Tout sur ma mère

Mots clés  : homodifférencesexualité

          Quel homo ne s'est pas posé des questions un jour sur cet orientation sexuelle? Avoir cette sensation d'être différent?

          En ce moment, je me la pose cette question. Je retourne le truc dans tous les sens et, sans dire qu'il y a un loupé de mes parents, ça reste quelque chose d'anormal. Prononcer les mots "SIDA" et "séropositif", dire qu'être homo c'est "contre nature" ce n'est pas forcément péjoratif. Je me dis qu'il y a eu un disfonctionnement quelque part qui fait que j'ai été amené un jour à préférer les garçons que les filles.

          Pourquoi "contre-nature"? Parce que dame nature à fait que la vie ce soit un homme et une femme. Que pour avoir des enfants, c'est forcément un homme et une femme. Avoir un rapport sexuel avec un gars n'est pas prévu par la nature, ce qui n'exclue pas la possibilité d'éprouver des sentiments envers une personne de même-sexe. Devient-on homo par manque de présence paternelle au cours de l'enfance? Tant e questions pour lesquelles je n'ai pas de réponse. Etre homo c'est "contre nature" tout comme un éléphant qui souhaiterai voler ou un chat qui voudrai aboyer. Ils n'ont pas été fait pour ça.

          Il n faut pas voir le mot "contre-nature" comme un gros mot...

Commentaires

Portrait de detlevera

« La coutume est notre nature.  » « Qu’est-ce que nos principes naturels, sinon nos principes accoutumés? Et dans les enfants, ceux qui ont reçus de la coutume de leurs pères, comme la chasse dans les animaux? », Pascal , Pensées , 89/92


Réponse suggérée : on le dit et l’entend dire pour qualifier et condamner certains désirs ou actes comme viciés et vicieux. Ce jugement est à la fois un jugement de fait et surtout de valeur. On associe l’acte contre-nature soit à ce qui serait absent de la nature, soit à ce qui est contraire à l’ordre naturel (ce qui est, donné) soit à ce qui nous apparaît comme contraire à la norme (ce qui doit être qui peut être assimilé soit à l’ordre naturel pris pour norme, soit à l’ordre humain, plus restrictivement à l’ordre de notre culture)


Enjeu : s’interroger sur cette idée de contre-nature et donc sur l’idée de nature en et de l’homme. Le propre de l’homme étant d’être un être de nature (part animale) et de culture (faculté de transformer et de nier la nature, l’animal en lui et hors de lui), est-il possible de parler de nature de/en l’homme et par là de contre-nature?


Plan possible : 

I. Après avoir souligné ce qu’on dit de fait (donc il est possible de le dire) de certains actes qu’ils sont contre-nature, car ils paraissent transgresser l’ordre naturel (voire divin) comme le suicide, le sacrifice, la grève de la faim qui vont à l’encontre de nos instincts et besoins vitaux, ou l’ordre de notre culture (le cannibalisme peut sembler barbare et contre-nature), ou des valeurs établies (débats sur le mariage pour tous), et noté qu’on qualifie aussi de contre-nature des désirs étant contraires à nos aspirations profondes en tant qu’individu, on peut immédiatement noter la relativité de cette notion (le contre-nature des uns peut être le naturel pour d’autres), la diversité que recouvre la notion de nature (la nature, la nature humaine, ma nature individuelle) et sa normativité: – depuis les grecs, la nature est associée au Cosmos, donc bel ordre où tout est à sa place, qui nous indique ce qui doit être (finalisé) et qu’il ne faut pas déranger (c’est hubris- la démesure de l’orgueil humain- qui est la cause du désordre) ; du coup tout éloignement est considéré comme dénaturation (tout est bien sorti des mains de la nature, comme le dit Rousseau, et l’homme, animal dépravé par la culture, abîme, salit tout), éloignement de l’origine divine (péché). – le naturel, c’est le normal, l’ordre établi car pérenne et reconnu, donc le fruit de notre culture, parmi d’autres cultures.

