A toi qui as survécu et que j'ai le sentiment d'avoir trahi...

Publié par Rimbaud le 17.02.2018
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     Toi, tu as plus de trente ans de virus dans les jambes, dans l’artère et le cœur, tu as vu mourir tes amants, tes frères, tes sœurs, tes ennemis, ceux contre lesquels tu te battais parfois  dans les impasses du dialogue, ceux avec lesquels tu te projetais, formais des rêves, partageais une bière ou riais à gorge déployée. Tu les as vus happés par la maladie, lutter, ne plus lutter, puis mourir. Tu leur as peut-être tenu la main, baiser la bouche, le front et la main. Tu les as contemplés en te disant : voilà, bientôt, ce sera mon tour, ce sera moi : ton présent est mon futur proche. Tu as ingurgité la même somme de cachets qu’eux. Tu as été dans le même tremblement. Tu as subi des rejets, des incompréhensions, des humiliations. Tu as tour à tour dénoncé, gueulé, murmuré, pleuré, dansé, tandis que s’élevaient les chants funèbres de la mémoire. Tu as eu en toi les vibrations, les découragements, les incertitudes, les injustices, les reproches (aux autres et à toi-même). Tu as éprouvé ce qui résiste et tu as constaté mille fois ton impuissance. Tu n’es ni pire ni meilleur qu’eux sauf que toi… tu as traversé le temps et tu es là.

     Tu te tiens face au miroir de la réalité, l’œil hébété, comme ahuri, frappé de la stupéfaction  d’être simplement là. Tu te tiens dans l’incompréhension de ton sort et tu ne comprends pas pourquoi tu as été épargné. C’est qu’il n’y a rien à comprendre. Je ne crois ni au destin, ni à une logique qui mettrait de l’ordre dans l’immense bordel qu’est notre monde, ni aux forces de l’au-delà, ni aux élus, ni aux bannis, ni au déterminisme, ni aux justifications d’aucune sorte. Je crois que dans toute tragédie, il y a des survivants. Ne nous y trompons pas, vous n’êtes pas des chanceux, vous n’êtes pas des privilégiés car vous portez en vous, gravés du sang contaminé, les flots de paroles qui ont la puissance de l’impératif catégorique. Vous êtes devenus, malgré vous, les témoins, les passeurs, les alerteurs, les empêcheurs, dans l’urgence de ceux qui ne savent pas, comme le chantait Reggiani, le temps qu’il reste. Votre conscience s’est aiguisée sur les meules de la nécessité et vous vous êtes dressés pour que ne tombe pas le couperet de la trahison. Je ne te magnifie pas, je ne fais pas de toi un héros, ni un surhomme car ce serait te priver d’être un parmi les autres, car ce serait te renvoyer à la solitude d’une grandeur illusoire dont tu ne veux pas, car ce serait t’éloigner de la part douce, tendre, infiniment tendre qui sculpte l’humanité que tu as démultipliée. Toi et ton armée de survivants – présents ou disparus- , vous incarnez une certitude : la maladie n’a pas vaincu l’ensemble de ses proies. Vous l’avez tenue en échec. Vous êtes la preuve que la défaite du monde n’a pas été totale. Vous êtes des failles fulgurantes. Vous avez été les premiers à faire douter l’Ennemie insolente, prétentieuse, opiniâtre, méticuleuse, fourbe, perverse et nauséeuse. Vos corps ont été et sont encore les terrains de l’expérimentation médicale et notre reconnaissance ne peut être que totale, absolue, définitive. Mieux que personne, vous avez la connaissance ultime du virus que vous trimballez depuis des décennies, que vous rejetez parfois, dont vous vous accommodez parfois, avec lequel vous composez comme on crée de nouvelles attitudes pour fuir un compagnonnage imposé, encombrant et menaçant. Vous avez développé les stratégies nécessaires aux mutations. Vous n’avez pas renoncé. Non, vous n’avez pas renoncé. Un million deux cent mille morts mais vous n’avez pas renoncé. Malgré le poids du silence et des cris. Malgré les images gravées et indélébiles. Malgré les modifications corporelles. Malgré les rituels, les contraintes, les obligations, les regards accusateurs, le rejet social, les lois discriminantes, les profiteurs aux dents acérées qui ont fondu sur la misère pour la faire fructifier. Vous n’avez pas renoncé et, s’il y a miracle, c’est bien là que je le situe.

