Sac de noeuds

Bonjour à tous,

J aimerais savoir si quelqu'un parmi nous, S+, a eu à se faire embaucher alors qu'il etait deja sous tritherapie?

 

Le medecin du travail a-t-il accès a toutes les infos de la carte vitale? Si oui, il y a alors un grand risque de ne pas se faire embaucher alors, car il verra l'ALD sur la carte vitale.

 

je suis actuellement etudiant et ma secu est chez la SMEREB mais bientot, je chercherai du travail alors je me demande  comment va se faire le changement d'organisme de Secu? Est-ce le medecin du travail qui s'en charge ou bien l'employeur lui-meme?

 

Quelqu'un a une idée de comment ca se passe, une experience à partager SVP?

Merci pour vos reponses 

Commentaires

Portrait de frabro

Le médecin du travail n'utilise pas la carte vitale et ne peux donc pas avoir accès à ses informations. Lors de la visite d'embauche, il se base sur du déclaratif, ce qui revient à dire qu'il ne saura rien de ton état de santé si tu ne le lui en parle pas.

D'autre part, le médecin du travail est en principe totalement indépendant de l'employeur et tenu au secret médical. Il doit juste dire si tu es apte au poste proposé et rien d'autre.

C'est l'employeur qui effectue les formalités pour l'affiliation à la caisse d'assurance maladie dont il dépends avec sa déclaration d'embauche qu'il doit adresser à l'URSSAF. Par contre, tu devras avertir ton médecin infectiologue qui devra refaire la demande de prise en charge ALD auprès de la nouvelle caisse car ce n'est pas automatique ! Je pense que la caisse étudiant peu assurer le temps intermédiaire mais c'est à vérifier.

Bonne chance pour la recherche d'emploi en tous cas.

François 

Portrait de jeanlouis

c'est un vrai sujet et tout le monde te poussera à être prudent. Moins tu parles mieux tu te portes y compris avec le médecin du travail dont les liens avec l'équipe RH n'est pas toujours très visible.

L'association AIDES lance une opération contre les discriminations dans les entreprises avec les syndicats CGT et CFDT ............. tout le monde est conscient qu'on vient vraiment de loin et que le tabou reste entier..

Portrait de paille de riz

Si ton futur employeur te demande de lui fournir  l'attestation-papier de la carte vitale,

tu peux obtenir, auprès de la Cpam de ta ville, une attestation où la mention ALD n'apparait pas.

Bonne chance

Portrait de colmes

 moins tu en parles mieux c est 

j ai jamais dit un mot à la medecine du travail et il n est deja arrivé qu il demande si je prenais un medicament regulier et j ai simplement dit non.

ca pourait arriver d en parler si on a un accident au travail et qu on craid qu il puisse avoir des risque  si non je trouve que ca nous regarde ca fait parti de nous.

courage

Portrait de Mec_90

Merci à tous pour vos reponses. 

Ca me rassure vraiment de savoir que ca ne sera surement pas un critere de discrimination à l'embauche tant que je n en parle pas moi-meme, ce que je ne ferai pas, of course!

Merci encore et bon courage à tous 

Portrait de frabro

Si tu es sûr :

  • De ne jamais avoir besoin de consultation ou d'examens médicaux pendant les heures de travail
  • De ne jamais avoir besoin d'un arrêt de travail lié au vih, ou d'un temps partiel thérapeutique
  •  De ne pas avoir d'effets secondaires des traitements
  • De ne pas devoir faire face aux coups de pompes liés aux vih et aux traitements
  • De pouvoir passer la moitié de ta vie (celle que tu passes au travail) sans pouvoir te confier à quiconque et en dissimulant sans cesse
  • D'avoir dans l'autre moitié de ta vie les espaces de parole et les soutiens nécessaires
Alors tu pourras suivre les conseils de ceux qui te disent "n'en parles jamais !"
 
Bon courage pour les cinquante ans à venir Mort de rire
 
Solidairement
 
François 
Portrait de nathan

S'il y a bien un moment où il ne faut surtout pas évoquer sa séropositivité, c'est bien au moment de l'embauche, que ce soit dans le privé ou dans le public... Evidemment si tu postules à Aides ou Act up, c'est autre chose... Là, ce serait plutôt recommandé de l'annoncer haut et fort... Encore que...

