Sert au pot

Publié par Ferdy le 17.08.2012
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Prenez un virus au hasard. Isolez-le. Tentez de l'identifier et de comprendre son mécanisme. Publiez l'ensemble de vos travaux dans une revue scientifique internationale. Attendez qu'il y ait de nombreux décès.  

Mettez-vous à la recherche d'un traitement.

Je sais, c'est long, ingrat et périlleux et ça nécessite beaucoup d'argent. De la patience aussi. Et un peu de bol. Parce que le loose qui passe son temps à rien trouver finit par lasser les investisseurs. 

Maintenant que vous maîtrisez un peu mieux le sujet, soit après une centaine de millions de morts, le mode de transmission vous apparaît encore assez opaque. Pensez donc, jusque-là, on pense (enfin, vous pensiez) qu'il pouvait s'agir d'une vieille souche virale somnolant dans les forêts tropicales amazoniennes, or c'est à Bamako qu'il a surgi pour la première fois. Vous refaites vos calculs, retracez scrupuleusement le plan de vol depuis Houston et Philadelphie. Rien à faire, y a une correspondance qui vous aura échappé.

Comment se peut-il que ce virus peinard ait pu survivre dans un coin paumé d'une région aussi délirante que l'Amazonie, sans éveiller les soupçons, pendant aller disons quelques dizaines de millions d'années, pour un jour se décider à migrer vers la civilisation. Bamako, l'enfer du jeu, le stupre, l'opium, la prostitution et les réglements de compte. C'est pour ça qu'il serait parti s'installer là-bas. Pour se distraire ? Ce virus avait-il quelque moyen de s'informer du fin fond de ses marécages sur les divertissements offerts à l'autre bout de la planète ?

Les scientifiques vous rient au nez. Vos hypothèses sont absurdes, jamais aucun virus ne s'est jamais abonné à Internet, ni au câble. Désormais, il voyage, tant en business qu'en classe éco. On le signale simultanément à Singapour, Montélimar, Genève et Abidjan. A chaque contamination, il mute d'un iota, juste histoire de rendre la mise au point d'un vaccin impossible. Comme à chaque épidémie (le souvenir de la peste bubonnique de 1725 est encore dans tous les esprits), on soupçonne les courants d'air, les moustiques, les chats, les pédés et même les jeux de hasard d'être les vecteurs de ce mutant indésirable.

La plupart des pays ont fermé leurs frontières. L'économie mondiale s'effondre comme un château de cartes. Il n'y a plus assez de vivants pour enterrer les morts. C'est effroyable. Vous êtes (enfin) seul au monde.

Juste avant d'y passer à votre tour, vous vous posez cette question cruciale : rendre l'âme, d'accord, mais à qui ?

Commentaires

Portrait de lusitanien

              bien que ... par les temps qui courent et vue l'actualité

qui norcissent les pages qui furent blanches des journaux... c est bien a ce poser la question s'il ne vaux pas mieux de la lui rendre.!

complexe sujet,que parfois et si clair dans la tete de certains citoyens...moi meme je suis persuadé que les humains,(certains) ils y sont bien pour quelque chose.Motus

    mais en attendant,gardons  notre ame que finalement est si peux qu'il nous reste.

Portrait de Meliah

  "pas de marécages " en vue à Bamako . Fait souvent 40° à l'ombre . Je m'en souviens bien .

A part ce détail torride ,ta réflexion est amusante et (comme toujours ) magistalement 

envoyée .

des bisous , Meliah

Portrait de Ferdy

au risque, à mon tour de te contredire chère Meliah, est riche en marécages (origine de ce virus redoutable...),

des bises,

Ph.

Portrait de serosud

Ô combien il serre aux peaux et lacère les êtres, au point de ne plus avoir que lui en guise de vie.......dés fois, j'me dis que la mort serait plus douce en corps.

...l'âme, une fois libérée, s'en irait surfer loin de nos vagues à l'âme.

 Bises...

Portrait de romainparis

la planète. Il n'y a pas de remède. Il existe, si mes souvenirs sont bons, que deux souches préservées dans des labos haute sécurité.

Sinon, je n'ai pas à rendre l'âme. Je ne l'ai emprunté à personne -:)

biz