sida : regard des migrants français

Publié par maya le 30.11.2008
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28/11/2008  Dans les cités, le sida a décimé les "toxicos" et menace maintenant les migrants
http://www.romandie.com
Il y a vingt ans en banlieue, le virus du sida a décimé une génération de jeunes toxicomanes. Des "années d'horreur" que personne ne voudrait voir revenir, à l'heure où dans les cités les nouvelles contaminations concernent dorénavant les migrants. "Génération sacrifiée", assène Reda Sadki, animateur depuis 1995 d'une émission de radio "Survivre au sida" qui donne la parole aux séropositifs issus de l'immigration et de la banlieue. "Au début des années 80, l'héroïne inonde les quartiers et les toxicos sont considérés comme les pires des malades, ceux dont on dit que c'est une cause perdue", raconte-t-il à l'AFP. Travaillant depuis 20 ans à l'hôpital de Saint-Denis dans le "93", le Dr Denis Méchali a été aux premières loges. Pour lui, autant l'épidémie du sida chez les homosexuels a eu un écho médiatique grâce à certaines figures célèbres de cette communauté, autant la dimension de la catastrophe chez les "tox" de banlieue a été "un peu zappée" malgré son "extrême violence". "Ils ont subi un certain racisme social qui a retardé la prise de conscience et le développement d'une prise en charge adaptée", estime le Dr Méchali. "Ils s'étaient massivement contaminés, par échange de seringues, et j'ai des souvenirs de parents qui enterraient trois enfants d'affilée". Saint-Denis était "dans l'oeil du cyclone" pendant la grande vague de l'épidémie entre 1990 et 1995. "Cinq années d'horreur. Ils tombaient comme des mouches, 80% sont morts", lâche le praticien, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du Centre hospitalier. L'Ile-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ont été particulièrement touchées, note le Dr Caroline Sémaille de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), rappelant qu'outre le VIH, "les usagers de drogues ont aussi pris de plein fouet l'infection à l'hépatite C". Ben, 47 ans dont 25 ans avec le VIH, des maladies opportunes et maintenant une hépatite C au stade de cirrhose, explique les raisons qui l'ont fait basculer: "le désoeuvrement, le manque de perspective: la drogue enlève l'anxiété et donne du cran, ça permet d'oublier sa misère. On ne voit pas qu'on s'enfonce". Il fait partie des rescapés de l'hécatombe, ceux qui ont "tenu" jusqu'à l'arrivée en 1996 des premiers médicaments efficaces. Les effets de la politique de réduction des risques commençaient aussi à se faire sentir après la vente libre des seringues (1987), les programmes d'échange de seringues (1991), les produits de substitution, Subutex (1994) et Methadone (1995). "En 2007, les usagers de drogues représentaient moins de 2% des découvertes de séropositivité", preuve que les drogués se sont emparés des outils de prévention, se réjouit le Dr Sémaille, qui s'inquiète toutefois de la menace de l'hépatite C, sachant que 60% des toxicomanes sont déjà infectés. En 2007, 59% des découvertes de VIH concernaient des hétérosexuels dont la moitié sont des personnes venant d'Afrique sub-saharienne, souvent implantées dans les banlieues franciliennes. "Si quelque chose fait point commun, en banlieue, entre les toxicos et les migrants d'Afrique sub-saharienne, c'est la pauvreté, la précarité sociale, les difficulté d'accès à l'emploi majorées par la discrimination du +délit de sale gueule+", constate le Dr Méchali, qui a vu la file de ses patients changer de visage au fil des années à l'hôpital de Saint-Denis.
http://www.romandie.com/infos/news2/081128092435.4iwk3ymu.asp 

 Issu de la revue de presse hebdomadaire du crips.

Ce sujet m'interpelle : 

Je ne crois pas au système de colère rétroactive qui est sous entendu dans les propos de reda sadki, la banlieue et ses toxicos ont pris le sida de plein fouet de la même façon que les homos, déshabiller pierre pour paul ne changera pas l'hostoire ! et si ce sont les gays qui ont pris le chemin de s'unir pour lutter c'est justement aussi parce qu'ils n"'étaient pas toxicos avec tout ce que ca comporte la plupart du temps comme largages de la norme social, medicale etc et la lutte quand tu es dans cet état.... Enfin on parle la de la défonce des années 80 en banlieues: l'héro . Pas des défonces plus bobos et ponctuelles d'aujourd'hui. L'idée commune de faire plusieurs sidas des propres et des sales est pourtant elle vraie, même au sien même de la communauté seropo..Je saisis pas bien le lien avec les migrants qu'a voulu relayé reda. Sonia ??

Commentaires

Portrait de alejandro

"Si quelque chose fait point commun, en banlieue, entre les toxicos et les migrants d'Afrique sub-saharienne, c'est la pauvreté, la précarité sociale, les difficulté d'accès à l'emploi majorées par la discrimination du +délit de sale gueule+", constate le Dr Méchali, qui a vu la file de ses patients changer de visage au fil des années à l'hôpital de Saint-Denis.

non ? la grande précarité des migrants sans papiers, et leur isolement, les rend encore plus vulnérables aux effets dévastateurs du VIH 

Portrait de sonia

Cet article est intéressant mais je développerai plus tard... et pour patienter l'idéal est de trouver une personne séropositive homosexuelle et usagère de produits psycho-actifs( toxicos oups), dans une très grande précarité et d'origine africaine ou maghrébine, contaminée depuis plus de vingt ans! Quelqu'un se reconnaît il dans le portrait? Maya?

Portrait de maya

je n'ai pas vu qu'il parle de sans papier, je crois qu'il évoque le racisme "ordinaire' qui est doublé par l'effet sida certainement ca n'arrange pas la donne .