2030 : la mise en garde des Nations unies

11 Mai 2021
1 335 lectures
Notez l'article : 
0
 

Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a demandé, fin avril, des « efforts pour lutter contre les inégalités » afin de remettre le monde sur la bonne voie pour mettre fin au sida d'ici 2030. « Il y a eu une action intensive et des progrès contre le VIH dans certains endroits et groupes de population, mais, dans le même temps, l'inaction dans d'autres endroits a permis à l'épidémie de VIH de s'étendre avec pour conséquence une augmentation du nombre de décès », a déclaré Antonio Guterres dans un rapport publié fin avril. Il a par ailleurs noté que six ans après que l'Assemblée générale des Nations unies a fixé un objectif mondial ambitieux visant à mettre fin au sida d'ici 2030, l'élan est en train de s'évanouir. En particulier, a-t-il souligné, les objectifs mondiaux pour 2020, convenus en 2016, n'ont pas été atteints. Selon le rapport, le chiffre d'1,7 million de nouvelles infections à VIH survenues en 2019 est plus de trois fois plus élevé que l'objectif 2020 de moins de 500 000 nouvelles infections. En outre, les « 690 000 décès liés au sida en 2019 » dépassent de loin l'objectif de 2020, qui était de réduire le nombre de morts à moins de 500 000 par an. « Le contraste frappant entre les réussites dans certains domaines et les échecs dans d'autres confirme que le VIH reste une pandémie d'inégalités. Pour se remettre sur les rails, il faudra une action urgente et transformatrice pour réduire et éliminer les inégalités, ainsi qu'une augmentation des investissements nationaux et internationaux dans le domaine du VIH et de la santé, la protection sociale, les réponses humanitaires et les systèmes de préparation et de contrôle en cas de pandémie », a indiqué le chef de l'Onu dans le rapport. Le secrétaire général a également formulé dix recommandations, dont : « réduire et éliminer les inégalités qui font obstacle aux progrès pour mettre fin au sida » ; « donner la priorité à la prévention du VIH et veiller à ce que 95 % des personnes à risque d'infection par le VIH aient accès et utilisent des options de prévention combinée efficaces d'ici 2025 » ; « combler les lacunes en matière de dépistage, de traitement et de suppression virale du VIH » ; « éliminer la transmission verticale du VIH et mettre fin au sida pédiatrique » ; « mettre l'égalité des sexes et les droits humains des femmes et des jeunes filles au premier plan des efforts visant à atténuer le risque et l'impact du VIH » ; « combler le déficit de ressources de la riposte au VIH et augmenter les investissements annuels dans le domaine du VIH dans les pays à revenus faibles et intermédiaires à 29 milliards de dollars d'ici 2025 ». De plus, l'épidémie de Covid-19 a eu un impact particulier sur la lutte contre le VIH. Pour autant, la « pandémie n'est pas une excuse pour ne pas atteindre les objectifs de lutte contre le sida, mais plutôt un avertissement brutal aux pays qu'ils ne peuvent plus se permettre de sous-investir dans la préparation et les réponses à la pandémie », explique le patron des Nations unies.