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Décalé par l'Atlantique, j'ai ce soir une petite reflexion qui me taraude...

Depuis que je suis séropo, il y a plein d'aspect sociaux, amicaux, familiaux, émotionnels et affectifs dans ma vie qui se sont clairement améliorés grâce à ça : j'ai moins peur de mourir ou en tout cas je ne me pose plus de question sur ma mort (où? quand? comment? pffff....), je fais plus (+) de (bon) choix pour moi c'est-à-dire en me respectant plus, je prends beaucoup plus soin de ma santé, je me suis civilisé en militant, etc. (-> je n'ai pas d'autres exemples en tête là maintenant - excusez). Le Sida fait donc parti de mon corps et de mes angoisses certes, mais aussi de mon accomplissement.

Alors la question que je me pose n'ai pas de savoir s'il y a des personnes pour qui c'est pareil, mais si Séronet pouvait m'aider à réfléchir avec vous autres sur cette question :

 

Le positivisme sidéen est-il possible ?

 

Je pense que oui, car j'ai un faible pour la sérofierté. Mais j'aimerais en discuter...

Commentaires

Portrait de patient75

Perso, je n'irais pas jusqu'à parler de sérofierté. J'ai caché mon statut de séropositif à tout mon entourage (familial et professionnel), par crainte de devoir affronter leurs angoisses, mais aussi, certainement, pour ne pas avoir à m'entendre dire "... t'avais qu'à faire attention".

En revanche, ma séropositivité m'a "tiré vers le haut" humainement en me rendant plus ouvert aux autres, plus compréhensif, et en me donnant instinctivement l'envie d'aider ceux qui passent par les mêmes étapes que moi. Une sorte d'esprit "Saint-Bernard" (sans le tonneau autour du cou). C'est en partie la raison pour laquelle je m'inscris à différents forums d'entraide et de dialogue.

Je ne suis pas fier d'être séropo, mais j'ai le sentiment que ce statut fait partie de mes bons côtés. Je relativise la vie et ses aléas, j'accorde moins d'importance à ces petites galères quotidiennes, je consomme différemment (peut-être un peu aussi parce que j'ai moins de pognon !)

Je reste résolument optimiste et la petite phrase au bas de mes posts n'est qu'un trait d'humour

"La lumière, au bout du tunnel, c'est souvent le train qui arrive"

Portrait de BESA

Bonjour SKYLINE, bonjour PATIENT75:

J'ai toujours cru que s'aimer soi même et le premier pas contre l'exclusion.

Tous ces côtes positifs que l'on cultive lorsque on est confronté à une riche expérience, et l'annonce puis la "vie séropositive", en est une, ce sont des fleurs, des fruits issus d'un merveilleux vivier.

Avec eux, ils nous reste à composer le nectar de l'amitié.  

Portrait de tibus

moi je ne dirai pas que je sois fier de ma seropositivité,mais je n'en ai pas honte et je l'assume pleinement sans la revendiquer effroyablement...

bien sur tout le monde ne réagit pas de la même façon, mais en général ça se passe bien et ce qui se  dit derriére mon dos j'en ai que fairema séropositivité fait partie intégrante de ma personne et m'a forgé une autre image de moi-même

elle m'a aussi tiré vers le haut, je suis devenu plus humain également et plus relatif avec les autres...

je suis content de m'en être sorti et surtout d'être là aujourd'hui à bavasser avec vous car il y a deux ans les medecins ne donnaient pas cher de ma vie.......

bises a tous

Portrait de isataz

J'avais mis il y a quelques temps un message sur la Sérofierté justement, slogan utilisé par The Warning pour la LGP de Paris.

Quand je lis vos réponses je comprends mieux le "besoin" de cette sérofierté. J'avais peur de ce slogan au départ car je me dis que s'il n'est pas accompagné il peut s'avérer dangereux. Le positivisme oui mais accompagné. Les messages sont tellement souvent compris qu'à moitié ou mal compris tout court qu'il est important de parfois faire attention à ce genre de discours.

C'est peut-être le terme de fierté qui me pose question, je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, je trouve vos commentaires et messages touchants sur ce sujet et je tenais à vous le dire. Et j'espère pouvoir encore bavasser longtemps avec vous :)

Bises à tous!

Portrait de Ventdularge13

ventdularge13

En ce qui me concerne, je ne suis pas fier, mais résigné, à 52 ans je suis tombé de haut; ma séropositivité non connue, m'a tout d'abord conduit en chimio pour un cancer consécutif à mon infection, et pré-destiné à la mort plus ou moins certaine, ma vie s'est arrétée là... depuis je vivote, je cherche la moindre raison de me réjouir, ma santé n'est plus ... et je n'ai plus quà m'occuper l'esprit, j'ai heureusement deux enfants et 3 petits enfants...

Et pourtant de nombreux séropos jeunes ont la vie devant eux, qu'il soient fiers, je ne pense pas que ce soit le bon terme, mais je leur souhaite d'espérer pour leur vie, leur avenir et de se hisser malgré les nombreuses barrières qu'ils vont rencontrer.

Bon courage à tous

Portrait de BESA

Salut VENTDULARGE13!

J'espère que toi aussi tu arrivera a vaincre cette pesanteur dont tu nous fais part.

Je suis d'accord avec toi, le mot fierté n'est pas en terme adéquat. En cherchant, j'ai trouvé l'expression, soit un peu galvaudée, "Positive Attitude".

