Toi, tu as plus de trente ans de virus dans les jambes, dans l’artère et le cœur, tu as vu mourir tes amants, tes frères, tes sœurs, tes ennemis, ceux contre lesquels tu te battais parfois dans les impasses du dialogue, ceux avec lesquels tu te projetais, formais des rêves, partageais une bière ou riais à gorge déployée. Tu les as vus happés par la maladie, lutter, ne plus lutter, puis mourir. Tu...