Les archives communautaires

***Ceci est une copie du billet de mon blog, merci de poster sur le forum autant que possible***

 

Contrairement à 50% des homos ayant le VIH (statistiques INSEE), ma vie sexuelle n'a connu qu'un répit d'un mois, consécutif à l'annonce de ma séropositivité. Je suis donc très rapidement tombé sur un homme séronégatif qui en plus m'a accepté, avec qui j'ai passé deux mois à constater que mon statut sérologique n'avait aucune incidence sur son désir, ni sur une possible culpabilité personnelle. Bien.

 

Sauf que, ayant conservé une indépendance relative, j'ai décidé de terminer la chose, en raison d'une incompatibilité d'humeur. (idem).

 

Quelques semaines après, lors d'une soirée etrêmement arrosée, titubant vers l'entrée d'une discothèque, je me suis fait draguer par un mec que j'ai accompagné chez lui illico presto, et consommé sur place. Sans capote, of course; lui étant actif.La première fois qu'il a tenté, j'ai dit non, mais pas la deuxième (que je n'ai pas regrettée, en plus...).

 

Pour des données supplémentaires, Mr est infirmier, et risque donc son métier sur un pari, qu'il dit "assumer": j'ai essayé de le convaincre de partir prendre une tri d'urgence, prétextant que si lui avait fait un test , le mien datait franchement, etc etc (Oui, bon, chacun son excuse... Mais entre se taire, et tout dire, il y a un juste milieu, et ce n'est pas les XX% de "discriminés par leur communauté" qui me contrediront....)

Donc pas de tri pour lui en perspective. Moyen. 

- Mais, comme écrit précédemment, il est grand, il assume, etc

 

Le problème: Moi aussi.

 

Je suis sous traitement, mais pas depuis suffisement longtemps pour considérer que le risque de transmission est égal aux chances de réception, quand j'étais négatif (j'ai résisté à 10ans de bêtises diverses et variées - et oui, j'ai commencé à 12a). Donc j'avoue être légèrement perturbé.

En revanche, sa réaction (se retirer de suite quand j'ai gueulé pour la capote, et revenir à la charge toujours ssans 1 min après) me conforte dans l'idée qu'après tout, moi ou un autre, il était franchement volontaire....

 

Mon meilleur ami, séronèg, m'a dit  que j'auras pas du laisser passer, mais que d'un autre côté, c'est aussi un con. Selon lui, je dois quand même me sentir un peu coupable, parce que je sais, que lui non, et que je reste responsable des autres, malgré le fait que le fardeau de l'humanité ne soit pas de mon ressort.

 

Au final, qu'en penser?

- Dois-je me sentir coupable de ne pas culpabiliser?

- Que faire dans ces cas là : en ais-je fait assez pour l'informer sans me dévoiler?

 

MODE D'EMPLOI:

Ceci n'est bien évidemment pas un billet moralisateur. En cas de soucis, je coupe et supprime! Je cherche seulement à partager, avoir des retours, des conseils, vu que je débute un peu ;-)

Commentaires

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

A quoi ça sert. Ca n'arrange rien, et souvent ça empire. Maintenant si tu viens nous en parler c'est bien que ça te titille un peu...Sans t'empêcher de dormir ou de bander. par contre je m'interroge sur une telle phrase: "Selon lui, je dois quand même me sentir un peu coupable, parce que je sais, que lui non, et que je reste responsable des autres, malgré le fait que le fardeau de l'humanité ne soit pas de mon ressort." N'y a-t-il pas une différence entre ne pas se laisser faire par un inconscient qui se sert de toi comme d'une roulette russe (mais c'est vrai tu étais bourré) et porter tout le fardeau de l'humanité?. Je crois que le fardeau de l'humanité c'est quand même plus lourd qu'un simple préso, non? Le premier conseil sera de ne pas baiser quand t'es trop bourré autrement il y a des phrases: "je suis fétichiste du latex" "on se connait pas c'est autant pour toi que pour moi" "j'ai un ami qui s'est fait plombé il y a quinze jours ça me fait peur"."comme ça on va pas s'inquiéter aprés"...bon courage!..
Portrait de plumeauplafond

  •  Non, tu ne dois pas te sentir coupable de ne pas culpabiliser.

A mon avis, tu as raisonnablement agi. Tu l'as prévenu juste ce qu'il fallait pour qu'il soit sur ses gardes et pour que ta vie privée soit préservée. C'est un infirmier. Cela fait partie de sa formation de connaître les risques encourus lors de rapports non protégés furtifs. Tu as refusé la première pénétration sans préservatif. Il a insisté. Il a recommencé. Je suis aussi passif. On peut difficilement résister aux assauts d'un actif surtout dans les conditions que tu décris.