En tout cas elle exprime mieux ce que j'éprouve, et que j'ai déjà exprimé dans "Contre l'exclusion" 

Portrait de vincent58

 C'est exact skyline...soyons fiers de ce que nous sommes, afin de ne plus avoir à cacher  notre statut sérologique....cela est valable aussi pour les séroneg et les sérointerrogatifs...pourquoi ils hésitent parfois à nous le dire !

Cela fait tellement de bien de pouvoir dire naturellement a un mec avant de baiser moi je suis séropo et toi ? il est surpris...parfois il est lui aussi S+...parfois il se barre, parfois il reste....mais pour moi pouvoir le dire à ce moment là c'est un sentiment de fierté sur la maladie et c'est faire avancer la société.

Evidemment je ne suis pas fier au sens "chouette je suis séropo" !!!

Mais ce que tu dis sur la mort est très vrai.

et il est vrai également que mon engagement militant me fais du bien parce que oui du coup je me sent un peu plus civilisé en portant un peu plus d'attention aux autres au quotidien.

merci à toi de me l'avoir rappeler

biz

vincent58

Portrait de scorpion75011

je ne dirais pas , pour ma part que je sois fier d'etre séropo, mais comme je l'ai écrit ailleurs il y a bien longtemps déjà, je rest positif avant d'etre séropo.

L'annonce de ma séropositivité a entrainé une remise en question de ma vie tant professionnelle que personnelle il s'en est suivie une dépression que j'ai traitée avec l'aide d'un psychiatre ( pro des traitements anti dépresseurs)  mes amis, et de l'assoce AIDES. j'ai mis a profit cette année "sabatique" a m'occuper correcxtement de moi.

celà m'a amener a en parler à mon médecin du travail, qui m'a soutenu à 200% comme il m'a dit lol! et une reconversion professionnelle.

Aujourd'huis je travaille dans un bureau avec des personnes ouvertes aux problèmes d'homosexualité et de séropositivité. ma cadre m'a fait comprendre qu'elle avait compris ma séropositivité et m'a soutenue dans les débuts de ma prise de traitement car j'ai fait le choix de ne pas m'arreter de travailler 

Pour ce qui est de la mort c'est bien une chose commune a tous bien portants, maldes, gays, hétéros jeunes vieux...bref c'est notre humanité qui nous rend mortels .Mais de savoir que notre vie tient a quelques cachets pris régulierement relativise les choses non ?

enfin pour conclure je vous citerais ma phrase de la campagne aides c'est le sida qu'il faut exclure : sij'étais séropo ? et alors ?

restons positifs envers et contre tout sida ou maladie opportuniste . 

Portrait de sonia

..ou quand prévention et réduction des risques font reculer le nombre de contaminations involontaires

Portrait de luna2B

même si il n'y a aucune fierté dans aucune maladie même si le terme est mal choisi je comprends tout a fait vos ressentis. j'ai quelque fois cette attitude aussi mais je crois que l'idée n'est pas choisie mais plutot une pensée dictée par notre instinct de survie. nous n'avons pas le choix (nous n'avons plus grand chose) car la honte plane toujours sur notre maladie, la culpabilité imposée depuis le début (et je suis du tout début) nous fait réagir pour ne pas mourir. ce n'est pas la maladie qui nous tue et nous ronge enfin pour moi depuis 1985 je me sens pestiferée à part, le dire ou le cacher, nous sommes contagieux d'une maladie mortelle et meme en 2008 dans mon ile en tout cas le regard des autre nous le rappel sans cesse, enfin juste à ceux de ma génération puisque tout le monde l'a su nous etions les 1ers et la médecine elle même avait peur...! alors oui il vaut mieux etre fiere de ce qu'on est que de se cacher et mentir mais pensez vous qu'un malade du cancer, un paralysé après accident ou n'importe quel autre malade de n'importe qu'elle autre maladie aurait l'idée d'en être fière? je ne pense pas et c'est bien normal, personne ne le rejette, personne ne le fuit par peur de mourir ni ne lui dit qu'il n'a que ce qu'il mérite puisque seuls les homos pour les garçons et les prostituée ou junkies pour les filles ne pouvait l'attraper d'apres les 1eres infos de 1985 et qui sont toujours dans l'inconscient collectif. Sauf que c'est peut être seulement mon inconscient qui bloque car la legerte la foi en l'avelir et la peche que vous avez tous, les sidaïques 2ème génération me réchauffe le coeur.merci de positiver autant ce racisme que je ressent depuis trop longtemps alors que je n'ai rien fait de mal mais bon, il parait que je n'ai que ce que je mérite !! bref, tout ça pour vous dire que je vous comprends et plus que j'approuve votre démarche positiviste mais l'humain m'a fait tant de mal, cela fait si longtemps que je suis pestiferée, pas comme les autres et que tout est plus difficil pour moi que pour eux uniquement à cause du racisme et de la méchanceté de l'humain (la maladie depuis les médocs ne me fait rien ni peur ni rien, c'est en moi comme une copine) je suis donc si dégoutée de l'humain que j'envie votre force moi je ne suis fiere de rien je ne sais meme plus pourquoi je suis là et c'est les autres qui me détruisent et pas le sida donc oui j'adhere à votre serofierté mais devant qui puisque l'autre le sero negatif ne m'interresse plus je reste sur ma planete et je laisse passer les jours ni haine ni fierté mais trop décue par l'humanité depuis trop longtemps et pourtoujours que je me demande pourquoi j'existe ...sauf ce soir, au moins je réalise que les nouveaux ou les jeunes ne seront pas détruitpar la bétise humaine qu'elle chance... merci encore
Portrait de luna2B

