2019 : certaines prestations sociales vont trinquer

31 Août 2018
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Le 26 août dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé dans le "Journal du Dimanche" que le budget pour 2019 serait bâti sur une prévision de croissance de 1,7 % au lieu de 1,9 %. Le Premier ministre a assuré que le ralentissement de l'économie "ne nous empêchera pas d'être dans la ligne de nos engagements, sur la baisse des prélèvements obligatoires comme sur la maîtrise de la dépense publique et de la dette". Une des conséquences de ces choix est que le gouvernement a décidé que trois prestations sociales  — "l'aide personnalisée au logement, les allocations familiales, les pensions de retraite" — "progresseront de façon plus modérée, de 0,3 % par an en 2019 et en 2020 ". C'est nettement moins que l'inflation, attendue par l'Insee à 1,7 % en fin d'année. En revanche, "les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi", a cependant ajouté le Premier ministre. Dans ses arbitrages, le gouvernement explique faire le choix d'une politique "qui privilégie (...) la rémunération de l'activité et qui rompt avec l'augmentation indifférenciée des allocations", a indiqué le Premier ministre. Mais pour les formations politiques de l’opposition, la désindexation de plusieurs prestations sociales ne passe pas. "Au lieu d'assumer enfin des économies courageuses sur le train de vie de l'État, on vient de nous annoncer que c'est à nouveau dans la poche des classes moyennes que l'on va chercher les efforts", a critiqué Laurent Wauquiez, le président des Républicains (LR), jugeant "injustes" les mesures annoncées. "Il est temps de dire (à Emmanuel Macron) que les Français n'en peuvent plus et sont en colère. Rendez l'argent aux Français !", a-t-il lancé. Le député PS Boris Vallaud a, quant à lui, reproché au gouvernement de ne "pas changer une méthode qui échoue". "En baissant le niveau réel des aides sociales, le gouvernement entend donc couper la cordée pour que nos champions puissent battre de nouveaux records en 2019 !" a-t-il ajouté, en évoquant la hausse des dividendes aux actionnaires. Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) a dénoncé une "saignée". "Ça va être terrible, ça va être très dur pour les gens (...), pour ceux qui n'auront plus leurs prestations de toutes sortes", a-t-il anticipé. Dans son interview au "Journal du Dimanche", Édouard Philippe a assuré que "la prime d'activité, le minimum vieillesse, l'allocation pour les adultes handicapés [AAH]" augmenteraient, quant à eux, "très significativement", conformément aux promesses de campagne d'Emmanuel Macron.