Les archives communautaires

L’INSEE vient de publier son "Portrait social" de la France, édition 2008, et, cette année, une des études a pour titre : "Le bonheur attend-il le nombre de années ?" Cette enquête s’intéresse au bien-être des Français, à leur degré de satisfaction. La question de départ qui a été posée à l’échantillon interrogé était : "Dans l’ensemble, êtes-vous très satisfaits, plutôt satisfaits, pas très satisfaits ou pas du tout satisfaits de la vie que vous menez ?"

 

La courbe obtenue est très contrastée : on remarque que dès 20 ans, la courbe de satisfaction descend pour atteindre son niveau le plus bas entre 45 et 50 ans puis, à partir de 50 ans, elle remonte pour arriver à son plus haut niveau entre 65 et 70 ans. (d'après Agoravox)

 

                                        ______________________________________

 

Nous retrouvons-nous dans ce "Portrait social" du Bonheur ?

Commentaires

Portrait de youyou

Encore une fois je ne suis pas dans les clous. La galère n'a jamais été plus présente que maintenant. C'est bizarre!!!

Je me demande toujours quels gens ils interrogent dans les statistiques. Personnellement je ne m'y retrouve jamais!

Portrait de Tounka

Bon ben moi je ne suis pas non plus dans ces stat là! ma courbe de bonheur n'a cessé de monter depuis mes 20 ans, malgré des hauts et des bas, et je n'ai jamais été aussi heureuse qu'aujourd'hui (je vais avoir 34 ans très bientôt)...

Pourtant j'ai été contaminé par le vih à l'âge de 21 ans... donc, pour ma part, je dis que oui, c'est possible d'etre heureux malgré le vih. J'ai bien conscience d'avoir une part de chance dans ma vie, ou une bonne étoile (déjà la chance de pouvoir bénéficier d'un suivi médical et des traitements!), mais je crois aussi que ca s'explique par ma façon d'appréhender ma vie. Je vois toujours le verre à moitié plein plutôt que celui à moitié vide. J'aime la vie, et je la croque à pleines dents. Je me régale du moindre bonheur que je vis, d'un sourire que je croise, d'un coucher de soleil, d'une belle rencontre, ou tout simplement d'un bon repas.

J'ai connu l'enfer les 20 premières années de ma vie, donc, ca pouvait difficilement être pire après. Enfin, en tous cas, je me suis refusée de me placer en victime. Même le fait d'être contaminée jeune m'a beaucoup apporté. J'ai compris à 21 ans que je n'étais pas immortelle et qu'il fallait profiter de la vie chaque jour qui passe, et ca, pour moi, ca n'a pas de prix d'avoir pu comprendre ca jeune. J'ai accepté ma séropositivité comme une épreuve positive. Je sais que ca peut paraitre fou, mais je ressens les choses comme ca. 

J'ai fais un énorme travail sur moi, de plein de facons différentes, pour savoir qui j'étais vraiment, qu'elle était ma place dans ce monde que je ne comprends pas toujours et aujourd'hui, je suis super bien dans mes baskets. Ca n'a pas été toujours facile, mais j'ai accepté les épreuves que j'ai vécu lors de mon enfance et mon adolescence car c'est ce qui fait qu'aujourd'hui je suis comme je suis. C'est ce qui fait que je suis forte et que je peux faire preuve d'altruisme et d'empathie. Maintenant, après tout ce travail, je ne me pose plus de question existentielle, j'ai confiance en la vie, confiance dans mon corps pour cohabiter avec le vih, et je ne me prends pas la tête avec les évènements négatifs en les considérant juste comme des possibilités d'évoluer encore. ( bien sûr je vivrai encore des galères, mais je me sens suffisamment sereine pour les appréhender de facon positive). En fait, je me sens dans l'harmonie. En paix. Et pleine d'espoir....

