Les gays comme recours à la déflation démographique ?

Publié par Ferdy le 06.06.2012
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Et si les quelques droits concédés aux personnes de même sexe servaient en priorité à repeupler une nation infertile et vieillissante ?
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Cette hypothèse ne repose sur aucune analyse établie. Cependant, je me suis laissé aller à quelques conjonctures brouillonnes. Si la France, avec un taux de fécondité de 2,01 enfants par femme, s'illustre dans l'Union européenne, ce taux s'avère tout simplement insuffisant pour garantir le simple renouvellement des générations.

Avec une espérance de durée de vie moyenne qui s'accroît, le problème du financement des retraites est devenu un sujet économique majeur. Le mariage hétérosexuel, encore considéré comme un atout procréatif essentiel aux rouages de la société, tend à se banaliser en faveur d'un engagement précaire et parfois improductif. Les moyens contraceptifs aidant, la sexualité au sein du couple participe au développement de ce qui a pu être négligé pendant une vingtaine de siècles, à savoir le plaisir, l'épanouissement, l'orgasme sans viser précisément à la descendance.

Après l'interdit qui a si longtemps mis à mal la condition des homosexuels, la difficile reconnaissance des mêmes droits n'aurait-elle pas été entretenue à souhait afin de laisser désirer une place laissée vacante, à la limite de la déshérence.

Car, au final, je ne vois plus si ce sont les LGBT qui devraient se trouver dans l'expression d'une certaine forme de gratitude envers le législateur qui répond enfin à ses aspirations, lorsque c'est la société toute entière qui, par-delà ses clivages idéologiques ou religieux, trouve enfin dans sa botte une solution à ses problèmes démographiques.

Le droit au mariage et à l'adoption entre personnes de même sexe ne sauvera certainement pas la nation infertile, (il ne faut pas non plus exagérer ses répercussions), mais il saura aussi y contribuer.

Aussi, au lieu parfois de remercier celles et ceux qui s'engagent sur un sujet clivant, la communauté homosexuelle pourrait aussi s'enorgueillir non pas d'une petite récompense, mais de sa participation effective à la reconstruction nationale.

Bonus :
En 1959, prenant position dans le débat sur les mariages interraciaux aux Etats-Unis, la philosophe Hannah Arendt soulignait : "Le droit d'épouser qui l'on veut est un droit humain élémentaire à côté duquel le droit à l'éducation, le droit de s'asseoir où l'on veut dans un bus, le droit d'aller dans n'importe quel hôtel ou lieu de divertissement, quelle que soit sa couleur de peau ou de race, sont effectivement mineurs. Même les droits politiques comme le droit de vote et presque tous les autres droits énumérés dans la Constitution sont secondaires face aux droits humains inaliénables à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur proclamés dans la Déclaration d'indépendance. Et c'est à cette dernière catégorie qu'appartient sans aucun doute le droit au mariage".