Le labyrinthe des passions

Être gay dans mon pays d'origine est déjà perçu comme la malédiction suprême, alors imaginez être gay et S+. Il faut avoir un mental d'acier pour dépasser ces préjugés et parvenir à s'aimer malgré tout, et de cultiver sa confiance en soi et l'acceptation de ce qu'on est. Cela a toujours été mon combat, sans chercher à me dévoiler, à faire mon coming out dans une société très conservatrice qui ne me comprendrait pas, je me suis résolu à le garder pour moi, pour être '' accepté'' et pour '' rester en vie'' car oui, au Cameroun on assassine les homosexuels, l' état l'encourage d'ailleurs, à les assassiner. Pourtant j'ai toujours voulu avoir des enfants et une femme à mes côtés '' socialement'' mais pas sexuellement' 'absurde non ?' ' arrivé en France depuis quelques temps, j' apprends à comprendre la chance que j'ai de ne plus devoir me cacher et de vivre dans un milieu où on assume ce qu'on est sans avoir peur pour sa vie, sans avoir peur du rejet. J'ai connu des amis au pays qui ont été rejetés, honnis, bannis par leurs familles, des parents, des frères, des sœurs, c'est cette crainte d'être rejeté dans une société où on est rien si on est seul, qui a poussé certains gays à épouser malgré eux des femmes et à leur faire des enfants. Ils ont trouvé leur place dans la famille et dans la société mais au fond ils sont malheureux, ils voient des '' amants '' en cachette et s'amourachent comme si c'était leur dernière fois, avant de rentrer dans cette '' prison'' qu' est le foyer conjugal hétérosexuel.

Pourtant j'ai toujours voulu moi être père et avoir une femme à mes côtés pas comme un objet mais comme une amie, un partenaire véritable avec qui je partagerait tout, mais la phobie du sexe opposé se pose toujours.

Ai je un problème ?