Voici par exemple ce que déclare une représentante médiatique du Medef à propos de l'embauche d'un séropo :


Sophie de Menthon et l'embauche d'un "malade"

Une fois embauché, tu vas prendre tes marques progressivement et analyser ta situation de travail et les rapports de forces qui s'y expriment. Tu apprendras à connaître ton médecin du travail et à savoir si tu peux lui faire confiance. Si ton état de santé venait à se dégrader, alors il pourrait être utile pour toi d'en parler à ce médecin pour bénéficier par exemple d'aménagements de ton poste de travail comm ele prévoit la loi. Mais tout cela se ferait aussi dans le contexte de démarches entreprises par exemple à la MDPH...

En même temps, je ne pense pas que c'est demain la veille du jour où tu seras confronté à cette nécessité. Tu as été dépisté tôt. Tu bénéficieras d'un traitement au bon moment qui t'évitera de développer des pathologies invalidantes. Par ailleurs, les traitements de deuxième et troisième lignes sont désormais moins délétères, en tout cas à court et à moyen terme.

Il y a aussi pour tout salarié une évolution de la vie au travail avec des étapes bien caractérisées. C'est pareil pour un séropo : il y a aussi pour lui une évolution de sa vie au travail avec le vih qui comporte des étapes qu'il ne faut pas brûler. Pour l'instant, tu vas te trouver dans l'étape du néophyte, c'est-à-dire celle où tu vas construire des compétences mais aussi apprendre à être dans une entreprise ou un service. C'est déjà beaucoup. Il ne faut pas charger la barque davantage sinon c'est clair, elle risque de couler. Progressivement, tu vas apprendre à naviguer sur cette mer agitée du monde du travail, surtout en ce moment, et quand tu ne seras plus mousse, tu évalueras toi-même à quel moment tu pourras changer de cap en ce qui concerne l'information de ton médecin du travail. En ce qui me concerne, je n'ai parlé de mon sida à mon médecin de prévention qu'après avoir testé objectivement à plusieurs reprises la confiance que je pouvais lui accorder et au moment où le rapport bénéfice/risque de cette information plaidait en faveur de cette annonce. Pas avant.

En ce qui concerne tes futurs collègues, le sida n'est toujours pas une maladie comme une autre... Des chercheurs, notamment de Toulouse, ont montré que le problème du sida dans le milieu de travail n'est souvent pas la maladie elle-même mais ce que les collègues ou le patron ou le chef de service peuvent croire - même à tort - qu'elle révèle de la vie de celui qui en est atteint. Je ne te fais pas de dessin à ce sujet : vie sexuelle dissolue ? homosexualité ? toxicomanie ? Bref, ce sont en gros le représentations qu'on continue de se faire à propos de cette pathologie et qui ne font pas bon ménage avec ce qu'on attend d'un salarié... C'est tout à fait symptomatique dans le discours de Sophie de Menthon plus haut. Et ces représentations ou présupposés continuent de mettre en difficultés des salariés en 2010, victimes de harcèlement, voire de licenciements abusifs...

Il y a d'ailleurs un forum sur ce site où tu pourras trouver des témoignages à ce sujet :

Quand la présomption du vih conduit à l'homophobie...

Bref, prudence...

Bon courage !

Portrait de Isabelle Fortier

Je suis très partagé. Cacher sa séropositivité est à double tranchant car cela risque d'aggraver la discrimination dans l'emploi ou l'embauche.

C'est vrai, le monde professionnel pense souvent que la maladie peut être un frein à la productivité de son entreprise.

Sinon, le médecin du travail n'a pas accès à la carte vitale ; il est de toute façon tenu au secret médical sauf maladie professionnelle.  Il estlà pour défendre les intérêts du salarié.

Portrait de jeanlouis

tout ce que tu dis est exact dans un monde parfait mais avec la meilleure volonté et dans un souci parfois louable, le secret peut devenir communication avec tous les risques que cela engendre. Il faut pousser les acteurs sociaux et notamment les syndicats à négocier des accords sur les discriminations et insérer nos sujets dans ces accords. On doit demander de protéger les gens qui se mettent en risque en disant leur situation....c'est le rôle des acteurs sociaux