Les archives communautaires

Tu as fait ton test. Il est positif. Tu n'as peut-être pas pris de précaution. Ou au contraire, tu croyais avoir tout fait pour l'éviter. Tu l'as cherché un peu. Ou on t'a trompé. Tu savais ce que tu faisais car tu étais informé. Ou tu étais encore naîf quand ça t'est arrivé...

Mais voilà, tu es confronté maintenant à la réalité. Tu n'es plus toi seulement. Tu es Toi avec le vih. Jusqu'à la fin de ta vie sans doute. Ce sera lourd pour toi. Tu coûteras cher aussi à la société...

____________________________________________________________

Tu te sens plutôt :

  • VICTIME de ce qui t'arrive ? 
  • RESPONSABLE ?
  • ou COUPABLE ?

Commentaires

Portrait de frabro

Mais même ça je n'en suis pas sûr.

J'ai été contaminé entre 1986 et 1988. Je savais que le SIDA existait, je savais comment il se transmettait, je savais qu'il n'y avait pas de traitement. 

Je ne sais pas qui m'as contaminé, ni précisémment quand.

Alors me direz-vous que s'est-il passé ?

Presque rien... Juste que j'étais tellement mal dans ma peau à cette période, suite à une rupture douloureuse, que plus rien n'avait d'importance. Dans la phase où j'étais, avec l'impression que j'avais de toutes façon façon fichu ma vie en l'air, avoir où non le SIDA n'avait pas de réelle importance. Alors je ne me protégeais pas tout le temps.

Je ne suis pas victime, je n'ai pas été contraint à des relations à risques.

Je ne suis pas coupable, je n'ai commis aucune action contre la Loi (sens réel et unique du mot coupable pour moi).

Je suis peut être responsable, puisque j'avais presque tous les éléments du choix. Presque : il manquait la volonté !

Alors le seul mot qui me vienne est  autre : Vulnérable. J'étais vulnérable, psychologiquement, et c'est pour celà que je me suis contaminé.

Peut être que si nous travaillions à réduire les vulnérabilités, nous serions plus efficace qu'à culpabiliser ou victimiser. Et celà aiderait à responsabiliser.

En tous cas Plume, merci d'avoir ouvert ce débat. Il est plus que nécessaire au vu des comentaires d'autres forums.

Portrait de michèle

fabro

le mot vulnerabilité est peutêtre le mot d'clef.

dès que moi je vie avec le vih, et ca c'est avant d'être seropositif, je me batte avec la question du coupabilité.

si quelqu'un dit qu'il est seropositif, la question "mais comment tu t'as contaminé?" est toujours présent. et cette question est persque jamais d' une seule d' interesse neutrale. c'est une question pour juger.

(qui demande une personne dans la chaise roulante, comment- il est y arrivé?

qui demande une personne avec le cancer comment il y est devenue malade?

ca aussi coute cher!)

l'idee qu'une maladie est une question du coupabilité a toujours plus de support.

dans un monde où chacqu'un est le seul responsable pour son succés, sa santé; où on pense l'idividualime signifiquerait que nous sommes tous independant et la responsabilité signifique coupabilité; où les fautes sont quelquechose près du fallir est pas près du apprendre; où la vie doit etre une linge directe, tout droit est dedié au pouvoir qui craiche directement du voulvoir...

le monde dans ma tête demande de dignité:

il y a le droit de faire des fautes.

il y a le droit d'apprendre.

il y a le droit d'être malade.

il y le droit d'être vulnerable

nous tous le sont, nous tous le font

si nous arretions d'apprendre et d'être vulnerable nous serions des machines. moi je veux pas y arriver.