Depuis le premier jour de ma contamination, obsessionnellement, c’est à vous que je pense car je suis l’incarnation de votre échec inacceptable et j’en ai honte. Qu’on ne cherche pas à me rassurer, qu’on ne me délivre pas de mots consolateurs, rien n’enlèvera cela : ma faute est d’avoir su et d’avoir ignoré le poids du sacrifice, les années de lutte, les agonies, les combats joyeux ou colériques ; c’est d’avoir sous-estimé l’effroyable pulsion de mort qui s’est répandue sur la terre ; c’est de n’avoir pas participé par une protection salvatrice à la chute du virus ; c’est de m’être pris pour un Dieu suffisant et ignorant quand je n’étais qu’une proie facile à blesser. Non, je n’attends aucune mansuétude et l’expression de votre colère contre moi serait légitime, justifiée, juste. Je suis une faute dans la permanence de votre combat et ma culpabilité est totale. Je ne cherche aucun apitoiement, aucune fuite, aucun faux-semblant. Je ne suis pas dans la posture et je ne mendie aucune affection. Je fais face à la vérité de mon sort qui est une insulte à l’intelligence, un pas de travers, une régression inacceptable.

    Toi qui as survécu, tu me dis que tu te sens coupable de vivre tandis qu’ils sont morts. N’est pas condamnable celui qui a lutté. N’est pas condamnable celui qui a vaincu la maladie. N’est pas condamnable celui qui a subi. N’est pas condamnable celui qui s’est relevé. N’est pas condamnable celui qui a traversé, celui qui a souffert, celui qui a avancé, celui qui incarne la vie parce qu’il la célèbre mieux que personne, avec les doutes, avec le désarroi, avec la souffrance, avec la patience ardente de qui ne se résigne pas et les explosions de bonheur après les victoires. Je le sais bien, désormais, que je te dois tout, moi qui ne me suis pas montré digne, et que c’est à moi, à présent, d’entrer dans le bal des insoumis et des vigilants, en suivant le chemin tracé par celui que j’ai offensé. Il faut un courage inouï et une volonté de puissance réelle pour triompher des attaques du virus, là est ta grandeur. Tu es devenu, malgré toi, un modèle humain, un modèle qui n’a pas le lisse de la perfection, un modèle qui ne relève pas d’un idéal inatteignable et utopique, un modèle fait d’aspérités, de pleins et de déliés, de failles et de vaillance, de faiblesses et de valeurs. Tu inscris le jeune séropoète que je suis dans une histoire et tu poses sur ma réalité une tendresse fraternelle que je ne mérite pas. Si je te célèbre, c’est que tu incarnes une vision, c’est que tu traces un chemin qui ne me laisse pas au fossé, qui ne me condamne pas à l’inertie, qui m’impose la dynamique heureuse de ceux qui ne se résignent pas. Alors, oui, alors, sois-en sûr, les diparus, les sœurs, les frères, les amants, les vaincus à présent silencieux, ils seraient fiers de toi. Totalement.

Commentaires

Portrait de frabro

Ton texte est magnifique et va résonner dans le coeur et la tête de nombre d'entre nous.

 

Certains avaient théorisé lorsque les premiers traitements efficaces sont arrivés le "complexe du survivant", que tu décris dans certains passages de ton écrit.

 

J'ai du écrire queque part ici que j'étais plutôt un "survivant sans complexes". Tout est question d'attitude face au défi qu'est la vie avec le VIH.

 

Maintenant la fatigue est là, et je suis très heureux que d'autres prennent la relève, même si j'enrage souvent que l'on puisse encore de nos jours se laisser contaminer.

 

 

Portrait de Rimbaud

ce texte vient d'être recalé de la revue REMAIDES :

"Autant, ton style, ton sens de la formule et la force de ton propos avaient finalement réussi à convaincre une majorité du comité de rédaction de publier ton premier texte, autant cette fois-ci nous sommes assez unanimes (en tout cas majoritaire) pour ne pas donner suite à cette suite à ta première lettre

Certains éléments nous posent des difficultés : ton style trop ampoulé, que nous jugeons bien trop littéraire pour notre journal et une grande partie de nos lectrices et lecteurs, des références multiples et trop compliquées et des phrases que nous jugeons un peu nébuleuses."

 

 

Je te remercie donc infiniment. Mille mercis. Un jour, peut-être, quelqu'un acceptera l'idée que l'écriture littéraire peut exprimer des pensées et des émotions fortes. En tout cas, j'écris avec sincérité ce que je ressens au plus profond de mon petit coeur blessé. 

