tout porte à croire sur terre à un possible bonheur.
Pourtant, sans raison au détour d'une parole insoumise
deux frères se battent comme chiffonniers en foire,
des petits mâles se cassent le nez, s'arrachent la chemise,
à l'apéro chez maman ou au bal du samedi soir.
Tout ça pour un abus incontrôlé, forcément incontrôlé,
de vapeurs alcoolisées, anisées, ou de bières de garde,
chaînes au cou arrachées, et pan dans le nez !
Sans broncher, la mère qui hait les pédés regarde
son fils aîné qui tente d'étrangler le frère puîné,
petit inverti que Vent Mauvais a contaminé.
Familles, en cet état, je vous hais, d'ainsi semer peste
que liens de sang autorisent, en tels gestes de haine
que, jamais, bêtes dans les prés ou en chaînes
ne connaîtront, elles innocentes, ignorantes
que pour assouvir l'appétit de ceux qui ne méritent
même pas le vocable d' hommes, à l'abattoir on les mène,
pour ceux qui ne méritent même pas qu'on tente
de les séparer, encore moins, de les aimer, une chance
si ce n'est pour les tirer de leur déchéance.
A leurs combats laissons les s'étriper
ces petits soldats d'une armée sans nom
car jamais dans leurs bras ils ne sauront
serrer d'autre manière que pour tuer,
en fratrie ou en compagnie, tous gestes d'humanité.
Ils osent pourtant réclamer, ce supplément d'âme,
et plus souvent qu'à leur tour, auprès des femmes,
qu'ils ne sauront jamais aimer. Ce supplément d'âme
que d'autres plus gais en leurs éclats de rire raisonnés,
ont depuis longtemps nommé et cueilli par brassée,
ce cadeau que mère nature réserve
à eux les apaisés, à eux qui savent se maîtriser,
à eux qui depuis longtemps la préserve,
cette fleur unique parmi les nuées,
cette fleur immortelle au champ d''amour.
Pour Xavier, au cou lacéré !
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