Mais on peut se demander si cette idée de contre-nature est pour autant fondée, légitime (a t-on le droit de le dire?) car le fait ne peut faire le droit sans jugement .

 

II. 1) Chez l’homme, ce qui n’est pas naturel (contraire à LA nature) est conforme à SA nature. Le propre de l’homme est d’être un être culturel, donc de ne pas se contenter de ce qui est donné, d’autant que la nature a été économe avec lui (être inadapté, prométhéen). L’homme ne peut se contenter de satisfaire ses besoins animaux, il a des désirs naturels et nécessaires en tant qu’homme (Epicure: besoin d’amitié et de philosophie- nourriture de l’âme et connaissance qui permet de détroubler l’âme). L’homme se définit comme capacité à se perfectionner (« perfectibilité »: Rousseau).

2) La culture est pour l’homme une seconde nature (ou prend la place d’une nature absente), donc ce qui est contre-nature n'est peut-être que ce qui est différent de sa culture et ses habitudes, confondue avec la nature humaine : dérive ethnocentriste.

3) Donc en l’homme, tout est contre-nature (= artifice, culture) et conforme à la nature (non miraculeux, c’est la nature qui l’a poussé à développer la culture en lui mettant en germe la raison (à la place d’instincts) et en le forçant à travailler pour l’espèce et à entrer en société- tout en y étant insociable : thèse de Kant dans l’idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, avec un plan et des ruses de la nature à l’origine de l’entrée dans l’histoire de l’homme.

« Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait “naturels” et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l’être simplement biologique, et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque qui pourraient servir à définir l’homme » Maurice Merleau-Ponty.

En effet, comme l’homme est un être qui existe en soi et pour soi, il est capable de s’extraire de ce qu’il vit, de juger, d’affirmer et de nier, et donc libre. Dès lors il est difficile de le voir comme prisonnier d’une nature humaine prédéfinie: « l’existence précède l’existence », on ne peut donc parler comme Sartre que de condition humaine et il n’y a pas de valeurs ou d’idéal humain à partir desquels on pourrait juger les hommes, même si chaque homme en désirant définit ce qui est bon pour lui (Spinoza) et en agissant pose que tout homme aurait dû agir ainsi à sa place. Chaque homme invente l’homme à chaque acte d’où une responsabilité infinie difficile à assumer (d’où refuge dans l’idée de nature humaine)

III. S’il faut se méfier théoriquement de la référence de la nature (très culturelle ! La nature n’est un symbole que pour celui qui peut le construire et comprendre, avec souvent un arrière fond idéologique) comme de la référence à une nature humaine (souvent confondue avec notre culture), d’un point de vue moral, on peut se contenter d’une humanité au pluriel, ne permettant de ne plus juger de rien au nom de cette diversité (tout est possible = tout est permis), ni de penser une unité du genre humain. Peut-être que le critère de contre-nature est celui de la transgression de ce qu’on trouve dans toutes les cultures, et celui du non-respect de ce qui fait l’homme (et met en doute l’idée de nature humaine), à savoir sa liberté et sa dignité. Est contre-nature toute atteinte à celle-ci chez l’autre et en soi, tout ce qui est en contradiction avec la raison que nous avons en partage. La liberté n’est donc pas l’arbitraire ou la licence. Être homme implique des droits, mais aussi des devoirs.

 

Portrait de manulyon

L'homosexualité n'est pas contre-nature (aucune preuve ne peut le prouver, ce n'est qu'une suite de supputation, de jugement de valeur et moraux donc sujbectif), elle est différente, et moi perso, j'y tiens à ma différence.

Portrait de jean-rene

Et la différence enrichit.

Portrait de manulyon

Les fantasmes homosexuels cachés des hétéros. Plus d'un millier de personnes interrogées révèlent qu'elles envisagent d'avoir une relation sexuelle avec une personne de même sexe.

http://360.ch/blog/magazine/2014/11/les-fantasmes-homosexuels-caches-des...

