Les archives communautaires

"L’isolement est plus fréquent chez les personnes vivant avec le VIH que dans la population
générale, notamment chez les femmes, les homosexuels et après 50 ans. Comme
dans d’autres domaines, être seul est un facteur associé à une progression de la maladie
plus rapide [5, 6]. Les personnes infectées par le VIH ont une plus grande fragilité psychologique, comme en témoigne la fréquence accrue des tentatives de suicide, des conduites addictives ou de la consommation de psychotropes et de la dépression ; ce sont des facteurs d’aggravation de la maladie [7-9]. La mise en place d’actions de soutien individuel
(psychothérapies, acoompagnement…) ou collectif (groupe de parole, activités conviviales
souvent développées par les associations) est donc plus que jamais nécessaire.", septembre 2008.

Commentaires

Portrait de Valala

Le VIH isole... Je l'ai annoncé en 93 dès que je l'ai su... On m'a laissée tomber sous des prétextes différents... faux autant que les autres mais différents...

C'est vrai, ma famille, mes "amis (ies)",etc...

Je l'ai dit à certaines de mes collègues aussi,que je croyais être des amies....

Je me suis retrouvée seule, SEULE, abandonnée comme une pestiférée...

J'ai pris le parti aujourd'hui de ne plus me justifier, de me taire et cela va mieux ainsi même si cela me pèse en quelque sorte... parfois... Vu que je suis très entière...

Comme on dit, toute vérité n'est pas bonne à dire...

Bref, oui, je me sens concernée car psychologiquement j'ai pris des coups... Je suis devenue agressive, tout l'un ou tout l'autre, je pleure,je suis sous anti-dépresseurs et j'ai une fâcheuse tendance à boire parfois...

Je ne mettrai pas tout sur le compte du VIH mais bon...

Je commence à être dégoûtée des échecs, des blessures quelles qu'elles soient...

Même vis-à-vis de certains "professionnels de santé" qui me posent des questions désobligeantes et voire désaxées... Genre "j'ai dû couhé avec un homo"... ou bien "je me suis droguée"...

Marre, j'en ai marre des clichés et des idées reçues !!!

Ca me soule grave ! bien au delà de tout !

Sur un tchat que je pensais spécialisé, je me suis faite traitée de "pute" à l'annonce de ma séropositivité...

Y'en a marre et vraiment marre ! C'est tout ce que j'ai à dire, et il est temps que les mentalités évoluent dans le bon sens du terme à ce propos.

Moi, je ne juge personne mais alors que personne ne me juge sous prétexte que je suis hétéro et HIV+.

Merci

Val

Portrait de Valala

Les "bons amis" qui font la vaisselle à l'eau de Javel... sans même que tu sois encore partie...

Les autres, qui se barrent dès l'annonce faite, genre, ils ne peuvent plus respirer ton AIR, CHEZ TOI... ou toucher quoique ce soit chez toi...

Et tout le toutim, ça aussi j'ai connu alors forcément ça aide pas à se sentir bien c'est clair !

Ce sont souvent les AUTRES qui te font te sentir mal...

Les gens qui se croient intelligents et qui ne le sont pas !!!

Mon propre frère, me disait d'éviter de parler au dessus de son assiette et de lui faire la bise au delà de ses oreilles...

Ca peut prêter à rire mais non !!!

Je suis écoeurée voilà c'est tout...

Portrait de alejandro

je n'ai pas vécu de rejet de la part de mon compagnon, de ma famille et de mes amis (au contraire, ma maladie m'en a rapproché), même dans mon travail certaines perosnnes l'ont su et ça s'est très bien passé

j'ai eu de la chance

Portrait de altelia

franchement, moi c'est bien plus le poids du silence qui m'a tuée que la parole!  (cf dans mon blog, je me fais de la pub!) et le silence m'a plus isolée que la parole...

Mes parents ne sont pas au courant, c'est un choix, mais mes soeurs oui, et quand je le leur ai annoncé, ça a plutôt été de m'entourer encore plus et de comprendre bien des mystères...et en plus, si elles m'avaient mal-traitée, elles m'auraient entendue causer, non mais!!! il n'y a JAMAIS eu aucun problème avec elles pas plus que leurs enfants ou leur époux! pour le boulot, je n'en parle pas pour ne pas être discriminée et parce que ça ne doit pas entrer en ligne de compte (pas de traitement de faveur), mais si je me sens suffisament proche d'un(e) collègue, je le dis, et là encore aucun souci! pour les amis la plupart sont au courant, même si il y en a qui ne le savent pas, et là encore pas de problème, au contraire! peut-être qu'il faut prendre son temps pour le dire et vraiment choisir à qui on le dit? en même temps je comprends que tout le monde n'est pas bâti pareil, et que le besoin l'emporte sur la prudence...

je crois que ce qui isole, c'est soi-même finalement, parce que il y a plein de merveilleux humains prêts à écouter et ne pas "repousser le pestiféré", moi ma recette c'est de prendre beaucoup de temps à observer, à comprendre, à ne pas rejeter d'emblée; et comme ça on fait des découvertes surprenantes, c'est parfois difficile,douloureux, toujours enrichissant mais seul, JAMAIS!