Un mirage comme un chemin.

Publié par Trimrûdra le 24.08.2010
722 lectures

Couché sur le parquet lisse, j'ai chaud. J'ai laissé s'installer la saleté, le désordre, la nonchalance et l'oubli, comme un geste indécis, repoussé sans cesse à demain. Le temps semble fuir partout et arrêté ici. J'attends un message, un appel de lui. Sa voix semble occupée comme le sont les projets de ma chambre. Les choses n'ont pas de place, pas de lieu qui leur appartiennent. Ils s'entassent où ils peuvent, se préparent à tout quitter, une fois encore, pourtant, ils n'ont ni courage, ni horizon et le téléphone parle trop, mais se tait pour lui. J'attends un signe de lui, comme un aveu, la force moite et peu fière de le vouloir, de le croire, de vouloir le croire. Le besoin de croire. Ce qui me possède n'a pas d'heure de départ. Je reste sur le parquet comme à la gare, condensée de toutes mes gares où aucun train ne part.

Pourtant, j'ai tout laisser me prendre, j'ai accepté sa demande. Il m'a dit de le suivre, je l'ai suivi, jusque dans cette cigarette que je ne fume pas. J'ai bu à son inclinaison comme j'aurai pu me pencher pour le consoler, mais il ne pleurait pas. Il s'impatientait. Je ne savais pas. Dans ma tête, toute est pillé alors. Je n'ai pas de souhait et je ne crois pas, je veux juste qu'il m'emporte avec lui, qu'il m'envahisse et me prenne tout ce que j'ai, car j'ai tant et il a tout. Devant lui, je suis vidé, comme une liposuccion de mon être. J'acquiesce, mais ne dit rien. Je le contemple comme un ahuri, comme un nouveau né, un débile. J'attends juste sa voix, son corps et demain, toujours plus loin, être à lui s'il le veut... J'ai déjà si soif de cet homme que j'en oublie de vivre, de penser, de réfléchir et de m'enfuir. Comme je devrai fuir, fuir, fuir et toujours fuir.

J'expire...

...

Au bord de ces effluves, serment de disparaître, l'attente est présente, car âimer m'impatiente comme une lettre morte, jamais envoyée. Je pourrais écrire ces vers que je verserais sous terre pour ces quelques émotions éphémères, mais de cette attente qui me condamne au silence, à la paresse, à la durée improbable comme une eau trop salée que personne ne boit jamais, j'ai l'ivresse de l'entendre. Pourquoi vouloir âimer si du temps qui passe erre d'espoir sans jamais trouver escale auprès de son âme ? Dans ces eaux qui voudraient me consoler, je me noie pour battre mon record d'apnée et l'oublier un instant seulement. Je me débats et je nage du mieux que je peux sur quelques longueurs et plus loin encore sans que son être ne me quitte.

 

Le soleil me force à sourire, des hirondelles me frôlent parce que je suis paisible ; Tout ceci ne dit rien de mon secret... Je ne peux âimer comme on ne peut m'âimer...

Trimrûdra, Lluphukaâb, Kalisha KA ! et tous les autres...

"Qui est le plus sage ? Celui qui accepte tout ou celui qui a décidé de ne rien accepter ? La résignation est-elle une sagesse ?" Eugène Ionesco.

Commentaires

Portrait de Didier-Torcy77

tu devrais demander à AIDES de te mettre une aide à domicile pour t'aider à remettre de l'ordre dans ton nid et par extention ton être ! inspire la vie.

bisou