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Dans le monde entier, des militant.e.s exigent que les laboratoires pharmaceutiques baissent le prix de certains médicaments anti-VIH et anti-hépatite C. 
Hier 1er avril, des activistes de la lutte contre le VIH et les hépatites se sont mobilisés pour dénoncer les prix des médicaments destinés à traiter ces pathologies et exiger que leur accès soit élargi. Les militant.e.s ont ciblé les laboratoires pharmaceutiques comme Gilead, à Paris et à Londres et déployé des banderoles devant leurs locaux. 

Dans un communiqué, Act Up-Paris exige de Gilead France "une baisse substantielle du prix des traitements, c’est-à-dire une fixation du prix au coût réel de la production et non de manière telle à extraire la rente que l’Assurance-Maladie est prête à payer" (Lire l'intégralité du communiqué) 

A Londres, cinq militants se sont introduits au siège de Gilead et se sont déshabillés en vitrine, donnant ainsi à voir le voir "Greed" ("cupidité") épelé sur leurs corps, rapporte le site Pinknews. 

Gilead produit notamment le Truvada, le médicament utilisé pour traiter le VIH ou le prévenir, dans le cadre de la PrEP, ainsi que Sovaldi et Harvoni, utilisés contre l'hépatite C. 

La campagne internationale se nomme "Pharma Greed Kills" ("La cupidité des labos tue"). Elle est soutenue par 26 associations activistes dans le monde entier. 

Communiqué 

Nous demandons : 
◾ Un accès sans restrictions aux traitements, pour touTEs ; 
◾ Que soient levés les obstacles à l’usage des dispositions en matière de propriété intellectuelle, agréées au niveau de l’OMC, qui permettent de l’affaiblir lorsqu’il s’agit de santé publique, et encouragent la production et la diffusion de génériques ; 
◾ Que les laboratoires respectent l’usage des facilités TRIPS de l’OMC et abandonnent les poursuites contre l’Argentine et le Brésil, qui font obstacle à cet usage ; 
◾ Que nos gouvernements renforcent un modèle de financement alternatif favorisant la recherche et le développement de nouvelles molécules, reposant, par exemple, sur des prix, des bourses et des subventions ; 
◾ Plus de recherche pour les traitements de maladies infectieuses ou négligées, comme la fièvre de Chagas, la tuberculose, Zika et Ebola ; 
◾ Que nos gouvernements exigent la transparence sur les coûts de recherche, de développement et de production des traitements ; 
◾ Qu’ils mettent en place des licences d’accès ouvert pour tous les traitements résultant de la recherche publique, permettant d’assurer qu’ils seront accessibles au plus grand nombre ; 
◾ Un accord international, contraignant, sur la recherche et le développement, qui fonde celle-ci sur des besoins de santé et non sur des logiques de marché, et sépare le financement de la R&D du prix des traitements ; 
◾ Que nos gouvernements soutiennent pleinement les travaux du groupe d’experts des Nations Unies sur l’accès aux traitements pour placer le droit à la vie en bonne santé au-dessus des intérêts privés des laboratoires. 

http://yagg.com/2016/04/02/action-inter ... epatite-c/ 

Commentaires

Portrait de fil

Ils sont de plus en plus nombreux à partir à l'étranger acheter des médicaments. Un tourisme pharmaceutique dont s'alarment aujourd'hui les experts. Les trois académies et les trois ordres (médecins, pharmaciens et vétérinaires) lancent ce mardi un manifeste réclamant une politique internationale contre cette forme de contrefaçon.

Aller à la pharmacie, pour la grande majorité d'entre nous, se limite à une course de cinq minutes en bas de chez soi. Mais pour certains, cela signifie faire sa valise et passer une, voire plusieurs frontières pour acquérir le médicament qui va les soigner ou du moins les soulager. On connaissait le tourisme médical pour se faire poser des implants dentaires ou un anneau gastrique, voici le tourisme pharmaceutique.

Un phénomène encore émergent mais qui inquiète.

