1er décembre : une marche pour défendre le droit au séjour pour soins à Lyon

30 Novembre 2014
1 840 lectures
Notez l'article : 
0
 

Alors que les derniers chiffres sur la dynamique de l’épidémie de sida bientôt dévoilés monopolisent l’attention, l’association Action sida Lyon (ALS) met le projecteur sur l’accès aux soins des personnes étrangères malades, dont celles qui sont séropositives. A l’occasion de la Journée mondiale contre le sida, ALS et la Cimade coordonnent une manifestation des "Sérosolidaires avec les malades menacés d’expulsion". Le rassemblement aura lieu le lundi 1er décembre à 11h30, place de la Comédie. Cet enjeu de lutte contre le VIH souffre de nombreuses contre-vérités et polémiques xénophobes, alimentées par l’extrême-droite et une frange droitière de l’UMP. A partir de la loi modificative Besson de 2011, les conditions d’accès au droit au séjour pour soins se sont durcies, en réduisant la part décisionnelle du médecin de l’Agence régionale de santé au profit du préfet qui ordonne souvent l’expulsion. "Depuis septembre 2013, le préfet du Rhône refuse d’accorder un titre de séjour ou son renouvellement à des personnes gravement malades. Pourtant, le médecin de l’Agence régionale de santé, seul compétent pour apprécier la possibilité d’accès au traitement approprié dans le pays d’origine, considère, lui, que ces personnes doivent rester en France pour accéder à des soins", explique Action sida Lyon. D’après le communiqué, "la préfecture écarte l’avis du médecin et mène des contre-enquêtes médicales fondées sur des éléments médicaux vagues et inappropriés (sans avoir accès au dossier médical de la personne !). Elle dresse de façon totalement arbitraire une liste de pays pour lesquels elle considère que toute maladie peut être soignée", dénonce encore l’organisation. Ces acteurs associatifs de santé communautaire contre le VIH auprès des migrants déclarent avoir rencontré l’Agence régionale de santé du Rhône pour dénoncer ces pratiques, tout en interpellant le ministère de la Santé et Marisol Touraine. Car, conclut Action sida Lyon, cette situation locale illustre un dévoiement généralisé du sens de la loi de 1998 : 'En effet, de telles procédures ne paraissent plus motivées par la protection sanitaire des personnes mais par la seule politique du chiffre, puisqu’elles permettent un traitement indifférencié des dossiers quelle que soit la pathologie".