Il connaît également la procédure des traitements d'urgence. Mais tu lui as rappelée. C'est encore un point très positif. Peut-être a-t-il d'ailleurs couru aux urgences dès le lendemain, une fois les effets de l'alcool dissipés.

  • Ce que je constate, c'est que ce rapport s'inscrit dans un contexte particulier : alcool, fin de semaine, fin de soirée, caractère furtif du rapport, impulsivité, autres produits peut-être (?)...

Or les deux protagonistes en présence, lui et toi, vous êtes suffisamment informés pour savoir les risques encourus : lui, professionnellement ; toi, personnellement. Mais rien n'y fait. Comme dit Pascal, l'homme est un roseau pensant. Et la situation que tu décris lui donne une nouvelle fois raison. Alors sur quoi agir ? Sur vous ? Ou sur le contexte ? Comme pour les accidents de voiture à la sortie des boîtes, le samedi soir ?

Ps : j'espère au moins que c'était un bon "roseau" lol.

Solidairement

  • Dans un stupide moment de distraction, Plume marcha les pieds au plafond, au lieu de les garder à terre...
Portrait de skyline

C'est très difficile de réagir à cela de façon raisonnée et raisonnable quand on est bourré. La responsabilité est toujours partagée donc tu n'as pas à te sentir coupable. En plus dans ton cas, la personne est très bien informée (infirmier) et demandeuse (c'est elle qui initie le rapport sans préso et insiste devant ton refus). Cela dit, tout le monde n'est pas bien informé sur les risques, et je pense qu'entre un risque potentiel (tu pourrais être séropo) et un risque réel (tu es séropo), il y a une grosse différence, notamment dans l'appréciation du risque et le choix de l'autre de ne pas se protéger. En plus, il y a maintenant la pénalisation de la transmission du VIH qui fait que de ne pas dire ton statut lors d'une relation sans préso peut être très problématique.

Mon conseil : à l'avenir, dis-le. Pour ma part je le dis toujours avant chaque rapport sexuel. Si tu te fais jeter c'est que le mec est con, qu'il en vaut pas la peine et qu'il ne mérite pas l'honneur ultime de te pénétrer la bouche et le cul. Ou cela peut amener un mec séropo a te le dire alors qu'il n'osait pas et du coup la question de la capote se pose moins... 

Mais au fait, tu ne penses pas qu'il était séropo lui-même, mais qu'il ne voulait pas le dire ? 

Portrait de Rumble31

Merci pour l'équation mathématique du risque potentiel et réel, j'avoue l'avoir exprimé, mais pas aussi bien ;-)

D'autant plus que je suis aussi conscient que des risques, j'en prends aussi. J'en suis déjà à quatre pilules par jour, j'ai pas envie de faire des maths  avec co-infections etc, donc je suis autant responsable pour moi que pour les autres.

Par contre, quand à le dire directement, c'est une autre chose.... Je n'ai pas vérifié d'où tu étais, mais à Toulouse, la séropride, c'est pas à l'ordre du jour...

Comme beaucoup de monde, j'aime danser, aller en boîte, et j'ai pas envie d'avoir une étiquette de séropo dans le milieu, qui reste à mon goût un des rares endroits de tranquilité dans certaines circonstances. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, on reste aux yeux de certains la peste de l'an 2000, et je sais par expérience qu'il faut d'abord amener les gens à nous connaître sur le plan personnel, pour mieux faire passer les choses...

Après, j'ai pas encore eu l'occasion d'être rejeté du fait de ma condition, le premier mec sur lequel je suis tombé et auquel je l'ai dit a beau avoir changé de couleur, il est quand même resté.....

Portrait de Kdivin

Certes,tu as fauté mais tu as réalisé ton erreur et tu as conscience des conséquences.Je ne suis pas là pour te donner des cours de moral et pour te juger,loin de là.Ton corps t'appartient et le sexe peut t'ennivrer dans des dérives.Il faut avant tout te raisonner et réflêchir sur le sens de ta vie.Trouver une stabilité affective et essayer de controler tes pulsions.Je sais que c'est pas évident et que l'utilsation de diverses substances peuvent nous entrainer dans les bas fonds du sexe.

Fais attention à toi et profites de la vie ,,,,

Portrait de sentierquibifurque

Il y a trois ans, j'ai perdu deux élèves de Terminale dans un accident de voiture, un samedi soir, après une sortie en discothèque. Ils étaient à peine plus jeunes que moi. Les deux avaient largement dépassé les limites autorisées d'alcoolémie. Ils avaient pourtant devant eux un brillant avenir qui leur était promis. C'étaient des élèves très sérieux. Ils savaient les risques qu'ils encouraient à conduire ivres. On leur avait dit. On leur avait appris.