Preuve que la sexualité n'est pas si simple que ça...

Portrait de jean-rene

Bien sûr. D'ailleurs, durant toute ma vie de bi, j'ai toujours perçu plus d'envie que de mépris dans le regard des hétéros qui savaient ou se doutaient que j'étais bi.

Portrait de vendredi_13

Je crois que toute est là, très bien résumé : " Le propre de l’homme étant d’être un être de nature (part animale) et de culture (faculté de transformer et de nier la nature, l’animal (...) ". (c'est un extrait du sujet de bac posté ci-dessus). La limite entre nature et contre-nature (nature et culture/coutume) est poreuse chez l'homme


On pourrait d'ailleurs élargir cette phrase à certains animaux domestiques "dénaturés", qui ont pris certaines habitudes très urbaines, du style "je ne mange pas les souris, je ne tolère que les croquettes" ;) 


La mammiférité, ce douloureux problème :))


Vendredi


Portrait de IMIM

simpliste d'une femme hétéro.

J'espère ne pas me tromper en disant que la plupart d'entre ns sentent des l'enfance leurs attirances pour l'Autre A l'adolescence c'est encore + distinct.

Je ne pense absolument pas que ce soit "contre-nature" d'être homo

Bien que je sois 'hétéro

Ce qui me parait "contre-nature" ça serait de lutter contre cette attirance "naturelle". Ceux qui se sont mariés (1femme+1homme) pour "rentrer ds le moule" ont à 1 moment ou à un autre été confronté à leur propre choix. Difficilement gérable, Il leur faut faire leur "coming out".... Perso jtrouve ça déplorable qu'on soit obliger de s'expliquer sur ses preférences sexuelles.

En quoi cela peut-il interférer , en quoi que ce soit au taf ou ailleurs ?

Il n'y a pas d'explication à savoir si tu aimes le chocolat blanc ou noir !?! Le thé ou le kfé ? Et pourquoi se forcerait-on à ingerer des aliments que l'on aime pas ? Ca paraitrait totalement idiot !!?

Quant à la discrimination elle n'est pas propre qu'aux homos

Il y a tjrs eu de la "casse de pd", comme des ratonnades Et aujourd'hui des incendies volontaires de camps Rom

Dégueulasse

Et vous en faites aussi parfois envers les femmes (de la discrimination)

Mais je vs retournerais la question

"Etre homophobe ou raciste est-il naturel ???

Je ne le croit pas

Et c'est bien là ou ça pêche.......

Portrait de unepersonne

aie aie aie ! je vais tenter une reponse sur ce sujet extremement glissant, j'espere ne pas etre blessant sincerement

j'aimerais que vous autres m'expliquiez ce que vous n'aimez pas chez la/les femmes, l' etre humain normalement constitué pour etre le partenaire sexuel de l'homme

j'aimerais comprendre ce qui fait que les femmes ne vous attirent pas pourtant vous ne savez pas ce que vous manquez

personnellement je trouve que les mecs sont moches à poils contrairement aux femmes, pas sexy ni excitants, apres biensur c'est ma vision d'hetero qui me fait voir les choses sous cet angle

voilà j'ai du mal à poursuivre mon message , je ne vous cache pas que j'ai la crainte que vous interpretiez mal mes propos alors que je veut simplement comprendre votre vison de la sexualité

apres je sais bien que certains vont me repondre que si je veut savoir je n'ai qu'à essayer, mais voilà moi je dit que c'est en echangeant nos differences que les tabous s'il y en a peuvent tomber un peu comme lorsqu'on parle du VIH, seuls les gens non informés en ont peur

je souhaite  et j'espere vraiment n'avoir blesser personne , loin de moi cette idée

Portrait de jean-rene

Je peux te répondre en tant que bisexuel, unepersonne, car j'aime autant le corps des femmes que le corps des hommes.