Portrait de IMIM

TOUS ceux concernés ont compris t pensées, ressentis t émotions et ta sincérité

 

Mais, aujourd'hui, après + de 30ans , il est de bon ton de gommer le passé.......comme s'ils n'avaient pas compris que si l'on ne c pas d'ou l'on vient, on risque bien de ne pas savoir ou on va.........

 

Ton texte est aussi bien écrit, avec autant de dextérité que dab, je te lis toujours avec grand plaisir.........

C juste le SUJET qui bloque......

 

Bien à toi

Portrait de Rimbaud

Pourtant, en tant que "séropo-jeunot-depuis un an", je peux affirmer que c'est notre rapport au passé et à l'histoire du VIH qui est en jeu, qui nous occupe, nous préoccupe bien plus que notre santé... Tu remarqueras qu'on ne me dit rien sur le fond du texte mais que c'est la forme qui est rejetée. 

Portrait de IMIM

là plusieurs points sensibles :

 

- le passé avec tout ce qu'il traine comme peurs, comme dénies, comme manquements....à peine résolus à ce jour.......(échecs!?)

En l'occurence,moi, g compris ds ton texte que c'était la maladie qui était mise en échec.......

 

- le renvoi du SIDA des années 80/90 aux jeunes s+, que l'on est censés "épargnés", quitte à leurs taire certaines vérités

 

Après ils ne veulent pas faire des "anciens" des "héros"

normal ns n'en sommes pas On a juste défendu nos peaux

Et en mm temps ils ne veulent pas non+ faire "culpabiliser les nvx s+ de s'être laissé pris "au piège" (efficacité de la "prévention"!?!)

 

Ceci ne remet absolument pas en cause ton style et ton écriture, fluide et émotionnelle

 

Portrait de Rimbaud

de ton soutien et de ton analyse brillante et éclairante. Je me rends compte combien tout est verrouillé mais je trouverai d'autres canaux pour exister. Bisousss ;)

Portrait de frabro

J'adore le "assez unanimes" de la réponse que te fait Remaides, assorti de la précision (en tous cas majoritaires)....

Unanime ça ne se discute pas : c'est tout le monde. 

 

L'argumentation est de la même eau : en gros, pour comprendre ton texte,  il faudrait réfléchir et avoir un minimum de culture sur l'histoire du VIH/SIDA. Je m'interroge : le comité de lecture de Remaides a-t-il perdu cette culture, cette mémoire vive portée par les personnes vivant depuis longtemps avec  le VIH ? 

 

Ceci pose une autre question : quelle est le public cible de Remaides et, à travers lui, de Aides ? A trop vouloir se focaliser sur la Prep et le Trod, on en vient à oublier que des milliers de personnes vivent plus ou moins bien avec le VIH, et que le militantisme n'est plus un soutien pour la plupart d'entre eux. Pour autant qu'il ait pu l'être pour certains d'entre nous...

 

Mais au bout du compte qu'est-ce qui est important, sinon ce qui est moteur dans ta progression vers le mieux vivre, l'écriture ?

 

Ne change rien. Le jour où tes écrits seront tous publiables par Remaides, c'est qu'ils auront perdu leur singularité.

Portrait de Rimbaud

C'est d'autant plus dommage que suite au premier (et donc dernier) texte "lettre à mon VIH" j'ai reçu plusieurs mails de lecteurs du magazine, des mails bouleversants de personnes touchées. C'est donc bien la preuve que cette écriture a son intérêt dans le magazine (qui est riche, une mine d'informations, très intéressant je trouve). Je leur ai envoyé ces mails du coup, c'est, je pense, la meilleure réponse.

Ce qui est compliqué, c'est que si j'argumente pour défendre mes textes, je passe pour un mec prétentieux qui se prend pour Rimbaud (rire) alors que ma démarche est simple : j'essaie de traduire mes émotions et pensées de façon littéraire, sensible parce que c'est ce en quoi je crois et que ça me permet de ne pas m'enfermer, d'échanger, de partager. Et après un an de publications sur ce site, je peux quand même dire que ça fonctionne souvent.

 

Je me demandais d'ailleurs s'il existe un magazine qui donne la parole aux séropos exclusivement... sinon, voilà un truc à créer. ;)

Portrait de Exit

Le mélodrame style qui use hautement des émotions et du surfait est largement utilisé en théâtre et parfois dans quelques films pour y démontrer la violence de la bourgeoisie, mais surtout dans les religions et les sectes afin de compromettre toute la naïveté de ces personnes en souffrance psychologique.