votre texte était bien écrit agréable et reflétait bien mes idées sur la maladie la mort la façon de s'en sortir...et puis le choc: "c'est le sida qu'il faut exclure: si j'étais séropo? et alors?" là j'entends encore exclusion, et la question si je l'avait et alors j'entend tous les seronégatifs tous ceux qui ont peur d'être comme nous mais c'est quoi être séropo? vous êtes malade et vous savez bien que vous êtes le même sauf quand les autres vous excluent, vous plaignent ou vous rappelle une maladie invisible depuis les triterapies, il ne faut plus exclure ni rien ni personne, c'est encore un sentiment que il y a nous et eux et comme c'est à cause du sida, on exclue le sida... j'aimerait tant qu'on accepte qu'on aime tout et tous car la vie est ainsi, la mort en fait partie depuis toujours et depuis toutes les maladies ou le hasard ou autre. le sida existe comme le dabete les allergies les dons innées les beaux les laids c'est la vie. Sauf que notre maladie a réveillé les vieux démons, a divisés les gens, comme avant les noirs et les blancs, et croire que rejeter exclure la maladie va résoudre l'exclusion du malade je ne comprends pas... plus d'exclusion et le sida n'est pas pestiferé il est mortel comme bien d'autres mais il est tres bien géré et il faut le banaliser comme tout les coups durs de la vie mais pas tenter de l'exclure, ce serait croire que l'on influe sur ce qui existe ou pas sur terre alors que le seul probleme et vous l'avez tres bien dit ce sont les humains qui nous rejettent, enfin bref ce n'est pas tres grave mais j'ai réagi instinctivement en overdose d'exclusion, j'espere que vous ne m'en voudrez pas, a bientot.
Portrait de sonia

très beau texte luna2b, je rajouterai pour ma part sur la question du positivisme sidéen qu'il existe bel et bien dans le ressourcement et l'estime de soi. Des techniques de respiration d'auto massage voire de rigolothérapie (thérapie par le rire) permettent d'évacuer les blocages et  engendrent une énergie positive!. La lucidité , la résilience, la fierté , autant d'états sympathiques pour seropositifs, "je roule sur l'or" disait une dame handicapée moteur lors de la manifestation ni pauvres ni soumis! Cette solidarité dans le handicap est preuve d'une grande intelligence du coeur et de l'esprit qu'on soit atteint du sida ou non, soyons réalistes, demandons l'impossible!

 Skyline disait dans son blog au dessus: Le Sida fait donc parti de mon corps et de mes angoisses certes, mais aussi de mon accomplissement"

merci pour ce billet sympa

Portrait de Zauberberg

@ Skyline :

En lisant les commentaires à ta contribution, je me suis demandé s'il n'y avait pas eu un glissement de sens entre ce que tu semblais évoquer, le fait que le sida puisse apporter du positif à l'existence et la problématique dont il est question dans les commentaires : peut-on être fier de sa séropositivité ?

Il me semble que ce sont deux aspects différents de la maladie.

En effet, comme toi, je pense que le vih a finalement apporté plus de positif que de négatif dans ma nouvelle existence avec.., une fois le choc de l'annonce passé. Cela m'a permis de faire le tri entre l'essentiel et l'accessoire, le sincère et l'insincère, l'urgent et le différable... Même sur le plan professionnel, cela a contribué à conforter ma position grâce à mon nouveau statut de personne en situation de handicap.

Ce n'est pas pour autant que je suis fier d'être séropositif au sens où cela me conferrait une quelconque supériorité par rapport à ma situation antérieure ou par rapport aux autres. Je peux être fier d'un travail que j'ai réalisé. Je peux être fier de la réussite d'un proche que j'ai aidé. Mais je ne peux pas être fier d'avoir le vih.

Non, le vih est une donnée de moi-même avec laquelle je dois continuer à vivre et à me construire mais avec un filtre qui me permet de mieux analyser les choses qu'auparavant, de faire preuve de davantage de discernement, d'être d'une certaine manière au-dessus de la mêlée...

C'est un peu ainsi que Roland BARTHES a lui-même évoqué cette période où il était atteint de la tuberculose (Roland BARTHES par Roland BARTHES). C'est aussi ainsi que Guibert parle de son sida dans ses romans. Mais je crois que c'est dans le roman de Thoma MANN, La Montagne Magique, qu'on prend le plus conscience de la nouvelle dimension qu'une grave maladie peut apporter à l'existence.

En nous plaçant déjà un peu là-haut, la maladie nous incite à  voir autrement l'ici-bas.

Portrait de skyline

Merci à tous pour vos témoignages.

Zauberberg, je comprends ce que tu dis, et effectivement, ma question portait plus sur les côtés positifs de la séropositivité, que tu as bien exprimé dans cette phrase : "faire le tri entre l'essentiel et l'accessoire, le sincère et l'insincère, l'urgent et le différable."

La sérofierté est une posture POLITIQUE qui utilise la provocation pour faire bouger les lignes de l'estime de soi et de la séropophobie. Si tu lis la proposition originale qu'a faite l'association Warning (http://www.thewarning.info/article.php?id_article=0250), " la sérofierté n’est pas exclusive : on peut assurément être fier d’être séronégatif...". Donc il ne s'agit pas de dire " je suis fier d'être séropo ", mais " je suis fier de ce que je suis " ; or, être séropo n'est pas juste accessoire mais ça conditionne mon corps, mon psychisme et mes rapports sociaux, donc, comme l'orientation sexuelle ou la couleur de peau, c'est un attribut qui dépasse largement l'intimité et agit à tous les niveaux de la vie individuelle et sociale : le VIH c'est aussi (pas seulement) politique. Et puis la sérofierté s'inscrit dans un contexte de confrontation entre certains séropos et certaines associations de lutte contre le VIH-sida ces dernières années ; il y a aussi un contexte historique qui amène l'émergeance de ce concept.

