avertir. Je me suis dit que c’était ce qu’il y avait de plus réglo à faire, même si c’est vrai que je n’avais aucune obligation. Je l’ai fait aussi parce que je voulais savoir qui avait bien pu me contaminer. J’avais deux noms en tête, un ex avec qui je ne m’étais pas protégée lors de rapports sexuels, et un mec d’un soir à qui j’avais fait une fellation.Et puis, j’étais aussi inquiète pour eux. J’avais merdé, mais je ne voulais que mon erreur se répercute sur d’autres. C’est une question de respect. Quand je leur ai annoncé que j’avais le VIH, ils ont été surpris et souvent inquiets, mais ils ont tous bien réagi. Je n’ai jamais su qui m’avait transmis le virus. Qu’importe. Savoir ne m’aurait pas aidée. Le soir-même, vous avez également envoyé un message sur Twitter à Rihanna. Pour quelles raisons ?
A cette époque, j’étais au top de ma fanitude. Hospitalisée pour mon opération, je me suis retrouvée toute seule dans ma chambre avec pour seul moyen de communiquer avec l’extérieur mon téléphone portable.
J’étais perdue, je ne savais pas trop quoi faire, alors je me suis mise à écouter l’album "Loud" de Rihanna et puis, j’ai eu envie de lui écrire un message privé sur Twitter pour lui dire ce qu’il m’arrivait, que j’avais hâte de la voir la semaine suivante en concert et que sa musique me réconfortait.
Elle – ou certainement l’une de ses assistantes – m’a répondu un petit message un peu bateau, mais ça m’a fait du bien.
Mi-août 2012 commence alors la trithérapie. Comment vivez-vous avec ce traitement à vie ?
J’ai découvert que le virus du sida était des plus sournois. Il est capable de muter d’une personne à l’autre. Dans mon cas, il est résistant à certaines molécules. Il a fallu adapter mon traitement.
Chaque jour depuis six ans, je prends trois pilules en une seule prise. Au départ, je mettais une alarme sur 19h30 pour ne jamais oublier. Ce rituel rend la chose très réelle. Il me rappelle quotidiennement que je suis séropositive. Heureusement, aujourd’hui, je les avale par automatisme sans trop penser à ma situation et je panique moins quand j’ai un peu de retard.
Je craignais également les effets secondaires de la trithérapie comme les douleurs abdominales. Je m’en sors plutôt bien à ce niveau-là. J’ai juste le blanc d’œil un peu jauni, mais ce n’est qu’esthétique. "Ce qui me tue le plus, ce n’est pas la maladie" Quelques mois après l’annonce de votre séropositivité se produit un événement auquel vous ne vous attendiez pas : vous tombez amoureuse...A peine installée à Cannes, encore totalement bouleversée par l’idée d’avoir ce virus en moi, je rencontre Maxime. Il est dans la même école que moi, il me plaît. Vraiment. On flirte, on commence à sortir ensemble et puis vient le moment où on est sur le point de faire l’amour. C’est la première fois que je dois l’annoncer à un garçon. Je lui dis, je pleure. Lui me répond qu’il doit y réfléchir. Finalement, il revient vers moi.J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur un garçon comme lui. Compréhensif, il m’a été d’une grande aide. Grâce à lui, je me suis sentie moins seule. Dès lors, nous étions deux. Ensemble, nous avons appris à vivre avec le virus. Au bout de quelques mois, je l’ai accompagné pour qu’il se fasse dépister. Son test était négatif. A chaque fois que nous avions un rapport sexuel, Maxime vérifiait que le préservatif ne soit pas percé en le remplissant d’eau. Clairement, l’un comme l’autre, on en avait marre d’utiliser systématiquement des capotes.Je suis restée deux ans avec lui, mais notre relation a fini par se disloquer avec le temps. Peut-être que le VIH a joué, mais il n’y avait pas que ça. Vous vous êtes alors tournée vers des applications de rencontres. Comment ça s’est passé ?

Je n’ai jamais caché ma séropositivité. Parfois, j'en parlais avant même la rencontre. Pour d’autres, c’était quand je sentais qu'on s'orientait vers un rapport sexuel. J'ai oublié d'en parler une seule fois et le garçon l'a, à juste titre, plutôt mal pris, même si, comme à chaque fois, j'avais recours à un préservatif.
Dire à chaque rencontre qu'on est séropositive, c'est épuisant. Cette discussion a toujours été le moment que je redoutais. Je savais que cet instant serait décisif, qu’il pouvait tout faire basculer dans une relation. 
Il y a eu des garçons que ça ne gênait pas. L’un d’entre eux m’a même répondu un simple "OK", comme si c’était le truc le plus banal du monde. En revanche, il y a eu un qui me plaisait, mais qui a préféré mettre fin à notre relation parce que le VIH le terrifiait. Il m’a avoué qu’il y pensait parfois quand on faisait l’amour.
Et puis, j’ai rencontré mon actuel compagnon. Cette fois-ci sur Twitter. Pas besoin de lui dire, je lui avais déjà fait partager l’article que j’avais écrit pour Konbini. Il m’a rencontrée en connaissance de cause. Cela fait deux ans que nous sommes ensemble.

