Un compagnon de longue date

Mots clés  : Vaccin VIH

Bonjour. Que pensez vous de cet article ? Poudre aux yeux ou réelle avancée ? 

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/35315-Un-vaccin-...

Commentaires

Portrait de Jim83

C'est la phase 1 !

Attendons la phase 2 ( A B C D ) il y en aura pour 5 ans 

La phase 3 ( A b  ... ) 4 ou 5 ans de plus !

En espérant que la phase 4 soit plus rapide s'il y a une phase 4 !

 

Si les vaccins nouvelles génération contre le vih pouvait sortir aussi rapidement que pour le covid... 

Portrait de Tony54100

C est du préventif

 

Portrait de Élise17

Donc le 25 février 2021, l’ANRS a lancé un appel à volontaires pour un essai de phase I d’un vaccin préventif contre le VIH (virus de l’immunodéficience humaine).

Le vaccin du VRI (Vaccine Researche Institute), appelé « CD40.HIVRI.Env » repose sur :

-          « L’injection d’anticorps monoclonaux » (les anticorps sont des cellules du système immunitaire, ici ils sont fabriqués en laboratoire à partir d’un clone de cellule afin de cibler spécifiquement certaines cellules)

Dans les études précédentes fut mis en avant le fait que les HIV2, CIV (contrôleurs HIV ayant la capacité de réguler naturellement le virus) comme les SIV (singes atteints d’un virus similaire et ne tombant pas malades), que leur particularité était due à une meilleure « imprégnation » du virus, ce qui favorisait une réponse immunitaire plus efficiente. Autrement dit, le virus « pénétrant » mieux, se multipliant mieux, il était mieux reconnu et mieux combattu que chez les HIV évoluant en stade SIDA dont les cellules ne gardaient pas une suffisamment bonne mémorisation de l’agresseur et ne se défendaient pas assez. Mais il faut bien noter aussi l’importance de la protéine Vpx présente sur le HIV2 et le SIV qui inhibe la protéine SAMHDI contrôlant la multiplication du virus.

Extrait de Laguette N. et al. SAMHD1 is the dendritic- and myeloid-cell-specific HIV-1 restriction factor counteracted by Vpx. Nature. 25 mai 2011 ; 474(7353) : 654-7. doi : 10.1038/nature10117 : « VIH-1 n’infecte pas correctement les cellules dendritiques ce qui limite la réponse immunitaire, alors que le VIH-2 et le virus simien SIV infectent plus efficacement ces mêmes cellules. Il s’avère que contrairement aux deux derniers virus, le VIH-1 ne présente pas de protéine Vpx. Or, cette protéine virale inhibe SAMHD1, une protéine qui contrôle la multiplication du virus. ».

-          « Sur ces anticorps monoclonaux est fixée une protéine de l’enveloppe du HIV » (appelée peptide)

C’est le rôle des anticorps que d’identifier l’agresseur et ils le font grâce aux peptides à la surface de celui-ci, inclus dans la glycoprotéine (antigène) qui permet « l’attache » du virus sur la cellule qu’il souhaite infecter. Dans les études précédentes, il fut mis en avant que le système immunitaires des CIV avait une grande avidité pour les peptides Gag293 et Gag161 de l’antigène P24 caractéristique du VIH.

-          « Ils doivent cibler les cellules dendritiques » (cellules sentinelles déclenchant une réponse immunitaire)

car ces cellules vont « envoyer l’ordre » de produire des CD4 CD8.

-          « Il sera associé par groupe à un autre vaccin à ADN nommé « DNA-HIV-PT123 » »

(Il n’est pas précisé quel ADN ou à partir de quoi.)

