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Mots clés  : virulence du virus VIH

L'affaiblissement constaté du virus du sida est une tendance naturelle pour un virus et ne doit pas faire relâcher la vigilance sur la prévention.

Non, il ne s'agit pas de crier victoire, et encore moins de relâcher la vigilance sur la prévention face au risque de contamination. Mais il apparaît que le virus du sida perd lentement de sa virulence, c'est-à-dire de sa capacité à infecter une personne, selon un processus courant chez ce type d'agent pathogène. Les mécanismes en jeu sont expliqués par des chercheurs internationaux dans les Annales de l'Académie américaine des sciences (Pnas). Ils ont pour cela comparé deux des populations des plus touchées par l'épidémie mondiale. Le Botswana a été touché par le VIH plusieurs années avant l'Afrique du Sud, et le taux de personnes contaminées y est plus élevé. Pourtant, les chercheurs ont observé que le virus y était moins virulent.

En cause, la présence fréquente, au sein de la population botswanaise, de gènes spécifiques codant pour les protéines dites HLA à la surface des cellules immunitaires. Certains allèles des HLA (B*57 et B*58: 01) assurent aux individus une protection contre le VIH. Pour contourner cet obstacle, le virusmute, c'est un réflexe de survie. Mais ce faisant, il perd en virulence, c'est-à-dire en capacité de se répliquer. Moins présent dans l'organisme, il représente alors moins de risques de contamination.

» Comment le VIH s'immisce dans l'organisme

Les mêmes mécanismes liés aux HLA ont déjà été observés au Japon et aux Pays-Bas, rappellent les auteurs. En revanche, ce phénomène d'adaptation survient moins rapidement aux États-Unis, où la population, qui s'est formée par vagues d'immigration, est génétiquement plus hétérogène qu‘au Botswana, aux Pays-Bas ou au Japon. À cela s'ajoute l'évolution naturelle des virus. On oublie souvent qu'ils ont besoin de leur hôte (en l'occurrence, l'espèce humaine) pour survivre. Or les virus les plus agressifs tuent cet hôte très vite: ils réduisent ainsi leur opportunité de se diffuser au contact d'autres humains. Cela opère au fil du temps une sélection naturelle en faveur des souches les moins virulentes.

Dernier mécanisme concourant à la réduction de la virulence du VIH: la diffusion à grande échelle desantirétroviraux. Au contact de ces molécules, le virus mute spontanément pour y devenir résistant. Mais là encore, cette adaptation a des conséquences délétères sur sa capacité à se répliquer. Les antitrétroviraux ont un autre effet bénéfique connu: ils maintiennent très bas la charge virale des malades, ce qui les rend très peu contaminants, voire plus du tout. «Cette étude fournit un argument supplémentaire en faveur d'un traitement précoce des malades», conclut le Pr Jean-Daniel Lelièvre, chercheur au Vaccine Research Institute de Créteil (Val-de-Marne).  INFOGRAPHIE - Plus de 30.000 personnes en France seraient séropositives sans le savoir. Entre tests rapides et dépistage systématiquement proposé, les autorités cherchent à sensibiliser soignants et population.

Le constat est partagé par de nombreux experts: avec 7000 à 8000 nouvelles contaminations par le VIH chaque année depuis 2008, la progression du sidareste très élevée en France compte tenu du niveau de développement du pays.

Plusieurs explications sont avancées par les experts. D'abord, une grande part des séropositifs français continuent d'ignorer purement et simplement qu'ils sont malades. Ce «réservoir caché» compterait de 30.000 à 40.000 personnes, à l'origine de 60 % des infections. En effet, durant ces années où ils ignorent leur séropositivité et ne développent pas de symptômes, les malades constituent des vecteurs importants du virus puisqu'ils ne sont pas en mesure de prévenir leurs partenaires du risque réel encouru. À l'inverse, un malade identifié, et donc soigné par antirétroviraux, perd à 96 % la capacité de transmettre le virus.

Les succès des tests rapides d'orientation et de diagnostic

Plus positif, ce haut niveau de cas détectés peut aussi témoigner d'une amélioration du dépistage, grâce notamment aux tests rapides d'orientation et de diagnostic (TROD). Autorisés depuis 2010, ces outils de dépistage peuvent être effectués hors milieu médical (dans des camions d'associations par exemple). Ne nécessitant pas de prise de sang (une seule goutte est prélevée en piquant le bout du doigt), ils permettent d'obtenir un résultat en trente minutes.

«Cela permet d'atteindre des gens qui ne se seraient peut-être pas déplacés dans un hôpital pour se faire tester», analyse Marie Suzan, secrétaire générale adjointe de l'association Aides. «On remarque d'ailleurs que le taux de résultats positifs avec les TROD (8,6 pour 1 000) est supérieur à celui obtenu dans un cadre médical, anonyme ou pas (2,2 pour 1 000), ce qui prouve que le public ciblé est sensible.»

En dehors de ces deux facteurs, d'autres pistes sont à explorer pour réduire la circulation du virus. Les experts suggèrent ainsi de sensibiliser davantage le personnel médical. La Haute Autorité de santé recommande depuis 2010 aux médecins de proposer à tous leurs patients de 15 à 70 ans un test de dépistage, même en l'absence d'exposition à un risque d'infection. «Dans la réalité, bien peu de médecins généralistes le font, rappelle Marie Suzan, évoquant la gêne possible du praticien. Ce n'est pas facile, ils craignent peut-être que le patient le prenne mal.»

source:Figaro santé

                           Pam

Commentaires

Portrait de unepersonne

je me demande pourquoi  et dans quel but on publie de tels papiers , dire que le virus est moins virulent aujourd'hui qu'avant est d'une absurdité incroyable, quand on lit de le nombre de contamination au virus qu'il y a  par an alors qu'on sait que le sida est mortel, mettre dans la tete des gens que le virus devient de moins en moins virulent va les inciter à moins  se proteger et d'ici quelques decenies l'humanité sera contaminée