Votre charge virale est aujourd'hui indétectable. Qu'est-ce que ça change pour vous ?
En fait, c'est le cas depuis 2013. Cela signifie que le virus est si peu présent dans mon corps que je ne risque plus de contaminer mon partenaire. J’ai le VIH, mais c’est comme si je ne l’avais pas. Il est tapi en moi.
D'ailleurs, avec mon copain, nous n'utilisons plus de préservatifs. Nous avons vécu cette étape comme un immense soulagement. Ce bout de plastique, c'est vraiment ce qui me rappelait systématiquement que je suis séropositive. Enfin, je peux avoir des relations sexuelles normales.

Très vite, vous avez réussi à parler de votre état à vos amis. Pour quelles raisons a-t-il été plus difficile de vous confier aux membres de votre famille ?
C’est assez représentatif de ma façon d’être. En parler à mes amis était plus facile, j’avais moins peur de leurs réactions. La grande majorité a d’ailleurs bien réagi. Ils ont été à l’écoute, ne m’ont pas fait de leçons de morale et sont restés rassurants. C’est tout ce dont j’avais besoin. Seul l’un d’entre eux m’a dit : "Je ne juge pas ce que t’as pu faire." Ce qu’il était justement en train de faire. Je culpabilisais suffisamment seule pour que personne n'en rajoute.

J’en ai très vite parlé à ma mère. Certaines de mes sœurs l’ont su quelques mois plus tard. Elles ont elles aussi bien réagi. Je craignais la réaction de ma dernière sœur, et finalement, je lui ai dit la semaine dernière, et là aussi, ça s’est bien passé. A l’heure actuelle, seul mon père l’ignore. Je ne sais pas encore si j’aurai le courage de l’informer un jour. Peut-être le découvrira-t-il avec la sortie du livre ?

Et pourtant, vous en parlez librement sur Twitter

Il m’a fallu sortir du sérail étudiant pour que ce sujet ne soit plus tabou. Parce que mon nom de famille n’apparaît pas sur mon compte et que ma famille ignore totalement son existence, je n’ai aucun souci à en parler sur Twitter. C'était finalement plus simple.
En revanche, c’est certain que je n’ai pas ressenti le besoin d’évoquer ma séropositivité dans le cadre de mon travail. Ma responsable l’a su il y a quelques semaines seulement quand je lui ai dit que j’écrivais un livre et elle m’a encouragée dans ma démarche.

Avec le recul, pensez-vous que les jeunes soient suffisamment informés sur les risques qu’ils encourent en ayant des rapports sexuels non protégés ?
Je pense qu’ils savent très bien ce qu’est le VIH. C’est l’âge qui fait qu’on s’en fout. On y pense, on l’envisage, mais on se dit "ça ne me concerne pas", "je ne peux pas avoir autant de poisse", "une seule fois, c’est pas bien grave". Je ne juge pas, moi aussi, j’ai eu 20 ans, je me suis cru indestructible. J’ai eu tort.

Après, même si on nous parle du virus, du dépistage et de la prévention, je crois aussi qu’on ne nous éduque pas suffisamment à l’idée de combiner tous ces éléments. Les parents, la médecine scolaire, les profs ont un rôle primordial à tenir.

Peu de jeunes de votre âge parlent si librement de leur séropositivité. Comment l’expliquez-vous ?
Dans l’imaginaire collectif, le VIH est encore associé à une image de "pestiféré", de cet individu couvert de sarcomes de Kaposi des années 1980.
Quand on a grandi en regardant des films comme "Philadephia" ou vu "120 Battements par minute", c’est difficile de se dire que c’est le même virus à deux époques distinctes.
Pourtant, aujourd’hui, en France, on ne meurt plus du sida. J’espère qu’un jour les mentalités évolueront. Moi, j’ai fini par accepter ma séropositivité. Elle ne m’empêche ni de vivre, ni de faire l'amour, ni d’avoir des projets.

 

Commentaires

Portrait de IMIM

Suis iumpatiente de voir ce film et étonnée que personne  n'en ai encore parlé sur ce site (ou jsui passé à coté)

 

A 20ans on se croit indestructible et on se remet de tout.....

Le tittre du livre "Presque comme les autres" et c ce PRESQUE qui fait tt la différence......

Portrait de jl06

 Si le lendemain de la projection à Cannes  j,ai mis un post ici .... 

Portrait de IMIM

JLB06 Donc,  jsui passée à coté!!!

Jvè jeter un coup d'oeil mer6