17 mai : restons mobilisés-es !

17 Mai 2022
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À l’occasion du 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBTIphobies, l’Ilga-Europe a publié la mise à jour de sa « Carte Arc en ciel » liée au classement des pays de l’Europe et de l’Asie centrale au regard de leurs législations respectives vis-à-vis de la protection des droits des personnes LGBTQI+. Cette année, la France passe de la 13e à la 7e place, suite notamment à l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules et à la loi interdisant les « thérapies » dites de conversion. Cette remontée a été saluée par l’Inter-LGBT dans un communiqué. L’association y « remercie les acteurs-rices de la société civile et les associations qui ont fait un travail de terrain de conviction et de communication considérable pour permettre ces avancées législatives », en France. Reste que le bilan n’est pas complètement rose. « Cependant ces avancées sont loin d’être suffisantes : il faut rappeler que contrairement au plaidoyer des organisations de la société civile, les personnes trans demeurent exclues de la PMA, et que les mutilations sur les bébés et enfants intersexes ne sont toujours pas interdites en France », avance, entre autres, l’Inter-LGBT. Le collectif note aussi que « les rhétoriques anti-trans et anti-genre deviennent de plus en plus audibles dans l’espace public, éducatif et médiatique, y compris au sein de nos communautés ». « En effet, depuis plusieurs mois, des ministres, des candidats-es aux élections nationales s’attaquent, avec une forte couverture médiatique, à ladite idéologie wokiste, au « lobby LGBT ». Ainsi, la présidente du Conseil supérieur des programmes regrettait, en janvier dernier, au Sénat, que trop de place soit faite au « débat d’opinion », et notamment sur « la liberté de mœurs et sexuelle, les droits des personnes homosexuelles, transgenres, les migrants-es, leurs droits », souligne le communiqué. Le contexte français n’est pas le seul à susciter de l’inquiétude. « Durant la même période, l’Europe a vu la montée d’idées populistes et l’accroissement des politiques ouvertement LGBTphobes, comme en Pologne (création de zones dites « sans LGBT », projets de lois et discours publics LGBTphobes, etc.) et en Hongrie (lois « anti-propagande » LGBT, censures, frein au travail des associations de terrain, etc) », recense l’Inter-LGBT. Le collectif regrette d’ailleurs que « la France, présidente du Conseil de l’Union européenne jusqu’en juin 2022, ne se soit pas saisie de ce moment unique pour asseoir fermement et sans équivoque la défense des droits fondamentaux LGBTQI+ en France et en Europe, comme l’Allemagne ou encore la Finlande avaient su le faire quand ces dernières assuraient à leur tour la présidence tournante du Conseil ». Et de conclure : « Plus que jamais, la France doit se montrer motrice au sein de l’Union Européenne, et plus largement en Europe, sur la protection des minorités de genre et/ou sexuelles, qui, comme le montre la carte Arc-en-Ciel d’Ilga-Europe, font les frais de politiques populistes et nationalistes ». L’Inter-LGBT explique qu’elle demeure « plus que vigilante lors de la campagne des élections législatives » et qu’elle « communiquera largement sur ses revendications à travers la plateforme #Agirpour ». « Nous serons intransigeants-es face à la haine LGBTIphobe des discours publics et dans la sphère publique », conclut-elle.