www.house34.ch

Portrait de plumeauplafond

 " A la fin du printemps 1998, cela faisait maintenant deux ans et presque six mois que j'étais suivi dans le Service des maladies infectieuses. Comme toutes les veilles de consultation, j'avais mal dormi. Le souvenir de la stupidité avec laquelle j'avais agi trois ans plus tôt me remontait non seulement à la mémoire mais aussi à la gorge, comme toujours. Cette année-là, encore lycéen, j'avais décidé de profiter de l'absence de mes parents pour fréquenter une fois de plus le lieu à ciel ouvert où je savais qu'à coup sûr, je rencontrerais d'autres garçons. Mais cette fois, les choses étaient allées beaucoup plus loin que les autres soirs. J'avais dix-sept ans. Un garçon plus âgé m'avait emmené dans un buisson à l'abri des regards et, pour la première fois, j'osais franchir la limite des jeux innocents qui n'entraînaient pas d'échanges de fluides entre mon partenaire et moi. Ce soir-là, j'acceptais que le garçon me déniaisât, ce qui ne dura pas plus d'un quart d'heure. Quand je sortis du buisson et que je m'apprêtais à rentrer chez moi, quelqu'un vint à ma rencontre et me demanda si mon partenaire avait utilisé un préservatif avec moi. Je lui répondis que ni lui ni moi n'en avions et que tout était allé très vite. Ce quidam me suggéra alors de consulter un médecin rapidement car selon lui, mon partenaire était "plombé" mais il ne se protégeait jamais. Je ne compris pas ce que le mot "plombé" signifiait. Les jours passèrent et je refoulais toute cette histoire au fond de ma mémoire." la suite

  • Dans un stupide moment de distraction, Plume marcha les pieds au plafond, au lieu de les garder à terre...
Portrait de piwee1

Je n'ai aucun doute sur la finalité de la création de ce topic.

Je pense qu'il y a beaucoup de nuances dans les définitions des termes de Victimes ou de Coupables et que chaque contamination est à étudier au cas par cas. Je ne serais malheureusement pas objectif sur ce point, car c'est un sujet qui me tient à coeur et l'initiateur de ce post le sait.

Pour ma part, ma contamination n'est pas due à un plan cul dans un fourré, une backroom, une orgie, une transfusion, une transmission de naissance. Non. Tout simplement une personne dont je suis tombé amoureux et qu'un accès de confiance a fait qu'à partir d'un certain stade de notre relation, nous ne nous sommes plus protégés... Quand on dit que l'amour rend aveugle. Pour synthétiser, cette histoire a déjà fait du bruit courant de l'été 2007 et en fera à l'avenir, il s'avère que la personne en qui j'ai voué confiance était consciente de sa maladie plus d'un an avant notre rencontre. Ce qui veut dire que lorsque je lui ai demandé si nous ne courrions aucun risque, et que j'ai eu la réponse que j'attendais, je ne m'en suis plus posé.

Je suis à 100% d'accord sur le fait que notre protection ne dépend que de nous même, qu'il ne faut pas faire aveuglément confiance et que "gentil n'a qu'un oeil" (que ceux qui ne comprennent pas me demandent). J'ai fais une grave erreur, mais je n'ai rien demandé, j'étais amoureux et pendant plus d'un an je me suis fait berner, il m'a tout simplement menti. Et le bilan à ce jour ? Plus le temps passe et plus je me renferme, je m'en veux, des idées tout ce qu'il y a de plus noires me passent en tête.

On devrait tout bonnement avoir le choix, il aurait du me laisser le choix.

Alors je suis Victime, mais Coupable de ne pas avoir compris le prix de la vie...

Portrait de sentierquibifurque

Lorsque Plume a ouvert ce forum, c'était pour faire suite aux dérapages survenus sur un autre forum consacré au démarrage précoce d'un traitement dans le cadre d'une RDR de couple. Lors de ces dérapages, la question qu'il pose ici avait été abordée et n'avait évidemment aucun rapport avec la question du traitement précoce.

Il a expliqué sa démarche dans ce coup de gueule. Il est vrai aussi que depuis plusieurs jours, Plume et moi,nous avons abordé ce dont il est question ici avec PWEE1 lors d'échanges très intéressants et agréables.

Il n'y a évidemment pas de relation de cause à effet entre ces échanges et ce forum. Piwee1, tu le sais maintenant.  Mais il y en a entre les dérapages signalés et ce forum.

Cependant, nous sommes très heureux que ce forum ait pu te permettre de donner ton point de vue et nous t'en remercions.