Oui, ça n'est pas directement lié à l'accomplissement de soi, mais pour tout ceux qui ont du mal à positiver leur séroconversion, la sérofierté peut-être un outil individuel et collectif qui peut soutenir l'estime de soi et les luttes militantes.

Dans tous les cas, essayons d'être le plus séro-positifs que possible !

Portrait de sonia

" la sérofierté peut-être un outil individuel et collectif qui peut soutenir l'estime de soi et les luttes militantes."

skyline c'est un peu comme la méthode cauet? une projection mentale qui agit sur le réel?

Portrait de skyline

Beh pourquoi pas Sonia ? Si j'ai bien compris la sérofierté, ça peut-être une forme de méthode Cauet. C'est un concept assez large et qui doit être construit aussi (même surtout peut-être ?) par les séropositifs ; la théorie c'est bien, l'expérience c'est essentiel à mon avis. Mais si j'adhère au concept de sérofierté, ce que je cherche ici (comme le soulignait Zauberberg) c'est pas qu'on discute de sérofierté en tant que telle (même si ça reviendra forcément) car il y a un autre forum pour ça : http://www.seronet.info/billet_forum/la-serofierte. Ici je voudrais qu'on la pratique... Parce qu'en témoignant ici de ce qu'il y a de positif dans sa vie séropositive, on pourra être "rejoindre" des gens pour qui la séroconversion est un désastre, un boulet pour avancer et prendre soin de soi et des autres. Ici j'aimerais des paroles et des exemples qui permettent à tous les séropos de dire non pas abstraitement qu'ils sont fiers d'être séropositifs, mais qu'ils sont fiers d'avoir fait de leur séropositivité un facteur d'accomplissement de soi ; c'est un travail de discernement qui est dur à opérer seul de ne pas être aveugler par sa détresse. En tout cas je suis persuadé que ça pourraît aider nombre de séropotes.

Ainsi, si l'on réussi à avoir des mots positifs sur la condition séropo, on aura alors tout un corpus d'expériences qui nous permmettront d'illustrer en pratique la sérofierté qui n'ai pour l'instant que théorique. Alors, à vos claviers les séronautes !

Portrait de hairy

Moi je suis seropo depuis 1993 j'ai 34 ans je ne peut pas dire

que je suis fier d'etre seropo. 

vous etes fier d'etre seropo ?

Est ce que vous retirez votre tri thérapie a la pharmacie de votre quartier

ou vous preferez l'anonymat de l'hopital ?

Moi je la retire a la pharmacie de mon quartier et je suis pas fier.

Est ce que vous dite a votre dentiste que vous etes seropo

ou vous preferez le mensonge ?

Moi je prefere le mensonge et je suis pas fier.

Portrait de Tatayet

Quel dommage...

Les 8 premières années j'ai aussi caché et menti....

Pas de quoi être fière !

Les 8 dernières j'ai assumé...

Pas de quoi être fière non plus!

Mais je n'ai plus honte en tout cas, alors c'est peut être une fierté déguisée ??????

Et qu'est ce qu'on vit mieux sans tricher, sans mentir, sans cacher.....

Alors c'est sûr, je suis fière d'être encore là

Portrait de ecceomo

la fierté peut-être un masque, en tout cas parce qu'on en chie encore avec les stygmates de zombie

 

je suis devenu ce que je suis aussi grâce à cette épreuve

et pour trouver la force de témoigner il me faut un peu de fierté pour contrer toutes les compassions chiantes qui en disent plus sur ce qui le sont que pour me soutenir 

 

ecceomo 

 

Positivement / / De passage avant compostage

Portrait de izeline

Positive attitude ! c'est sûre c'est au gout du jour mais gare aux déviances .... genre il faut rester posistif à tout prix... quitte à ne plus être tout à fait dans la réalité . mais c'est un autre débat ....

Je comprends bien, je crois, ce que tu dis  Skykine.  L'expérience de la  maladie ( pas seul HIV) peut être tout à fait enrichissante, resituer l'idée de mort ou plutôt d'être mortel  cela aide à remette beaucoup d'autres choses à leur plus juste place. Pour ma part j'ai appris à apprécier des petits moments de rien du tout, presque autant que les grands moments vibrants - sourire-

Carpe Diem ! savoir déguster le moment  présent! quelle richesse quand on en devient capable .....

Portrait de bear

Rester positif a tout pris ce serait l'ideal..
Mais on ne peut pas nier que la chimie des tri therapie malheureusement fabrique

dans les effets secondaires de la depression et des troubles psy.
Ici certains temoignent de leur épisode depressif et de trouble comme etre borderline...

Les medecins ont un peu trop tendance a regarder le bilan sanguin et l'aspect psy

a s'en moquer... Hors a l'évidence la santé mentale des seropos n'est pas aussi

reluisante que la charge virale obtenu avec les tri.

La méthode coué n'a pas d'effet sur le vih a cause des effets chimiques bel et bien

réel des tri therapie...

