8 mars : égalité économique ?

8 Mars 2021
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Les députés-es LREM ont déposé lundi 8 mars, une proposition de loi visant à « accélérer l'égalité économique et professionnelle » entre les femmes et les hommes, indique l’AFP.  « L'argent des femmes a souvent été considéré comme un revenu d'appoint, parfois un argent de poche. Il faut que toutes les femmes, quel que soit leur parcours, qu'elles aient ou non des enfants, puissent bénéficier d'une autonomie financière et prétendre à une égalité économique avec les hommes », et cela pour leur bénéfice mais aussi celui « de la société », a défendu auprès de l’AFP, la députée Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation aux droits des femmes à l'Assemblée nationale. C’est cette parlementaire qui porte ce texte. Marie-Pierre Rixain espère un examen du texte en mai pour une adoption avant la fin de l'année. Un pari au vu de l’agenda parlementaire. Dans ses premiers articles, la proposition de loi prévoit « l'obligation » de verser le salaire ou les prestations sociales sur un compte bancaire « dont le salarié est le détenteur ou le co-détenteur ».  Ce n'est que le 13 juillet 1965 que le Parlement a voté une loi autorisant les femmes à ouvrir un compte en banque à leur nom et à travailler sans le consentement de leur mari, rappelle la députée. Le texte s'adresse aussi aux 85 % de femmes à la tête de familles monoparentales, pour qui la charge parentale est « décuplée », en permettant l'accès à des dispositifs de formation et en réservant des places en crèche pour ces familles bénéficiaires de l'allocation de soutien familial.  Le texte vise également à « lutter contre les biais de genre » dans les choix professionnels, alors que les femmes ne sont que 26 % en écoles d'ingénieur, en proposant de concevoir un « index de l'égalité » dans les établissements d'enseignement du supérieur et de favoriser la mixité des jurys. Il prévoit que les entreprises de plus de 1 000 salariés-es publient chaque année une « photographie genrée » des 10 % de postes à plus haute responsabilité. Il entend aussi introduire des « objectifs de mixité » dans le soutien aux entreprises de la banque publique BpiFrance, alors que les femmes ont « 30 % de chances en moins » que les hommes d'obtenir des financements pour leur entreprise. Marie-Pierre Rixain explique que ce texte s'inscrit « dans une logique d'égalité des chances et de justice économique ».