Hasard des circonstances ou pic de l'actualité, il se trouve qu'un peu plus tard après la publication de ce sujet de forum, Seronet publiait aussi une brève consacrée à ce sujet et notamment aux thèses d'Act up.

Je renvoie donc aussi à la lecture de cette brève. Mais il ne faut surtout pas voir dans ce renvoi une adhésion à la position d'Act up, loin de là.

Que ce débat se déroule donc dans la sérénité ! C'est tout ce que nous souhaitons.

Portrait de Lample

Je suis gay et séropo depuis 1993 : à cette époque je ne savais honnètement rien sur le SIDA : je vivais mes histoires de sexe sans réfléchir par innocence ou inconscience. J'ai rencontré mon 1er amour un gars de 10ans mon ainé : nous nous sommes aimés tant avec le coeur (du moins mon coeur l'aimait vraiment) qu'avec le corps .... sans jamais nous protéger... Au boût de 8 mois il m'a dit que je devais savoir une chose : il était séropo depuis 2 ans et que peut être il m'avait contaminé... il m'a dit que le mieux était que l'on se sépare de suite.... : quel choc !!!!!!!! je me suis senti perdu et mon réflexe a été d'aller voir mon médecin (de l'époque) et tout lui dire... il m'a fait faire le test : résultat en deux tons : "j'étais encore séronégatif mais en séroconversion" : vous avez compris ?

J'ai dû attendre un 2e test pour être fixé , j'étais séropositif..... : qu'est ce que cela voulait dire pour moi je n'en avais pas conscience je savais une chose qui m'avait été dite : je pouvais mourir trés bientôt selon les mots (trés appropriés) de mon médecin : un vrai con (un comportement inqualifiable à mon égars).

Ma vie allait finir bientôt donc, que devais-je faire, dire, penser, hurler, prier, je n'ai jamais compris pourquoi j'avais vécu avec les yeux clos jusqu'à ce jour car la révélation de cette séropositivité a ouvert mes yeux sur la vie, même si celle-ci devait être courte.

Depuis 1997 la trithérapie a rajouté des années à ma vie et de la VIE à ma vie aussi.

Mon ex-ami qui m'avait contaminé est décédé voilà 5 ans....   moi je suis encore là et je vais aussi bien que possible.... étais-je victime (oui) coupable (d'aimer aveuglément oui) innocent (oui) ??? oui mais je suis VIVANT et je remercie mon nouveau médecin spécialiste qui depuis pas mal d'années m'accompagne désormais et me soigne (trés bien) : elle est parfaite et me comprends, me connais bien. Merci Lise d'être là (permettez moi ici, de vous appeller pour la 1er fois par votre prénom)

Portrait de Seros

Un coup de malchance c'est tout. J'ai attrapé le vih comme j'aurais pu attraper une grippe ou la malaria ou la maladie de la vache folle.  Je me suis sans doute trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Ce n'est pas parce que j'ai été contaminé par contact sexuel que je vais me sentir victime et encore moins coupable.  C'est étonnant de constater combien la notion de "péché" persiste à être associée aux besoins sexuels. Après tout, le sexe fait partie de nos fonctions vitales, comme  manger et respirer.

Côté maladie, je prends toutefois la chose au sérieux  puisque je suis pris avec ce virus  pour le restant de mes jours. Alors aussi bien apprendre à vivre avec. J'ai déjà 21 ans de séropositivité derrière moi (dont 11ans de trithérapie) et au train où vont les choses je mourrai probablement avec le vih mais pas du vih. Au final. il y a longtemps que j'ai extirpé de mes pensées tout psychodrame relié à mon statut de séro+. Je suis toujours en vie et bien vivant.