 

Portrait de choisinette

Bonjour,

Depuis le 1er jour où j'ai appris ma séropositivité, je me suis sentie pousser des ailes, je m'explique: J'ai pris conscience que j'étais "mortelle" et suis tout de suite allée à l'essentiel dans tous les domaines,(relations familiales, amicales...) j'ai dit merde aux cons et n'ai gardé dans mon entourage que les personnes m'apportant quelques choses et avec qui l'échange était possible, j'ai dis à mon virus que s'il voulait vivre il fallait qu'il me laisse en paix sinon nous y passerions tous les 2, chose ridicule qu'il a compris, lol puisque cela fait 20ans bientôt que nous cohabitons, et je dois dire assez bien dans l'ensemble.

Ma quadri thérapie marche à merveille et je n'ai pratiquement pas d'effets secondaires.

Merci mon Dieu ou qui que tu sois.

Portrait de bear

La fierté laquelle ?

Des exemples de fierté


Je suis fière de mon oeuvre.
Je suis fier de moi.
Je suis fier de mon père. C'est un homme qui a toujours respecté ses valeurs, même quand cela entraînait des conséquences fâcheuses pour lui.
Je suis fière de ce que devient mon fils.

Qu'est-ce que la fierté ?

La fierté est un sentiment par rapport à soi-même. C'est un sentiment de contentement empreint d'estime.(Il faut distinguer le sentiment de fierté de l'attitude fière). La fierté marque la satisfaction par rapport notre investissement personnel responsable de notre réussite. L'oeuvre dont on est fier a toujours été exigeante à réaliser. On n'est jamais fier de ce que qu'on a obtenu sans effort; on est tout au plus content.

L'attitude fière, quand à elle, repose sur un sens élevé de la dignité et de l'honneur. La personne fière se comporte de manière à garder l'estime d'elle-même. Elle vit à la hauteur de ses propres standards.


À quoi sert la fierté ?

Mon sentiment de fierté m'indique que j'ai réussi quelque chose qui est à la hauteur de mes standards d'une part et d'autre part, que je m'estime d'avoir investi ce qu'il fallait de ma propre personne pour y arriver. (Cf. exemples 1 et 2.)

Les exemples 3 et 4, sont des mauvaises formulations de l'expérience vécue. Voici comment on pourrait les traduire pour une expression vraiment juste.

3- J'estime beaucoup mon père pour sa grande intégrité personnelle. C'est un honneur pour moi d'être son fils.

4- Je suis contente de ce que deviens mon fils. Je considère que son éducation est une réussite de ma part et je suis fière de moi.


Orgueil, vantardise et vanité...

Pour certains, l'expression de la fierté est à proscrire parce qu'associée à la vantardise, la vanité ou la manifestation d'un orgueil malsain. Il est vrai que montrer sa fierté à l'égard d'un accomplissement c'est étaler son contentement et rendre public le fait qu'on s'estime. Mais il s'agit là de sentiments légitimes. Se vanter, c'est se louer avec excès, faire preuve de vanité, c'est s'accorder une valeur exagérée. Le vaniteux et le vantard sont conscients de leur exagération et généralement leurs interlocuteurs s'en rendent compte également.

Il arrive aussi que la vantardise soit une construction de l'interlocuteur. C'est la jalousie qui le fait accuser l'autre de vantardise.

Portrait de Patrick

En lisant vos commentaires, je crois y déceler à peu près les mêmes idées exprimées avec des sensibilités et des vécus différents.

On ne se sent pas particulièrement fiers d'être séropo, mais on est fiers d'être dans la vie tout en l'étant.

Pour beaucoup d'entre nous, après une phase d'abattement, le VIH nous a fait réfléchir, et avancer et ce même si les désillusions étaient souvent au rendez-vous (ah ! les gens qui pensent être capables d'accepter et qui finalement sont fermés comme des huîtres...)

Pour moi, le VIH, c'est comme mon trop grand nez. Je n'en suis pas fier, mais c'est une partie de moi, et à ce titre, je ne la renie pas !

Portrait de skyline

Ce qui est bien avec le langage et la politique, c'est qu'il ne font qu'un : on appelle ça la réthorique... Je pense pour ma part que la sérofierté c'est évidemment de la réthorique. Je ne suis pas l'auteur de ce concept, mais on peut en discuter sur le forum qui y est consacré.
Portrait de skyline

Merci à tous et à toutes pour vos commentaires.

 

En vous lisant, je me rends compte que pour pas mal d'entre-nous, le VIH a amélioré des aspects de nous-mêmes. Pour les autres, il semble bien que les discriminations, la stigmatisation, les effets visibles des traitements, l'ancienneté et la santé mentale entravent de façon plus ou moins grande et à plus ou moins long terme la positivité, ou l'impact positif dans l'accomplissement de soi, de la maladie en général, du VIH et des hépatites en particulier.

 

Continuons à creuser avec vos précisions et de nouveaux témoignages...