Mais est-ce que ce style d'écriture a sa place dans une revue pseudo scientifique ? Sans doute, recherche t-il plus de sincérité ?

 

Portrait de Rimbaud

Le mélodrame est une mise en scène excessive des émotions. Je récuse totalement ta lecture. On se situe dans un texte qui évoque le rapport aux morts, à l'épidémie, à une réalité dramatique. C'est la réalité, pas du théâtre. Nier la violence passée et la violence psychologique actuelle est une erreur de lecture. Mais peu importe, tu as déjà dit que tu me prends pour un pervers manipulateur narcissique. Next.

Portrait de Pierre75020

Je suis désolé du refus de la rédaction de Remaides, je ne partage pas leurs critiques sur ton style, il a l'immense mérite de trouver les mots pour exprimer non seulement ce que tu ressens mais ce que nous ressentons nous même.Ta demande de pardon à ceux dont le VIH a détruit la santé, la vie professionnelle, la vie affective est une très belle pensée qui t'honore et qui ne relève d'aucune recherche d'effets mélodramatiques.Mais à quoi bon ce confiteor, tu t'inscris dans l'histoire de tous ceux qui ont été contaminés, soit ,en l'ayant été alors que tu étais averti au même que l'alcoolique du risque de cirrhose, sois indulgent avec toi même, et comme le dit Frabro, grâce à ton écriture tu progresse dans le mieux vivre et tu nous fait progresser quoique puisse en penser le comité de lecture de Remaides.

Portrait de cbcb

Tu as compris et écrit avec beaucoup de justesse ce que certains et certaines ont vécu ou vivent actuellement !
Et non, tu n’es pas tombé dans le mélodrame !
Maintenant (pour reprendre les mots de Fabro), la fatigue est là mais la colère aussi !
Mais volà ... ça ira mieux demain !

Portrait de Rimbaud

Tant pis, ça aurait été chouette de continuer à participer au magazine mais je savais qu'en n'adoptant pas à un style journalistique, je prenais le risque évident du refus. Faudra que je trouve d'autres moyens de diffusion, ou pas d'ailleurs. Je n'accorde au fond pas vraiment d'importance à l'écriture. Ni de temps d'ailleurs. Ce sont toujours les autres qui m'ont conduit à publier ou à montrer ce que j'écris. Mais je suis un "àquoiboniste" incorrigible. Du coup, lorsque je me mets à croire à un projet et qu'il échoue, la chute est lourde. Je suis une sorte d'idéaliste forcément déçu.

Bref, oublions cette micro expérience.

Merci de ne pas mettre en doute ma sincérité, c'est l'essentiel. Il est vrai que créer un effet stylistique est une mise en scène du langage mais elle est au service de la sincérité justement, de la réalité. C'est une création qui permet de montrer autrement et donc mieux les choses. On prend le risque de l'incompréhension et du jugement. Ecrire, c'est risqué. Je dois accepter ça.

Bises Pierre

Portrait de Rimbaud

La colère nous permet de ne pas laisser à la fatigue toute la place ;)

Love.

Portrait de Dakota33

Ce n'est pas plus incongru de lire du Rimbaud (celui de seronet ) sur Remaides que d'y lire un article sur les pommes.

 

En tout cas on continura à te lire ici avec plaisir.

Portrait de IMIM

que beaucoup d'entres nous continerons a te lire avec plaisir......

 

Je voudrais quand mm rajouter à l'attention de Remaides

Quand vous "censurez" ce genre d'expression, par des prétextes falacieux, c nous les "anciens" que vous gommez...........

A se demander si vous ne voudriez pas nous voir morts !!??mdr

Arretez de nous enterrer vivants pour préserver ceux qui n'ont pas été "sensibilisés" par ce qui se veut être de la prévention....

 

Après, on fait tous des erreurs !!!

C comme ça qu'on avance, encore faut-il savoir en tirer des leçons..........

Vouloir "cammoufler", taire le passé, est-ce vraiment la bonne thérapie ?????

 

 

Portrait de Rimbaud

Il est intéressant de constater que le reproche, c'est (je cite) que "le texte ne soit pas accessible au plus grand nombre", ce dont je doute totalement au passage. Je veux bien l'admettre après tout, pourquoi pas... mais à aucun moment, pas une seule fois, jamais, il n'y a eu un mot, une phrase, une pensée sur le contenu du texte, sur le sujet qui me semble pourtant essentiel : le rapport au passé, le rapport entre présent et passé, le lien entre les nouveaux séropos et ceux qui, comme toi, vivent ça depuis des décennies. Rien, nada. C'est pourtant l'essentiel de ma démarche et c'est totalement passé sous silence.

