Surinfection vih (suite)

Publié par nathan le 27.06.2010
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Supposons/admettons qu'on puisse être surinfecté. C'est sans doute possible. Mais comme l'ont très bien documenté Skyline ou Khaaphar à plusieurs reprises sur ce site, c'est peut-être au cours d'une fenêtre réduite de la primo infection que des virus de multiples provenances peuvent se recombiner et parfois produire une chauve-souris enragée.

J'ai eu la chance, sur dix millions, en termes de probabilités, d'être en contact avec une des rares chauve-souris enragées - ou même plusieurs d'ailleurs - qui a su ensuite découvrir le code de mon génome et ouvrir la porte de mon programme génétique. Je me suis donc retrouvé d'emblée contaminé assez récemment par sans doute un, si ce n'est le virus le plus multirésitant qui soit sans avoir jamais été traité auparavant. En tout cas, si j'en crois le médecin qui me suit et qui n'est pas un des moindres spécialistes au monde des virus multirésistants. Tout cela a été rapporté sur le site Seronet à de multiples occasions.

Car lorsqu'on pose la question de la surinfection vih, c'est bien celle du virus multirésistant qui est en fait au coeur de cette problématique même si elle n'apparaît qu'en (cher) filigrane. Et en arrière-plan iédologique - car désormais il faut bien parler de positions idélologiques et non scientifiques concernant l'arrêt de la pandémie - ce sont deux approches du fait de vivre avec le vih qui s'affrontent. L'une affirme le risque indépassable que constitue une personne infectée et la responsabilité majeure de la personne infectée dans la continuation de l'épidémie. L'autre dit que les progrès des traitements et de la prise en charge permettent d'envisager une politique dynamique de la prévention qui associe séronégatifs et séropositifs pour endiguer la pandémie.

En tant que malade égo-ïste, je ne sais pas trancher entre ces deux positions. Moi ce qui me rend joyeux - car la joie, c'est la vie (Spinoza) - c'est d'avoir reçu un coup de fil récent de mon médecin qui m'annonce tout guilleret : "On l'a eu !". 

                                              

Commentaires

Portrait de jean-rene

Philosophie pour philosophie, Nathan, je vois souvent, dans la seconde approche, une hystérie anti-capote (voir la propogande "no-kapote") et un débordement, sur la problématique de la prévention anti-VIH, de l'individualisme forcené ambiant qui privilégie le plaisir personnel sans souci de l'autre (voir le slogan "jouir sans entrave").
Par contre, je vois aussi, derrière la seconde approche, l'intérêt des labos pharmaceutiques pour lesquels, moins on utilisera de capote, plus on utilisera de traitements anti-VIH, intérêt qui n'a rien de philosophique.

Mais surtout je ne comprends pas pourquoi on oppose systématiquement la première approche à la seconde alors qu'elles pourraient être complémentaires: la capote dans certains cas, le traitement dans d'autres.

Portrait de skyline

Bonne nouvelle! Au moins une pour aujourd'hui...