 

A+ 

 

Portrait de pozguy

fier d'etre seropo c 'est un peu du même genre que fier d'etre gay.....

c'est pas tant d'en etre fier que de ne pas en avoir honte....

ce n'est pas tant de revendiquer quoi que ce soit que de ne plus avoir à s'en cacher.....

les medocs : c'est a l'hosto pour ceux qui sont pas dispo en ville sinon c en ville dans une pharmacie qui a du stock

pour les toubibs les dentistes, les infirmières, les kinés :  c'est dit... certains font la gueule mais oui ca arrive ben c pas grave je les plante et j'en trouve d'autres c'est vrai c'est plus facile dans les grandes villes qu'en campagne

biz a tous

Portrait de fabinette

En faisant du rangement, parfois ça m'arrive, j'ai retrouvé quelques écrits, j'avais 19 ans ne connaissant pas encore ma sérologie ,

j'ai écris:

sur ce chemin isolé

à l'orée de mes pensées

la clarté du jour apparait

tout comme un tableau abstrait

ébloui par cette lumière

qui parait etre une prière

des chants me parviennent

pour que je me souvienne de la parole dite

tel est le verdict de véritée

qui est aimé

aujourd'hui ces mots prennent toutes leurs valeurs, etait-ce mon destin?

je pense que oui, cette existance m'enrichi, non je ne suis pas fière, mais la tete haute je peu avancer, à l'échelle de la douleur est celle de mon coeur. 

fabinette 

Portrait de xena

 Très joliment dit... alor AMEN

Peace and Love

Portrait de panam75019

Oui bien sur j'ai de la chance, je n'ai que le vih et des effets secondaires relativement bien maitrisés, ça c'est pour le coté physique.

Socialement c'est différent, les angoisses du lendemain, la peur que mon observance soit aussi le chemin qui me rapproche de la fin, même si je n'ai plus la même peur de mourir, il y aussi cette solitude, parce que "jeune" séropositif je ne sais pas encore comment en parler, même si mes proches qui sont loin par la distance et par leur degré d'implication dans mon accompagnement ont choisi d'attendre les informations, après la peur du "mon dieu il va mourir", il y a désormais il va bien ça se voit et c'est vrai je vais bien ça se voit, charge virale indétectable bon taux de cd4, mais il y a un taux elevé de larmes, il y a cette résignation, je suis résigné à ne plus être aimé, en tout cas plus de la même façon, vous imaginez 40 ans pas un physique de jeune premier et séropo...

Oui je sais vous imaginez...

Alors fier, j'espère moi qui ait la chance d'être suivi par une psy qui connait toutes les douleurs mentales du vih, oui j'espère qu'un jour de nouveau je serais fier d'être un Humain parmi les humains.

Portrait de vincent58

hello panam75019

je te vois triste dans ton précédent message...

A 40 ans on a un physique de jeune premier ...en tout cas c'est que pense  un vieux comme moi de 46 ans :o)

Il manque réellement souvent dans nos associations des endroits ou l'on puisse travailler sur l'image de notre corps et l'image que les autres en ont !

Difficile de s'accepter ? le psy est il le meilleur moyen ? sortir ? se faire des potes dans des assoc, militer, prendre une place pour ne pas laisser les autres décider à ta place...

Moi en tout cas je trouve bien que tu puisses exprimer tes angoisses...c'est un élément essentiel pour rebondir et avancer...en tout cas ne te résigne JAMAIS, il y a toujours quelque part quelqu'un, il faut juste trouver ou il est et ce que vous pourriez faire ensemble !

le couple idéalisé homonormé ou hétéronormé n'est pas forcément le modèle à suivre, il y a des choses  à construire et des modes de vies nouveaux à inventer !

biz

vincent58 

Portrait de frabro

Je rejoint ceux qui avant moi on exprimé cette position.

Aucune raison d'être fier de quelquechose que je n'ai pas délibérément choisi, et qui m'a contraint à modifier totalement ma façon de voir la vie.

Mais très fier d'avoir réussi à faire du VIH une composante comme les autres de ma personnalité, de l'avoir intégré au point que ce soit moi qui le domine (enfin, pour le moment...) et non lui qui me dirige.

Pas honte, non ! J'ai fait le choix d'en parler à mes proches à une époque ou il n'y avait pas de traitement efficace et ou mon espérance de vie était des plus réduites. Aujourd'hui encore j'en parle librement à ceux qui comptent à mes yeux. Les autres n'ont pas besoin de savoir puisque justement ils ne comptent pas sufisemment pour mériter ma confiance.

Et pas honte d'aller chercher mon traitement à la pharmacie du coin (quelle galère que ce temps où il falalit aller dans les sous sols des hôpitaux chercher "discrètement" nos traitements !), d'en parler à mon dentiste, bref de banaliser la chose autant que faire se peut.

Je persiste donc : pas fier, pas honte, pas exhibitionniste ni provocateur, mais entier !

Portrait de nikita

Aucune fierté, mais en effet un énorme avancement sur soi et vers les autres.

Je suis reconnue comme étant séro négative par mon médecin.

Je sais qu'il ne s'agit que d'une impossibilité technique pour les machines à comptabilité le nombre de virus.

Mais qu'il y a des réceptacles.Je me questionne tout de même sur le fait qu'il ne faut pas soigner la maladie, mais plutôt la personne.

Je suis intimement persuadée qu'il y a une grosse erreur à soigner la maladie et lui faisant ingurgiter de gré ou de force nombre de molécules qui s'entrechoquent et provoquent des effets secondaires.

Suis-je assez claire ?

Quelqu'un a-t'il un avis sur ce sujet ?

Portrait de frabro

J'ai l'impression que tu confond les deux en lisant tes messages.

Peux tu nous éclairer sur ce point ?

Parce que en l'état des connaissances scientifique, la séroconversion à l'envers (de séro+ à séro-) n'existe pas.

Et parce que avoir une charge virale indétectable ne signifie pas etre redevu séronégatif.

Cordialement...

Portrait de ARTHURR

Sans vouloir te vexer, ce n'est vraiment pas mon propos ici!


De deux choses l'une et peut être même... 4!

  1. soit tu es une fausse séropositive au test Elisa!

  1. soit tu confonds Charge virale indétectable et séronégativité!

  1. soit ton médecin doit changer de profession !

