Salut Plume,

Voici les définitions du glossaire d'Act Up-Paris (comme quoi je ne suis pas un anti-actupien – lol)

PRIMO-INFECTION

Terme utilisé pour désigner le premier contact d’un agent infectieux avec un organisme

vivant, réservé auparavant à la primo-infection tuberculeuse. Dans les semaines qui

suivent une CONTAMINATION par le VIH, près de 50 % des personnes présentent des

manifestations cliniques (fièvre, ganglions, fatigue). On parle alors de primo-infection

symptomatique, c’est à ce moment-là que les ANTICORPS anti-VIH deviennent détectables

dans le sang des malades (SÉROCONVERSION). Une HÉPATITE AIGUË peut être une forme

symptomatique de primo-infection par un VIRUS HÉPATOTROPE

SÉROCONVERSION

C’est la période d’apparition, dans le sang, d’ANTICORPS spécifiques en réponse à un ANTIGÈNE.

Cette période entre la CONTAMINATION et l’apparition des ANTICORPS est de durée

variable (quelques jours à quelques semaines) selon les INFECTIONS considérées. Une personne

devient alors séropositive pour l’agent infectieux recherché. Voir PRIMO-INFECTION

C'est durant cette période que la charge virale est la plus élevée (courbe bleue) mais où les anti-corps ne sont pas encore décelables (courbe grise) par les tests Elisa ("rapides" ou traditionnels) ; donc la personne NE SAIT PAS qu'elle est porteuse du VIH et qu'elle est très contaminante !!

On attend les tests dit de "4em génération" qui recherchent eux l'antigène P24 (absent de ce schéma) qui apparaît lui au bout de quelques jours.

@+ Kaaphar

Merci Kaaphar pour cette explication. 

Et comme tu l'as clairement indiqué en gras : " C'est durant cette période que la charge virale est la plus élevée (courbe bleue) mais où les anti-corps ne sont pas encore décelables (courbe grise) par les tests Elisa ("rapides" ou traditionnels) ; donc la personne NE SAIT PAS qu'elle est porteuse du VIH et qu'elle est très contaminante !!"

Effectivement, et compte-tenu du taux de prévalence chez les homos (estimation de 1/5) et compte-tenu qu'on estime que la moitié des nouvelles contaminations chez les pédés se font avec un partenaire primo-infecté, on est en droit de soulever deux questions : 

- la stratégie de sérotriage est-elle une bonne stratégie de réduction des risques pour un pédé séroneg ?

- la fellation non protégée, longtemps considérée comme risque faible de transmission, n'est-elle pas sous-estimée dans un telle contexte où, d'année en année, les nouvelles contaminations sont de plus en plus nombreuses et que le taux de prévalence l'est également ?

Et ça, peu d'acteurs de prévention l'évoquent aujourd'hui, et c'est bien dommage. 

Vos analyses sont très intéressantes. Il me semble en effet qu'on parle trop peu de cette étape dans l'infection qu'est la primo. Et comme le suggère Lecture_attentive, c'est peut-être important en termes de RDR. Et vos connaissances sont les bienvenues, pour tous.

salut sentier,

mais bien-sûr que cette histoire de primo infection est évoquée à sa juste place dans les messages de RDR... à destination des séronégatifs.. héhéhé

toujours la "singularité" du discours.... mon cher ami !

mais bon, les seroneg sur seronet... ne sont pas nombreux et on n'est pas là pour faire de la prévention à leur intention ; et pour la plupart d'entre nous la primo-infection, c'est une vieille histoire...

d'ailleurs, tu demandais "comment l'avez-vous vécue ?"

bââh... m'en souviens pas ! me suis contaminé en février 92, dépisté en juillet, j'étais complétement en vrac par ailleurs... alors la tête dans le cul, un peu plus ou un  peu moins !!

bises à vous deux

K.

re, lecture etc...

"la stratégie de sérotriage est-elle une bonne stratégie de réduction des risques pour un pédé séroneg ?"

NON !! (et on parle plutôt de séroCHOIX, c'est plus joli)

SAUF pour les couples stables et archi fidèles séro-concordants négatifs et qui ont fait les "circuit" idoines de tests successifs.

Pour les autres, les envoyer tous les 4 matins au "traitement post exposition" ne me paraît pas forcément une idée géniale non plus (et puis ça finirait sans doute par énerver Roselyne...) ; par contre les tests de dépistage "de routine" (tous les 3 ou 6 mois) peuvent être une stratégie de suivi en sachant quand même qu'ils jouent un peu à la roulette russe ("1 coup sur 300" il dit, le suisse).

"d'année en année, les nouvelles contaminations sont de plus en plus nombreuses et que le taux de prévalence l'est également ?"

qué ?? quelles contaminations sont "de plus en plus nombreuses" ?

pour la pipe : oui bof !! moi j'ai du mal avec cette idée de "contaminé(e) par une pipe" (je vais encore me faire des copains, là !!). faut quand même n'avoir pas de bol pour offrir EN MEME TEMPS une porte d'entrée ET une porte de sortie ! mais bon... s'ils le disent !!

de toutes façon, tout le discours RDR relatif à la primo-infection va devoir être révisé dans bientôt avec les test de 4em génération (antgémie P24)

présente-toi un peu si tu veux bien

Kaaphar

re bonjour,

en fait le délai de 3 mois préconisé pour les tests de dépistage Elisa (traditionnels ou "rapides" - c'est le même réactif) est un maximum de sécurité d'une part et d'autre part permet d'inclure dans la routine les dépistages VHC et VHB.

quant à l'antigène P24 il apparaît à environ 14 jours après la contamination MAIS il n'est plus détectable à environ 25 jours, juste après que soient apparus les anticorps à environ 20 jours avec un maximum à 30-35 jours (les 6 semaines évoquées par Olivier ailleurs, délai de sécurité retenu pour affirmer une séronégativité ; en revanche une séropositivité pourra donc être affirmée plus tôt).

un dessin valant mieux qu'un long discours, ça donne ça :

@+ Kaaphar