Youyou, j'aimerai beaucoup pouvoir t'apporter du soleil, et t'aider à surmonter les épreuves que tu traverses.... Le soucis dans mon parcours c'est que je peux juste dire que c'est possible, malheureusement, je n'ai pas de solution "miracle" à proposer. Mais aujourd'hui je travaille à ca. Je vais commencer des études en parallèle de mon boulot (où je m'occupe déjà de recevoir des personnes séropositives) pour apprendre les techniques du corps dans le monde du soin, destinées à soulager les douleurs dans les maladies chroniques et notamment vih-vhc, et pouvoir aider ceux qui ont moins de chance que moi, et leur apporter un peu de ma pêche... Et j'espère que ca fera avancer les choses...

Courage à vous tous. On a tous le droit au bonheur. Vih ou pas....

Portrait de nathan

C'est le débat ! Ce serait intéressant que tu nous dises plus précisément pourquoi tu ne te retrouves pas dans ces statistiques.

Bises

Nathan

Portrait de nathan

Et qui m'apprend beaucoup sur la manière de vivre positivement avec.

Bises

Nathan

Portrait de macadamcowboy

je me sens moins bête et moins seul maintenant que je viens de lire tout ton bonheur de vivre malgré le vih. merci tounka!

je pourrais écrire mots pour mots la même chose. je ne vais pas alors répéter ce que tu as déjà dis et que je vis aussi. Je souhaite juste rajouter que j'ai 38 ans, je suis séropositif depuis au moins l'âge de 25 ans. à cause (ou grâce?) au vih, j'ai pris une réelle conscience que la vie est précieuse et je savoure chaque instant de bonheur. même le plus simple comme celui par exemple d'aller à la selle sans aucune complication et de se sentir si bien aprés. je vous assure que c'est vrai, je rigole pas. c'est un vrai bonheur à chaque fois que ça fonctionne correctement!

j'apprécie d'autant plus la vie que je suis toujours là et en bonne santé grace surement aux traitements. je connais aussi de prés les conséquences terribles du sida. entre mes 15 et 20 ans, j'ai vu dépérir et mourrir mon pére de cette maladie qui tue encore aujourd'hui. alors, oui, je n'ai pas d'autre choix qu'être heureux et profiter de tous les plaisirs que m'offre la vie!

macadamcowboy - toulouse

Portrait de youyou

C'est riche hein comme réponse! Je vais y réfléchir la nuit porte conseille enfin c'est ce qu'on dit! Mais je n'aime pas trop raconter ma vie......Mais promis je réchléfi
Portrait de Tounka

Et bien moi aussi ca me fait du bien de te lire Macadamcowboy! c'est vrai que d'être heureuse malgré le vih me donne souvent la sensation d'être un "ovni" et là, j'me sens moins seule aussi... Ca fait plaisir de lire des messages positifs et plein de vie! merci à toi!
Portrait de Tounka

Merci Nathan. Je suis heureuse que mon témoignage ait pu t'apporter de l'espoir et si tu veux échanger, n'hésites pas... Et merci également pour avoir lancé ce sujet intéressant.

Portrait de gys

Il est indispensable pour vivre ou survivre, moi je dirais qu'il existe pleins de petits moments de bonheur éphémères, mais surtout il est dans notre tête, si nous avons décidé que nous sommes heureux, nous le sommes. Il y a bcp de sages qui disent :"guérir l'esprit pour guérir le corps". Manger, baiser, dormir, voir ses enfants grandir, les chérir, les embrasser, les aider, les regarder évoluer, tout ça c'est du bonheur, les amis, les rigolades, les fleurs, la nature, que du bonheur. Je suis séropo depuis 19 ans, jamais malade, bien sûr les effets secondaires, comme bcp, mais je profite de tout ce qui est simple dans la vie, je positive, j'aime les gens. Depuis l'âge de 7 ans j'ai 1 une vie pourrie, atroce, douloureuse, je me suis battue, j'ai lutté, nous avons tous en nous en potentiel très fort. Pensons aux pays pauvres ou chaque jour les gens se demandent ce qu'ils vont boire ou manger. Je vous souhaite plein de petits bonheurs à tous.
Portrait de davy

Je viens de passer 3 semaine a bosser dehors, dans des conditions considérées comme étant difficile. Pluies, fraicheur, la tere qui allourdies des chaussure sde sécuritées deja lourdes. (Suis ouvrier paysagiste,) Donc les travaux a effectuer demande plus d'énergie.

