La puissance dominante se trouverait-elle menacée dans ses fondements en voyant que les droits qui la protègent pourraient être étendus à d'autres ?
En attendant, les slogans qui fleurissent sur le pavé d'automne témoignent d'une régression affligeante : un papa, une maman ! Ils n'en démordent pas. On aimerait pouvoir leur dire, ne vous inquiétez pas, les gougnasses et les pédés sauront faire aussi bien que vous dans les violences conjugales, comme dans les sévices que vous imposez depuis toujours et avec quel talent à vos rejetons.
Les relations incestueuses, la pédophilie enseignée dès le catéchisme, les viols sur mineurs, la maltraitance des enfants, non, vous n'en aurez bientôt plus le monopole, nous pourrons nous aussi être poursuivis pour ces crimes et délits aggravés, à notre tour d'avoir à déballer notre linge sale devant les tribunaux, si jamais ces faits pour lesquels on vous juge devaient être perpétrés par celles et ceux qui prendront l'engagement solennel devant l'officier de l'Etat-civil et au nom de la Loi de s'unir pour le meilleur comme pour le pire.
Faut-il rappeler que la cellule familiale se trouve être la source principale des violences faite aux enfants, sévices sexuels inclus ? que la Loi sanctionne, dans le texte, plus durement une personne ayant autorité sur mineur... et c'est de ce privilège que l'immensité bien-pensante se verrait dépossédée, sans autre dédommagement ? Les homosexuels décomplexés sauront tout aussi bien que n'importe quel hétéro lambda assouvir ses pulsions criminelles au sein du cheptel dont il dispose sous son propre toit.
Ce que la Loi n'a pas encore dit (son dernier mot), c'est que dans ce droit ouvert à tous, il y a aussi ce devoir de veiller au développement, à l'éducation et au respect de l'enfant dont le couple a la responsabilité. Si le mot d'amour fait encore grincer les dents des intégristes, c'est parce qu'ils ne digèrent pas que des tarlouzes moustachues puissent déambuler amoureusement derrière une poussette. Comme si que... ! Quelle imposture ! Un nenfan, c'est un papa, une maman et une bonne claque dans la gueule.
De fait, je ne crois pas à la structure idéale. Homoparentalité ou hétéroparentalité, il y aura forcément des ratages, des "on croyait bien faire", cela n'empêchera pas le/la jeune ado de parcourir des manques, de se rebeller contre toute forme d'autorité, de fumer son premier pétard ou de s'adonner, clandestinement, à des pratiques à risques ou au Loto... la progéniture issue de la procréation médicalement assistée, encore tant décriée, aura à connaître les mêmes déboires, les mêmes perspectives aliénantes ou les mêmes risques avérés liés au réchauffement climatique, et la question lancinante qui nous taraude ne devrait plus être quelle planète allons-nous laisser à nos enfants ? mais quels enfants allons-nous offrir à cette planète ? en espérant, bien sûr, qu'ils en feront un meilleur usage.
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Commentaires
Bravo !
tout à fait d'accord
avec ce billet si réaliste
bises ferdy
Merci ferdy
bien dit.....et quel plaisir de te lire
C'est clair...
liberté de conscience !
L'engagement 31, inscrit au programme du candidat Hollande "J'ouvrirai le droit au mariage et à l'adoption aux couples homosexuels" n'a pas encore été discuté au Parlement que le président élu se veut déjà rassurant devant les maires de France (20/11/12).
Ce sera un droit dont la célébration par le premier magistrat municipal sera facultative, en vertu d'une opportune "liberté de conscience", certes inscrite dans le droit français (décision du Conseil constitutionnel - 25/11/1977), laquelle permet au maire de déléguer ses prérogatives à n'importe quel adjoint municipal volontaire, dès lors que sa croyance religieuse s'interpose dans ses fonctions. Encore un cas d'école de la laïcité républicaine pour le moins étonnant.
Comme marque d'un engagement sincère, quel triste désaveu ! après deux petites manifestations choquantes et ridicules orchestrées par la droite réactionaire d'un côté, immédiatement suivie par les intégristes cathos décomplexés de Civitas et de l'extrême droite, le timide discours présidentiel va finir par lasser dans les rangs mêmes de son électorat.
Qu'adviendra-t-il de cet autre engagement (21) qui ne manquera pas, lui non plus, de provoquer un véritable tollé, concernant la possibilité pour "toute personne majeure en phase avancée ou terminale (...) à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité."
La clause de conscience sera-t-elle ici encore applicable ? En fonction des convictions religieuses du chef de service, le malade en fin de vie devra-t-il souffrir au-delà de ce qu'il est tolérable ?... ou demander son transfert vers un autre établissement de soins plus progressiste.
Rappelons le courage qu'il avait fallu, en 1981 à Robert Badinter, principal artisan de l'abolition de la peine de mort, pour imposer son texte en dépit de l'opposition massive de l'opinion publique.
On ne peut gérer l'Etat avec lâcheté, dans le souci de la médiation ou sous couvert de rapports d'experts et de commissions théodule.
François Hollande ne pouvait envoyer un message plus confus à l'opinion, avant
même l'ouverture des débats parlementaires. Il était couard et pleutre de rappeler cette disposition particulière du droit français permettant à un élu de ne pas appliquer la loi également pour chacun.
Le Président envoie, une fois encore, un signal mou à la nation et des arguments pernicieux à l'ensemble de ses détracteurs.
Je peux en parler avec autant d'aise que ce droit au mariage ne m'a jamais intéressé, à titre personnel, il ne me concerne pas. Mais maintenant, chaque jour qui passe, j'en deviens le fervent défenseur, au titre de l'égalité et pour que le même droit soit enfin étendu à chacun-e.
Enfin, il y va de l'honneur des personnes qui s'unissent. Peut-on décemment accepter que le mariage entre personnes de même sexe soit relégué à une union de seconde catégorie ? entre deux portes ? sous l'autorité spécifique d'un obscur conseiller municipal affecté aux mariages des défavorisés, des chômeurs, des étrangers, des mécréants, des handicapés, des gouines et des pédés, etc.
La honte ou la maladresse... Hollande a vraiment raté les premiers mois de son mandat.
Toute façon !
S'ils reculent, je jure devant Dieu que je ferais savoir mon profond désir de briser mes chaines avec éclats, que cela fera le tour du Monde tout en désavouant l'exemple des droits de l'homme français que plus personnes ne voudra citer en exemple jusqu'à la fin des temps !
Que cela soit écrit et accomplit