Bien à toi

Portrait de madelin40

L'angoisse de culpabilité que tu éprouves inaugure des jours moins lourds à porter qu'une autre forme d'angoisse. C'est déjà un bon point si tu fais en sorte de faire un travail sur toi si le conflit interne est trop important, en plus tu es jeune.

Bien à toi

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Pénalement le fait de lui en avoir parlé avant, le fait -dégrisé- de lui avoir parlé de Traitement post exposition devrait t'exonérer au cas -improbable- où cet infirmier porte plainte contre toi: ce que la justice française poursuit ce sont les hétéros, eux qui ont une sexualité pure,sont fidéles, ne vont pas voir les putes et ne fréquentent pas les boites échangistes; les homos contaminés -pour la justice- ce sont des dingues ils n'ont que ce qu'ils méritent. légalement pas exemple dans certains pays le fait pour un séopo de baiser même avec préso peut t'amener devant la loi. En France non. Par contre si le préso lâche la loi intime au seropo de révéler sa seroprévalence et de proposer un TPE à ton partenaire sinon tu es en défaut devant la loi. Personnellement je ne suis pas légaliste. Si le mec qui m'avait infecté allait en taule en quoi j'irai mieux? lui demander une compensation financière me paraitrai mesquin (et je claquerai tout trés vite). Et j'ai ma part de responsabilité dans l'affaire. Si on reste dans la légalité puis-je faire un procés au médecin qui m'a dit que la fellation présentait moins de risque? je ne le ferai pas. Ce qui est amusant ici c'est qu'à Seronet on vous prêche le non jugement, et que lles usagers s'offrent au jugement des autres. En tant que sado-maso je suis obligée de retourner la situation: cet infirmier séroneg actif qui veut absolument extorquer un rapport non protégé à un garçon en état d'ivresse, qui refuse un traitement TPE quand son partenaire lui propose, est tout sauf une victime; C'est trés bien de dire "on ne juge pas" mais les gens se jugent eux même. Beaucoup qui infectent les autres, qui s'infectent eux même sont ensuite rongés de culpabilité (et la culpabilité est mauvaise conseillère). Un bon moyen d'expier?S'engager dans une assoce sida avec tous ses joyeux réglements de compte...Un joli petit purgatoire.
Portrait de maya

que les CAs de pénalisation n'ont à ce jour eu ques des plaignants-accusateurs hétéros.

 

Portrait de plumeauplafond

Non, Maya. C'est inexact ce que tu dis. Il y déjà des plaintes d'homos. Aux Pays-Bas, avec l'affaire qui vient d'être jugée et les "contaminateurs" volontaires condamnés à des peines de prison. Cette année, France 2, Envoyé Spécial a filmé la perquisition de la PJ chez un homo à Paris accusé de viol et de tentative de contamination par un autre homo. Enfin, en Provence, une instruction est en cours concernant un homo accusé par dix autres homos de les avoir contaminés ou d'avoir tenté de le faire. L'une de ses victimes est d'ailleurs inscrite sur le site Seronet.

Bien à toi

  • Dans un stupide moment de distraction, Plume marcha les pieds au plafond, au lieu de les garder à terre...
Portrait de francky

Born to be wild

Ne pas rouler bourré, ne pas fumer, ne pas se pencher par la fenetre....

Putaing!!!cong!!!!avec toutes ces mises en gardes on risque de finir a 90 ans, dans un hospice avec des couches,un tuyau dans l'oesophage pour se nourrir et la télé pour seule compagne!!!

On va s'eclater!!!!ouaissssssssssssssssssss

Portrait de jeanlouis

Le droit à l'erreur cela existe; alerter l'autre, c'est ton job mais etre responsable de deux libertés, c'est trop; les périodes alcools- produits- impulsion....un classique...

Alors, que faire,   Mais vivre que diable en étant bien dans ses pompes et baiser si possible en dehors des périodes alcoolo trop et produits psy trop aussi...mais facile à dire....

bises et bonne continuation

Portrait de saraconor

ne permet pas d'avancer, et en effet à quoi bon porter le fardeau de l'humanité.

Tu as essayé mais assez fort. Tu finiras pas réussir à imposer ton choix malgré l'ivresse et la puissance du désir. Sinon, baiser avec des imbéciles, c'est culpabilisant aussi...

Portrait de maya

merci d'avoir repris, j'ai du zapper cette info., je me demandais si peut etre il n'y avait pas une meilleure 'captation' de la maladie dans votre communauté , ce qui aurait plu expliquer ce fait mais ma theore a fait plouf :-)

très bonne soirée  

Portrait de sonia

Warning : «Eviter le spectre du séropo contaminateur»

L’association Warning a particulièrement travaillé sur la question de la pénalisation de la transmission par voie sexuelle. Georges Sidéris, son porte parole, resitue les enjeux pour les gays.