Pour moi, le corps d'une femme, c'est comme un paysage plein de colines, c'est le velouté d'une peau, le moelleux d'une chair. Je m'y sens au chaud.

Le corps d'un homme, ce sont des muscles apparents, des épaules dures, un bassin étroit et ce trois-pièces toujours plein ressources. J'ai envie de me mesurer au corps d 'un homme.

Deux expériences qui se complètent, quand on est bi.

Portrait de TiTanium

que c'est bien résumé, t'es un homme complet ...  : )

@unepersonne, 

un homme aime la femme à la mesure ou sa mère l'a aimé...

donc si si t'as une mère ascendant pistbull, faut pas s'étonner , ou un père violent,  absent,

la clé est souvent dans la relation avec les parents,

je remarque que 2 femmes ça n'a pas d'intêret dans ta question,

du moins te remet pas en cause...;)

 

Portrait de unepersonne

perso mes relations avec mon pere ont été houleuses toute ma vie durant pourtant je suis hetero, encore une fois je precise que je ne fais aucune attaque sincerement j'essai de comprendre

jean rené expliquait que voir un homme musclé  etc...  declenchait chez lui une attirance sexuelle , pas chez moi, c'est à ce niveau que je ne comprends plus et que je ne vois pas en quoi les parents y sont pour quelquechose

je suis d'accord qu'un mec baraqué attire le regard meme le mien pourtant regard d'hetero mais ça s'arrete là

apres il y a peut  etre des choses qui ne s'expliquent pas e tque l'attirance sexuelle n'a aucune origine je ne sais pas 

quand meme je suis  mal à l'aise dans ce sujet pour poser des questions qui pourraient etre mal perçues, mal interprettées ,  je suis dejà satisfait que toi titanium et jean rené l'ayez pas mal pris

je sais que souvent  je suis maladroit dans mes propos c'est la raison pour laquelle j'arrete là de vous poser des questions , vous devez me trouver tres/trop intrusif/curieux sauf que je ne cherche pas à comprendre comment se passe l'acte vous l'avez bien compris j'espere mais votre attirance envers les hommes

merci encore à vous deux

Portrait de Sealiah

Je ne suis pas choqué par tes propos un peu désorienté.Penser que l'homosexualité masculine est en partie la résultante d'un mésamour de la femme n"est pas pour me déplaire mais ne peut se réduire à cette seule raison.Nous réfléchissons tous selon nos parcours,notre instruction,notre éducation et notre capacité a formuler un avis personnel.Je m'exprime en temps qu'homo n'ayant connu que cette sexualité que je perçoits comme naturelle.Induite me prouverait un psy si d'aventure mon orientation sexuelle devenait un problème.

Elle n'est pas un problème et depuis les années 80 je suis satisfait que l'homosexualité ne soit plus considérée comme une pathologie mentale en France, en 92 retirée de la liste des maladies par l'OMS.

La société doit poursuivre sa reconnaissance de l'homosexualité.Entendre ou débattre de sa non-légitimité ou sa contre-nature laisse présumé du travail qu'il reste à faire.Toutes lois ayant pour  objectif la reconnaissance de l'égalité de tout un chacun me semble concourrir au "vivre ensemble".L'homosexualité ne pose pas problème à la société seulement à quelques sociétaires, les plus extrémistes sûrement.

Les choix sexuels sont personnels, les comparer entre-eux n'a pas de sens. Le mariage pour tous a le mérite de mettre au premier rang des projets de vie.L'homosexualité n'est pas que "festive" ou "physique" l'image la plus reprise par les médias.C'est aussi sérieux.

Il n'est pas neccessaire d'expérimenter pour comprendre.L'attirance c'est de la chimie, un partage spirituel, intellectuel et physique et un respect mutuel.Cà c'est dans l'absolu,la réalité est dans la nuance.