Mais si l’on regarde les publications précédentes de l’ANRS. Il y eut déjà un vaccin à ADN testé chez l’homme dont les premières phases allaient de novembre 2006 à au moins, 2012 (il faudrait voir les travaux issus de ces essais)

Ce vaccin utilisait un virus à ADN avec :

-           comme vecteur un adénovirus 5 pour véhiculer les peptides sous forme de 4 doses (Gag, Tat, Ref et Nef), puis il fut fait un choix parmi les peptides selon la réponse T CD8+.

-          Il était aussi prévu de bloquer l’apoptose des CD4 (soit leur mort programmée qui se produit et accrue cause la baisse de l’immunité chez les VIH) grâce à l’anticorps anti-pg41 comme cela avait été remarqué aussi dans la réponse immunitaire des CIV et des SIV.,

-          tout en ciblant les cellules dendritiques pour améliorer la mémorisation et la qualité de la réponse immunitaire, comme vu plus haut.

En voici un extrait : « Coupler les peptides VIH avec des anticorps dirigés contre différentes protéines présentes à la surface de certaines cellules dendritiques afin de les cibler plus spécifiquement » - puis indique qu’il faut améliorer les modèles animaux (Modèle vaccinal simien - SHIV86.9P - Virus chimériques SIV avec protéines Env, Tat et Rev VIH1)

Ici aussi le mécanisme d’action du système immunitaire des CIV fut une inspiration pour ces travaux.

Pour mieux comprendre, il faut appréhender la « réaction immunitaire des CIV » et les grands mécanismes observés dans le système immunitaire des CIV. (Les cellules dendritiques étant les cellules mémoires du système).

La plénière du 24 juillet 2017 (et je pensais que ce n’était qu’à ce moment-là que l’existence des CIV fut connue – mais je me trompais) titrait :

Harnessing the immune system to prevent and control HIV infection
.Y. Lévy, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), France

Exploiter le système immunitaire pour prévenir et contrôler l’infection par le VIH :

« La comparaison entre réponses immunes des patients Elite-Controllers et des patients sous traitement au long cours peut nous amener des informations précieuses. »…

« Enfin des techniques d’imagerie immune in vivo dans des modèles animaux murins ou simiens permettent aujourd’hui de tracer la réponse anticorps (Sagoo P. et al. Nature Med 2015) et de mieux comprendre les modalités d’orchestration de la réponse immune, essentielle à la mise au point de vaccins.

De nouveaux concepts vaccinaux doivent être explorés : les vaccins ciblant certains épitopes des cellules dendritiques (récepteur CD40, DC/R, Langerin LOX-1) permettent d’obtenir des réponses très spécifiques. De nombreux travaux sont en cours, et les données précliniques s’accumulent dans le domaine.

Enfin, combiner les stratégies reste probablement la voie la plus séduisante, par exemple en combinant un agoniste de TRL-7, un vaccin adenovirus Ad26 et le vaccin Ankara modifié MVA (Borducchi EN et al. Nature 2016). Les essais chez l’Homme avec des Ac neutralisants à large spectre comme le 3BCN117 ou le 10-1074 (Caskey et al. Nat Med 2017) montrent également des réponses immunes intéressantes chez l’Homme, avec une réduction transitoire de la virémie, et la combinaison des anticorps, devrait permettre une meilleure réponse immune… »

« De nouvelles approches de vaccination permettant une « reprogrammation » de la réponse immune, combinant Ac monoclonaux et modulation de la réponse, sont nécessaires. »

 

Je me réjouis évidemment de toutes ces avancées médicales mais je m’étonne que les PVVIH n’aient pas été informés de l’existence des CIV dès qu’elle fut révélée, soit en 2006 (peut-être même plus tôt). J’en suis d’autant plus navrée que les informations concernant les résultats de nombreuses études, et je pense aux études HPTN052 et Partner 1/2/3, ne sont pas suffisamment « précisées ». Or ces imprécisions font que des PVVIH vivent depuis des années avec la crainte de contaminer et restent fortement stigmatisés pour un trop grand nombre d’entre eux avec toutes les conséquences néfastes que cela a sur la santé publique.