Pour quelles raisons, selon vous, les gays ne sont quasiment pas concernés aujourd’hui par les plaintes visant à sanctionner la transmission du VIH ?



Il y a un élément culturel. La culture de prévention, héritée des années 80-90 fondée sur la notion de responsabilité partagée, fait que l’idée que l’on est individuellement responsable de sa situation et donc éventuellement de sa contamination demeure vivace chez les gays — même si cette idée est de plus en plus remise en question actuellement. De plus, il faudrait qu’il y ait possibilité par la partie plaignante de prouver un élément manifeste de tromperie pour qu’il y ait possibilité d’un procès. En outre, la situation de multipartenariat chez les gays rend l’accusation de contamination par une personne donnée plus difficile.



Est-ce que la question de la pénalisation de la transmission du VIH peut "prendre" chez les gays français ?


Oui et non. Non à cause de ce qui vient d’être dit. Oui parce que malheureusement dans le milieu du militantisme sida certaines attitudes l’encouragent. C’est la manière réductrice avec laquelle sont envisagées les relations sexuelles sans préservatif qui pose problème. Elle ne fait pas de distinction et assimile les gays à des irresponsables, voire des contaminateurs. Elle ne peut qu’encourager la pénalisation de la transmission du VIH.

Warning/E-llico 26/12/2006

 http://www.thewarning.info/article.php?id_article=0212&var_recherche=penalisation

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Monsieur Séguin de ne pas l'avoir attachée mieux? La chêvre pour avoir rompu son lien et être allée se promener dans des zones non-safe de la montagne?(mais elle s'est battue trés courageusement contre le loup) Le loup pour ne pas avoir abandonné la viande pour le tofu? L'organisation est eaux et forêts? Et si on cherchait des solutions au lieu de chercher des responsables? Chère Sonia , lors du procès d'Orléans l'avocate générale a déclaré que si il fallait prouver scientifiquement que le plaignant avait été contaminé par sa femme il n'y aurait plus de procès possible". Les preuves scientifiques la justice s'en fout! La femme d'Orléans a été jugée sur présomptions. La présomption qu'elle lui a menti. La présomption qu'elle lui a transmis le virus. Mais ils ont vécu un moment ensemble sans qu'elle le contamine (elle était sous traitements). La séroprévalence de son mari s'est déclarée aprés qu'il ait fait un séjour de six mois au Cameroun avec l'armée Française! Rien ne dément qu'il aurait pu l'attrapper là-bas... Cette femme a été condamnée parce qu'elle a fait atteinte au sacro-saint lien du marriage, à la sacro-sainte image des hétérosexuels qui ne se trompent pas, qui ne fréquentent pas les boite à partouze qui ne vont pas aux putes, en face des homos tous addict au multi-partenariat et à la prise de risque. Georges Sidéris de Warning , que vous citez a trouvé ses responsables pour la pénalisation: "(...) malheureusement dans le milieu du militantisme sida certaines attitudes l’encouragent. C’est la manière réductrice avec laquelle sont envisagées les relations sexuelles sans préservatif qui pose problème. Elle ne fait pas de distinction et assimile les gays à des irresponsables, voire des contaminateurs. Elle ne peut qu’encourager la pénalisation de la transmission du VIH." taper "pénalisation du VIH" sur google, vous vous ferez vous-même une idée des associations qui oeuvrent contre la pénalisation du VIH.. Est-ce une
Portrait de madelin40

Les forces antagonistes sont aussi bien à l'intérieur de soi qu'à l'intérieur d'un groupe d'individu donné.

"...des anciens Hébreux chassaient un bouc blanc rituellement "chargé de leurs péchés" à la fête des Expiations."

Le plus important, c' est d'arriver à une information ou une indication d'un phénomène donné, au plus juste. 

Les temps ne sont pas toujours propices à la vraie connaissance, individuelle ou collective.

Portrait de Ghislain

Vivre oui! Faire du mieux qu'on peut avec le mieux qu'on soit!

Et ma foi t'as tenté ce que t'as pu à ce moment présent, et cela fait de toi une personne responsable et attentionné à mon sens.

Reste que je comprends ton angoisse... Si je savais que j'avais contaminé quelqu'un (et Dieu sait que c'est peut-être arrivé, seulement je ne le sais pas), je ne le supporterai que difficilement.

Alors continue à faire ce que tu peux pour prévenir, suivant TON degré de possibilité de divulgation de ton statut, TON degré de fatigue, TON degré de défonce... et vis parce que être mal au quotidien ne t'aide pas à te protéger et à protéger l'autre.

Ghislain