Euthanasie : débat ouvert

22 Mars 2021
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La présidente LREM de la commission des Lois à l'Assemblée nationale, la députée Yaël Braun-Pivet, revendique le « droit de choisir sa fin de vie ». Une position qui prend le contrepied de celle du gouvernement. La députée affirme qu'elle votera une proposition de loi qui sera examinée en avril au Palais Bourbon, dans le cadre de l'espace réservé au groupe Libertés et Territoires. « J'ai décidé de voter le droit de choisir sa fin de vie, en cohérence avec mes positions : j'avais signé la tribune de mon collègue Jean-Louis Touraine [députée LREM, ndlr] en ce sens, puis sa proposition de loi. Il est temps de débattre du sujet au Parlement, car il irrigue notre société depuis des décennies », a-t-elle déclaré dans une interview au Journal du Dimanche. La députée des Yvelines va à l'encontre de la position prudente du gouvernement qui, lors d'un débat au Sénat sur une proposition de loi socialiste visant « à établir le droit à mourir dans la dignité », a opposé une fin de non-recevoir au texte. De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé le lancement, dès avril, d'un 5e « plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie », le précédent s'étant interrompu en 2019.  Pour Yaël Braun-Pivet, « la loi Claeys-Leonetti est un progrès, mais elle ne va pas assez loin. Olivier Véran a raison de vouloir développer l'accès aux soins palliatifs. Mais c'est un sujet différent. Il faut mener une autre démarche, complémentaire. Je souhaite que le débat du 8 avril permette au gouvernement de se positionner, non pas sur les soins palliatifs, mais sur le droit à mourir dans la dignité, que nous devons garantir aux citoyens et aux familles qui le souhaitent ». « Il ne faut plus tergiverser, il faut agir », a affirmé la députée. Celle-ci propose que si la proposition de loi « Libertés et Territoires » est adoptée à l'Assemblée nationale, le 8 avril, le gouvernement ou un groupe du Sénat pourrait le reprendre. Au sein même de la majorité présidentielle, le député LREM Jean-Louis Touraine (ex-député PS) a déposé un texte en faveur d'une « aide médicalisée active à mourir » pour les personnes gravement malades et en fin de vie, qui a engrangé le soutien de plus de la moitié des députés-es LREM et au-delà, soit 164 élus-es de la majorité.