Je dors bien c'est sur, et des fois je me dis "tiens c vraix suis séropo". Mais franchement je suis hyper heureux d'avoir l'énergie de faire ce que je fait au quotidien. Je suis aussi efficace'si ce n'est plus, que mes collégues. Je me dis souvent que le HIV ne dois pas étre une excuse a nos manque d'envies au quotidien. En méme temps ca dépand du tempérament de chacun. C'est pas toujours facile mais faut etre son propre moteur. 

Portrait de davy

Parceque si nous avons l'immense chance et privilége  d'étre en vie avec nos traitement aujoud hui, faut savourer et aimer la vie.
Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Quand les nazis -c'était peut-être des policiers français- sont venus arrêter l'humouriste Tristan Bernard il a dit à sa  femme "avant nous vivions dans la crainte maintenant nous allons vivre dans l'espoir".

Bref il y a toujours l'histoire du "à moitié vide, non à moitié plein"...

Au début de l'épidémie on voyait à la télé des garçons contaminés, qui racontaient quelle chance ils avaient eu que leur existence était passionnante etc etc.

Je n'irai pas faire ça.

Je pense effectivement qu'aprés dix ans de contamination on nuance un peu ce qui vous arrive. Il m'a fallu trois ans pour que je me répète pas en permanence dans la tête "tu as le sida tu as le sida tu as le sida" (mais j'y pense encore). J'aime le dire à mes amis nouvellement infecté..."tu verras avec le temps ça va être moins violent".

On a vu les amis seroneg mourrir de cancer.  Ca relativise. On a vu le progrés des médicaments (les  grosses pillules effervescentes!)...des soins...

Coté relation j'ai vu des relations amoureuses se détériorer avec mon physique, mais pour d'autres rien n'a changé et on les en aime encore plus.

Pour le bonheur. J'ai le sentiment de la beauté plus fort, comme un pincement. Pour l'amour c'est pareil. Et savoir que ça peut disparaître vite accentue le goût des choses.

Sans chercher à me faire plaindre il y a des moments de désespoir terrible.Liés souvent

 au sentiment de rejet.ca passe. Il faut se secouer.

Bref oui OK je vie avec, il y a des moments forts...mais je préférerai ne pas l'avoir. La chose qui me plait le plus? Me sentir en sympathie avec des personnes qui vivent la même chose. Avoir pu accompagner des amis jusqu'au bout en étant prés d'eux par la maladie (même s'ils auraient préférés que je ne sois pas plombée, les liens étaient plus fort).

Portrait de jeanlouis

au début, je me disais que je vivais un mauvais rève; que ce n'était pas vrai; puis il y a eu la période très lourde d'adaptation au rythme des examens, contrôles à l'hopital, la vie sous le regard d'autrui et de moi/autrui....fatigues et déprimes....

et puis il y a maintenant où j'ai le sentiment d'avoir totalement approprié la chose; la combativité a repris le dessus; la visibilité aussi et demain reste un jour en perspective....

J'ai le sentiment de vivre pleinement, avec certes des fragilités et un rythme de vie plus lent, plus cabossé mais je me sens plus entier, plus moi même que jamais....

Luther avait un petit précepte que j'adore: " demain, même si on m'annonce que c'est la fin du monde, je planterai un pommier" alors, plantons des pommiers ensemble et ensemble vivons mieux.....

La galère change la nature et les perspectives du bonheur....j'ai changé de vie je crois.........

Demain, on verra...............

Portrait de Tounka

Vos témoignages à tous sont vraiment très beaux, très touchants et ca fait chaud au coeur. Merci à vous pour cet espoir et ce rayon de soleil par ici.