  1. Soit tu es dans la croyance et cela t'appartient complètement alors !


Petit Rappel amical :
(Le TEST de détection du SIDA)

ELISA

(tiré de l'encyclopédie médicale/ santé guerir.fr) il y a aussi d'autres sources documentaires en ligne ou pas sur ce plan .


Test de détection du SIDA qui permet d'affirmer, associé à d'autres tests (WESTERN BLOT ), la SEROPOSITIVITE .

Le diagnostic d'une infection par le virus du Sida repose sur la détection d'anticorps sériques anti-virus Sida.

Elisa sert au dépistage, le Western-Blot à la confirmation.

La technique Elisa est une technique immuno-enzymatique. Elle utilise le lysat viral, des protéïnes de recombinaison génétique et des peptides synthétiques.

La prise de sang sur tube sec de 5 centimètres cube au moins doit être faite loin des repas. En laboratoire, on utilise deux réactifs différents de manière à détecter les sérums faiblement positifs.

Cependant, cette technique n'est pas absolument spécifique. Il peut exister de faux séropositifs, c'est la raison pour laquelle il faut confirmer par la technique du Western-Blot le résultat obtenu par Elisa sur un deuxième prélèvement.

Il existe deux virus du Sida, VIH 1 et VIH 2. Le test Elisa peut déceler les deux, Western-Blot différencie toujours les anticorps et permet de reconnaître le virus en cause.

La technique Western-Blot permet de caractériser les différents anticorps dirigés contre toutes les protéines constituées du virus Sida et de confirmer les réactions positives obtenues par Elisa.

Il faut 5 cm cube de sang prélevés loin des repas sur tube sec. Cette technique permet de déceler les faux positifs détectés par Elisa.

Il existe deux techniques du Western-Blot: une pour le VIH 1, l'autre pour le VIH 2.

Résultats :

Si le test Elisa est négatif aux deux techniques employées, le sujet n'a pas été infecté par le VIH à condition que la contamination n'ait pas été récente.


Le délai de séroconversion va de six semaines à trois mois.

Si le test Elisa est positif, il faut pratiquer le Western-Blot.

Si le Western-Blot est négatif, le sujet n'est pas atteint par le VIH . C'est un faux séropositif au test Elisa.

Si le Western-Blot est positif, le patient est séropositif et est donc infecté par le virus du Sida. Dans certains cas, le Western-Blot est difficile d'interprétation, il faut refaire le test un mois plus tard (en particulier pendant la période où la séroconversion apparaît) .


Salutations!

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

A la base oui je suis fière d'être séropo

mais quelle conne de m'être laissée contaminée: pour 5 minute de plaisir, que d'emmerdes, que de difficultés supplémentaires.

trans je connais le poid de la discrimination, une nouvelle couche vient s'ajouter, je fais front.

 Et puis je crains que je serai moins en empathie avec d'autres séropos (même si on passe notre temps à nous engueuler). Une action contre un labo qui manigance pour que les médocs n'arrivent pas en Afrique, contre une ambassade d'un pays qui a mis un militant comme Hu Jia en taule...aurai-je fait si je n'avais pas été concernée?

Et puis ces petites perles laissées à droite à gauche, à un jeune qui fait des conneries...lui montrer la réalité de cette maladie en face...le remettre dans le droit chemin de la prévention...

la séroconversion remède à l'égoisme? Ca dépend de l'éthique de chacun:

au final c'est pas ce qu'on est le plus important c'est ce qu'on fait

Portrait de jean-rene

Moi aussi je suis fier de l'être car j'ai rencontré, dans le milieu séropo, des personnes formidables, pleines de joie de vivre (mais si!) et de générosité; comme si la proximité de la mort faisait éclater la bulle dans laquelle chacun vit.

Et, joyeux Noêl à tous!

Portrait de texas303

Je ne juge personne sur tout ce que je viens de lire mais non, je ne suis pas du tout fier d'être séropo !

J'ai pris beaucoup de risques au début des années 90 en connaissance de cause et en pensant que ca ne m'arriverait pas à moi. J'ai même volontairement pris des risques à des moments ou j'avais des chagrins d'amour (un peu comme si je me suicidais mais à retardement, un peu lachement). Qu'est ce que j'ai pu être con ! qu'est ce que j'ai pu faire comme conneries !

Quand j'etais jeune, je me sentais invincible. Je voulais vivre la vie; être dans la vie et peut importe les conséquences !

Et maintenant j'en paie les conséquences ! Alors non, je ne suis pas fier d'être séropo, j'en ai même honte !

Portrait de Marbouillat spirit

Dépisté  en 93 , j'ai connu la '' monotherapie " ,le regard bienveillant de quelques personnes qui me disaient '' bonne chance ''me voyant tout bonnement disparaitre dans les 6 mois , les emissions larmoyantes à la television ,pelotonné sur mon canapé avec pour seul compagnon mon toutou , puis j'ai connu le couple avec un seronegatif , l'accompagnement avec tous ces medicaments recents aux effets secondaires mal connus , les baisses de libido ,les angoisses aux passages de certaines frontieres ,tenant dans une main mon ordonnance hospitaliere au cas où , quelquefois j'ai vecu la discrimitation  , quelques projets de vie enterrés ( difficultés  pour avoir un credit par exemple ) , L'hospitalisation , l'experience de la maladie .Tout cela m'a rendu plus mur ; plus assoifé de verité , de choses essentielles comme l'amour , l'amitié ,la disponibilité , moins de superficialité . L'adulte mur que je suis devenu est fait de toutes ces experiences ,bonnes ou mauvaises ,positives ou negatives , Il m'arrive de me demander ce qu'aurait éré ma vie sans cette maladie  , et puis je pense à d'autres maladies invalidantes ,d'autres handicaps , je crois que ce qui reste au final ,de plus difficile c'est la discrimination ,d'une maladie sexuellement transmissible , de ces jugements à l'emporte pieces de certains bien pensants , Il n'y a pas une seropositivité ,mais plusieurs ; des differrences dans nos parcours , notre acceptation ou non de la maladie ,des vecus multiples  Il y a des moments'' legers'' faciles ,ou le vih est un compagnon de route obligé et ou on y pense moins ,et certains autres moments ou c'est plus difficile , experiences personnelles ,intimes et subjectifs,et forcement solitaires
Portrait de sonia