Pourquoi partir, parfois au bout du monde, acheter des médicaments ? Parce qu'ils sont moins chers ou tout simplement introuvables en France. Le risque ? Acheter un traitement falsifié qui n'aura peut-être aucun effet ou, pire, empoisonnera. Un danger qui est, ce mardi, au cœur d'une réunion entre les trois académies et les trois ordres (médecins, pharmaciens et vétérinaires) qui signent, à Paris, un manifeste réclamant une politique internationale contre cette forme de contrefaçon.

« Les riches pays du Nord vont se faire soigner dans les pays du Sud ! »


Si la tendance n'est pas chiffrée, les experts notent une augmentation de ces voyages, notamment à travers les saisies dans les aéroports de produits importés par des particuliers — ce qui est interdit — mais aussi par des trafiquants qui inondent l'Europe de copies. Sans compter les achats sur Internet, « pratique qui explose », selon l'Académie de médecine.

Les difficultés d'accès aux nouveaux traitements chers, tels que le Sovaldi contre l'hépatite C, poussent les médecins à sélectionner les bénéficiaires et à conseiller aux autres de se faire soigner... à l'étranger. C'est ainsi que des patients se rendent dans des pays comme l'Inde où s'organisent de véritables filières — légales — de soins spécialisés. « Un incroyable renversement de tendance, s'inquiète Médecins du monde : les riches pays du Nord vont se faire soigner dans les pays du Sud ! »

Parmi les patients prompts à franchir les frontières, il y a aussi ceux qui n'ont pas accès aux médicaments parce qu'ils sont interdits en France. Les malades atteints de sclérose en plaques par exemple. Las d'attendre le Sativex promis depuis janvier 2014 par les autorités, certains vont chercher ailleurs ce spray à base de cannabis destiné à soulager leurs douleurs.

Dans ce contexte, mi-mars, 110 cancérologues ont signé un appel contre le prix de certains traitements, visant les profits jugés indécents de l'industrie pharmaceutique. En juin, lors du G 7 au Japon, François Hollande incitera à adopter une position commune contre l'inflation de ces prix. Objectif ? Faire en sorte que les patients puissent bénéficier de leur traitement dans leur propre pays.

L'Asie en première ligne
Dans quels pays va-t-on acheter son traitement quand celui-ci n'est pas disponible en France ?

La filière générique indienne. Concernant les médicaments fiables, il suffit le plus souvent d'observer la carte des pays qui produisent des génériques pour savoir où les patients vont se fournir. Considérée comme la plus grande pharmacie discount du monde, l'Inde arrive largement en tête. Mais on trouve également le Bangladesh, l'Egypte et dans une moindre mesure le Maroc.

Des filières de soins low-cost. L'arrivée du Sovaldi, qui ne nécessite que trois mois de traitement pour soigner une hépatite C, a suscité dans certains pays la création de vraies filières de soins. C'est le cas en Inde, où des hôpitaux de New Delhi ou de Bangalore proposent un service clé en main (hébergement compris), profitant du prix dérisoire du générique du Sovaldi produit localement.

Déjà des centrales d'achats en Australie. Dans certains pays, les malades se sont organisés pour créer des centrales d'achats de médicaments, se fournissant là où ils sont le moins cher. Une telle organisation parallèle s'est ainsi constituée en Australie, certains de ses membres se chargeant des allers-retours pour revenir les valises pleines de produits bon marché.

Des contrefaçons surtout chinoises. S'agissant des importations de produits contrefaits, leur origine est à peu près identifiée : la production vient d'Asie, essentiellement de Chine, mais aussi d'Inde, là encore. Cette industrie illégale rapporte... vingt fois plus que la drogue.

http://www.leparisien.fr/societe/sante-l-inquietante-croissance-du-touri...



Portrait de fil

Plusieurs pays européens, dont la France sont désormais concernés par le trafic de faux médicaments et leur apparition sur le marché. Des médecins alertent sur les dangers sanitaires liés à ces fausses plaquettes  , pilules ou vaccins venus principalement de Chine et d'Inde. 
Il n'existe pour l'instant aucune donnée précise sur le nombre de ces médicaments falsifiés ni sur d'éventuels décès qu'ils auraient causé en Europe mais "ils circulent" confirme Marc Gentilini, coauteur d'un rapport alarmant de l'académie Nationale de Médecine sur le sujet. 

 http://www.franceinter.fr/depeche-les-medicaments-falsifies-font-leur-ap...