Portrait de sonia

Je ne traiterais pas du fond mais de la forme.

Passer du tutoiement au vouvoiement puis du nous au je, m'a déstabilisée.

Je ne sais si c'est un dialogue où tu demandes un echange avec le lecteur pour lui apporter une réflexion

Ou bien une prise en otage du lecteur pour lui imposer ton point de vue. 

Enfin tu termines avec grandiloquence sur les disparus, les vaincus et les silencieux qui sont fiers de toi! Les absents ont toujours tort ou raison? Je n'en sais rien.

L'ensemble peut me rappeler la prose du chanteur Grand Corps Malade Fabien Marsaud également acteur de son film "Patients".  

Courage Rambaud, l'écriture est un art difficile qui oblige son auteur à se mettre à nu et dans la justesse de ses émotions.

Le lecteur ne se laisse pas aussi facilement abuser. Au plaisir de vous lire encore.

 

Portrait de IMIM

blablabla.....!!!!!!

Je reste persuadée que c'est le SUJET qui FACHE............tout doit être bien lisse, clean, peace (pisse mdr)!!!

"des références multiples et trop compliquées" (???) Si on avait "éduqués" ça ne serais pas trop compliqué !

Jveux pas dire mais g lu des textes bien + "ampoulés" que celui-là ds Remaides ......

Ce qui ne m'empêches pas de lire cette revue avec intérêt

 

Portrait de Rimbaud

J'aurais dû rester sur le "tu" ou le "vous", je comprends. En fait, j'ai écrit ce texte pour quelqu'un qui est allé aux USA sur le monument qui rend hommage aux victimes du VIH. Il en était bouleversé et exprimait sa culpabilité d'être encore vivant. Ca m'a touché et je voulais lui dire que sa vie a eu un sens incroyable et qu'il nous aide au quotidien. J'aurais dû expliquer ça, le prendre comme point de départ. Mais la littérature doit tendre à l'universel et j'ai glissé vers un "vous" qui englobe tous les survivants car, au fond, il est très représentatif de beaucoup. Ta critique est précise et donc intéressante. Evidemment, ce sentiment d'une "prise en otage", qu'on ait cherché à "t'abuser" est aussi intéressant. Le lyrisme passe de nos jours pour de la "grandiloquence" et l'excès dans l'écriture est systématiquement "condamné". Justement, je suis juste avec mes émotions car je suis excessif, emporté, lyrique et pas du tout dans la mesure. Je ne vais pas chercher à m'aligner et à devenir consensuel pour plaire au plus grand nombre. Je pense qu'il faut assumer ses excès car ils disent beaucoup de choses, et j'en ai marre de ce monde où tout doit être pesé, mesuré, bien propre, bien gentillet. Ca ne conduit qu'à du journalisme sans émotions. Il faut accepter de déplaire pour pouvoir plaire beaucoup à d'autres.

 

Bon cela étant, je le redis : ce n'est qu'un texte; je ne suis pas écrivain et tout ça est très secondaire.

 

Merci de ta critique.

Portrait de sonia

Rimbaud, je ne voulais pas te blesser, juste te donner mon sentiment sur ce coup.

J'ai adoré d'autres écrits de ta part car tu as une belle plume.

Le but n'est pas de diviser entre ceux qui écrivent bien , les journalistes du site et de Remaides, et les internautes passifs ou actifs que nous sommes.

Pas plus que de faire la différence entre séropositifs et séronégatifs lol bises

Portrait de Rimbaud

Ah mais ça ne me blesse pas du tout et je respecte toutes les formes d'écriture. L'écriture est à tous et elle doit être diverse. C'est justement à ce titre qu'on doit me laisser avec mes excès, mon lyrisme et le reste. Ne pas chercher à plaire à tout le monde est bizarre de nos jours mais je le revendique.

 

En revanche, bien sûr que oui, il faut faire la différence entre séropo et séroneg. Je ne me permettrais pas d'écrire un texte sur la boulimie par exemple. En tant que séropo ma parole est plus légitime que celle d'un séroneg. Ca me semble être une évidence et pourtant, le système a mis au même rang toutes les paroles, c'est insupportable. Ca s'est fait au profit de gens qui gagnent leur vie : ils ont souvent une action très positive mais ils en viennent à oublier que la parole d'un séropo est et restera plus légitime.