Seros

Portrait de plumeauplafond

Voici mon témoignage. Je ne sais pas si je suis victime, responsable ou coupable. Je n'en sais encore rien aujourd'hui. Je sais qu'on peut avoir des moments de faiblesse et de "distraction" qui peuvent avoir de graves conséquences et vous faire marcher au plafond :

  • Et comment cela m'est-il arrivé à moi ? J'avais encore 18 ans. Un samedi soir. Une boîte gay. Une semaine fatigante. Un peu de déprime comme souvent. Quelques verres qui me sont offerts à moi qui n'en ait pas l'habitude. Un groupe de mecs plus âgés. L'un d'eux qui m'invite à les suivre en fin de nuit. Ils vont me raccompagner chez moi. Mais avant on passe chez l'un d'entre eux. Je ne vois plus rien. Tout tourne. Je suis ivre. Encore un verre... Et au petit matin, je me réveille nu comme un ver au milieu de quatre ou cinq garçons dans le même état que moi. Pas de restes de préservatifs autour de nous. Je me rhabille. J'avais promis à mes parents que je rentrerais avant six heures. Il est déjà huit heures. Celui à qui appartient l'appartement se lève. Tu pars déjà ? Il me donne son téléphone au cas où. Mes vêtements sont dans un piteux état. J'espère que mes parents seront encore au lit. Ils le sont. A pas de loup je monte dans ma chambre. Je me couche. Je suis sale. Définitivement.
  • Dans un stupide moment de distraction, Plume marcha les pieds au plafond, au lieu de les garder à terre...
Portrait de Traitdunion

en tout cas il y a un danger de loi , alors,  les juristes doivent s'en meler dans un affaire de santé ? 
Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

en quoi leur histoire est différente?

c'est drôle ce débat me fait penser à une chanson de Louis Chedid " bourreau, victime  et spectateur".

C'est sur un réseau minitel que j'ai rencontré celui qui...Les trans sont souvent vouées aux rencontres répétitives, les hétéros (jusqu'à preuve du contraire) qui viennent nous voir rarement assument leur pulsion jusqu'à nous proposer le marriage.

Donc je ne sais même pas lequel. J'ai une fourchette dans ma tête avec deux ou trois...J'ai bien voulu croire le medecin qui m'a dit que la pipe ne présentait pas de danger.

C'est vrai que je préfererai que celui qui m'a plombé ne savait pas qu'il se laissait sucer sans préso alors qu'il était contaminé.

Ce qui est ahurissant ici c'est de vérifier à tel point les jeunes sont ignorants des traitements post exposition. C'est terrible de se dire que tant de contaminations pourraient être évitées.

j'aimerai qu'on prolonge: victime, coupable, bourreau, responsable c'est avant, aprés il y a je suis contaminéE je ne veux pas faire à unE autre ce qu'on m'a fait. Dés l'annonce de ma seroprévalence j'ai appellé tous les numeros de mon carnet de cul pour leur dire de faire le test. J'ai mal fait?

C'est trés drôle dés qu'on aborde la question du plombé devenu plombeur(euse) potentiel, les personnes concernées réagissent comme si on débarquait dans leur chambre à coucher  avec une hâche, comme si on allait les dénoncer à la police.

Evidemment quand je lis ici  l'histoire d'un jeune de dix huit ans contaminé par un moniteur je me dis que si je rencontrais le moniteur je lui dirai pas "bravo, recommence!" (le feriez vous?)... Evidemment je m'interroge sur les gens qui ont tellement la tête à l'envers de leur contamination qu'ils ne pensent qu'à "faire des cartons" (ceci ne concerne en rien les séropos qui baisent entre eux, ils risquent juste

co infection et surinfection), qu'à faire payer à d'autres ce qu'on leur a fait payer.

Evidement je réprouve, je condamne, (je suis ni bonne soeur, ni psy)...Mais je sais qu'à la base il y a la contamination qui rend fou parfois.

Je pense simplement qu'on peut dire à quelqu'un qu'on aime "ça va pas là!" sans donner des leçons ou pire montrer du doigt. Et que les pulsions mortifères sont tres puissantes.

Portrait de Trudy Q

il faut boucher tous les trous ! Léa ton message me stimule .... mais qu'est ce que tu es radicale ? Allez , respirez , prennez le souffle , doucement , il y a de petits tuyaux de sauvetages qui puissent aider à l'anxieté et diminuer le ventre.....t'es pas une bonne soeur ni un psy , mais parler de pulsions atmostifères ?