Vous connaissez l'effet positif des messages que l'on s'envoit?

"Je suis fière d'être séropositive" et je relève la tête et je fonce!

"J'ai honte d'être seropositive" et je baisse la tête et m'enfonce !

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Oui on a droit de se dire "me faire contaminer alors que j'étais au courant des moyens de prévention", j'étais une conne.Bing.

Par contre une fois contaminée, de là, prendre son destin en main, relever la tête, faire passer le message autour de soi le plus possible là il y a de quoi être fiére.

Etre solidaire des autres personnes malades,  précaires, discriminées,se battre pour qu'elles aient accés aux médicaments. Il y a de quoi être fiere.

J'ai logé pendant un moi une jeune trans de 20 ans chasséee par sa famille, victime de violence dans sa petite ville. je ne lui ai fait grace d'aucun bruit de diarhée disgracieux, d'aucune prise de médicaments je lui ai expliqué les coups de barres.Je lui ai dit que le taux de sero-prévalence chez les trans étaient énormes.

Je lui ai expliqué qu'elle vivait des moments diffficiles et qu'elle devait faire attention, que c'était dans ces moments qu'elle pouvait baisser la garde et accepter des rapports 

non protégés. Je lui ai dit "si un mec te propose un rapport non protégé ça veut dire qu'il l'a déjà proposé à une autre". Je crois qu'elle a entendu.

Merde à celui qui me dira que c'est moralisateur.

C'est pas grand chose mais j'ai l'impression d'amener ma modeste pierre à l'édifice qui fera reculer la pandémie, en me servant de la connerie que j'ai commise il y a dix ans. Et j'en suis fière.

Portrait de vincent58

 hello Léa, plaisir de te revoir.....Je lui ai dit "si un mec te propose un rapport non protégé ça veut dire qu'il l'a déjà proposé à une autre". Je crois qu'elle a entendu

Ben c'est pas moralisateur de dire cela !!

Moi je le dis souvent a des couples serodifférent que je rencontre parce que je sais qu'ils bzent nokpote. En permettant d'en parler sans jugement je leur permet d'engager une refléxion sur l'avenir de leur couple et de refléchir aux conséquences. Je n'embéllis ou ne noirci pas le tableau mais je pose les choses et a priori cela permet de réengager une démarche préventive classique...

je fais aussi réfléchir à la notion de couple, sa durée, comment cela se passera le jour de la séparation s'il y a eu une contamination.....enfin tout cela sans donner de bons conseils mais en permettant de réfléchir a ce que cela implique.

C'est pas de la connerie de se contaminer....c'est comme ça et il faut faire avec !

si on commence a se dire c'est de la connerie et bien je me dis que le nouveau seropo qui arrive sur seronet on lui envoi un message négatif sur ce qu'il est...

 biz Léa

as tu commencé ton job ???

"Jouir sans entrave"

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Cher Vincent heureuse d'être sortie de mon purgatoire, oui.

Un de mes problême ici c'est que j'ai pas beaucoup de mémoire, et, à quelques semaines d'intervalles je peux refaire plus ou moins le même message, et devenir troll malgrés moi...

ton message va m'obliger à me répéter:

cette histoire de non-jugement me fais penser à ce que Cocteau disait de Jean Genet:

c'est un moraliste, pas un moralisateur.

Evidemment je ne pense pas que le mec qui m'a plombé, qui pensait à son prochain orgasme et pas à ma santé soit un ange pur altruiste. J'ai eu des statistiques en main avec les jeunes trans, c'est incroyable le nombre de mecs qui leurs proposent des rapports non protégés. j'ai pas envie de dire à ces mecs: je ne te juge pas.

En même temps je sais bien qu'une personne contaminée est faible psychologiquement et à même de faire n'importe quoi. Qu'il suffirait de pas grand chose pour que je me dise: ces salauds de mecs qui ne nous respectent pas, tirent leur coups, nous plombent et se cassent, je vais leur montrer, je vais en plomber moi aussi et tant pis s'ils le raménent à leur meuf.

Mais non je ne le ferai pas, car si je le faisais je ne pourrai pas me regarder dans la glace, je ne supporterai pas mon jugement sur moi-même.

C'est beau de ne pas juger les autres mais à la fin ça donne aussi l'idée que tu ne te juges pas toi-même dans ton rapport aux autres.

Je persiste à penser que si un psy travaillant dans une association doit avant tout être dans l'écoute (mais les psys eux-même doivent de temps en temps établir des barrières morales, ils ne vont pas dire à un type qui bat sa femme ou ses enfants qu'ils ne le jugent pas), autant je pense que travailler sur des critères d'éthique et de moralité -mais se préserver soi-même relêve aussi de la morale- est productif.