20 millions de vies sauvées selon un rapport du Fonds mondial

10 Septembre 2016
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Les programmes soutenus par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont sauvé 20 millions de vies, selon un rapport publié le 1er septembre. Ce Rapport 2016 sur les résultats du Fonds mondial présente les résultats cumulés jusqu’à la fin de 2015. Il laisse apparaître une baisse d’un tiers des décès imputables au sida, à la tuberculose et au paludisme dans les pays où le Fonds mondial investit. Le travail effectué par le Fonds mondial, les autorités publiques, la société civile, le secteur privé et les personnes touchées par les maladies devrait permettre d’atteindre les 22 millions de vies sauvées d’ici la fin de 2016, annonce un communiqué du Fonds mondial. "Ces chiffres illustrent ce qui est possible lorsque des partenaires du monde entier s’unissent pour lutter contre ces trois maladies", a commenté Mark Dybul, directeur exécutif du Fonds mondial. "En ces temps de bouleversements économiques et sociaux à l’échelle mondiale, ces résultats sont la preuve indéniable que si nous unissons nos forces dans la poursuite d’objectifs audacieux et ambitieux, nous pouvons transformer des vies et bâtir des sociétés plus justes", a-t-il précisé. La publication de ce rapport n’a rien d’un hasard. Elle se tient en amont de la conférence de Montréal, 16 et 17 septembre, qui réunira ses donateurs potentiels. Si les programmes actuels perdurent, le nombre de vies sauvées devrait encore augmenter et donc atteindre 22 millions d’ici la fin de l'année. Ces programmes ont permis de traiter par antirétroviraux plus de 9,2 millions de personnes, de dépister et de soigner plus de quinze millions de personnes atteintes de tuberculose et fourni plusieurs centaines de millions de moustiquaires afin de lutter contre le paludisme. "Grâce aux interventions de prévention et de lutte contre les maladies menées dans plus de cent pays, ces programmes ont permis d’éviter 146 millions de nouvelles infections par les trois maladies, rien que depuis 2012", indique le rapport. Mais pour que cela puisse continuer, les efforts, notamment financiers, doivent être intensifiés. "A présent, nous devons intensifier nos efforts pour atteindre les personnes les plus à risque et en finir pour de bon avec les épidémies", a d’ailleurs ajouté Mark Dybul. Tout se jouera donc les 16 et 17 septembre. Le Canada accueillera à Montréal la Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui réunira chefs d’État et décideurs dans le but de fixer le financement de cette inistution pour les trois prochaines années. Le Fonds mondial s’est donné pour cible de mobiliser 13 milliards de dollars, investissement qui devrait permettre de sauver huit millions de vies supplémentaires. Il n’est, hélas, pas certain que cet objectif soit atteint. Pourtant, le Fonds mondial ne manque pas d’arguments pour appeler à un renforcement des engagements financiers des pays donateurs. Il explique ainsi que l’exigence de co-financement du Fonds mondial stimule les investissements nationaux dans la santé. Ce "qui contribue à garantir la pérennité des progrès et favorise la responsabilité internationale partagée en matière de santé". Selon le rapport, les pays soutenus par le Fonds mondial ont à ce jour engagé six milliards de dollars de plus en faveur de leurs programmes de santé pour la période 2015/2017 que pour la période 2012/2014, ce qui représente une augmentation de 41 %. De son côté, la société civile se mobilise. Coalition Plus (dont AIDES est membre fondateur) s’est mobilisée en lançant une campagne inédite et atypique et en lançant un ultimatum au président de la république, François Hollande. Ce dernier a annoncé en juin dernier qu’il se contenterait de maintenir la contribution de la France au Fonds mondial alors que tous les indicateurs appellent à une augmentation des contributions. Ce qu’ont compris certains pays comme les Etats-Unis. Ces derniers ont d’ores et déjà annoncé une augmentation très significative de leur contribution.