AAH : une avancée historique mais des délais lointains

22 Juillet 2022
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Enfin ! L’Assemblée nationale a voté à l’unanimité moins une voix dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 juillet 2022 la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), c'est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du ou de la conjoint-e. Une  évolution que la majorité avait rejetée plusieurs fois l'an dernier. Dans un communiqué, plusieurs associations  (dont AIDES, France Assos Santé, Les Séropotes, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Renaloo et Sidaction) parlent d’une avancée historique mais des délais trop éloignés. « Nos associations se réjouissent de cette avancée historique, mais restent insatisfaites de sa date d’entrée en vigueur, bien trop lointaine. Par ailleurs, cette mesure n’épuise pas à elle-seule  le chantier de réforme nécessaire à l’indépendance financière des personnes handicapées » soulignent les associations. « C’est une revendication de longue date qu’ont portée les personnes concernées et les associations à travers une mobilisation historique (…). Pourtant, le gouvernement n’a cessé de s’opposer à la déconjugalisation de l’AAH sous la précédente législature, et ce malgré un soutien unanime de cette mesure par les sénatrices et les sénateurs à la suite du travail de fond effectué par la commission des affaires sociales du Sénat » rappellent les signataires. « La mobilisation unitaire des personnes concernées, des associations, et des parlementaires, a permis un revirement de la position du gouvernement et de la majorité présidentielle dans la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale. C’est une grande victoire pour les personnes concernées (…). Toutefois, l’horizon d’octobre 2023 pour la mise en place effective de la mesure demeure lointain, d’autant plus au regard du temps déjà perdu par les refus successifs du gouvernement sous la précédente législature » déplorent les associations. Et les signataires de conclure : « Enfin, le vote de la déconjugalisation de l’AAH ne suffit pas à répondre à l’ensemble de nos attentes concernant l’évolution des ressources des personnes handicapées. Le montant de l’allocation ne peut décemment demeurer inférieur au seuil de pauvreté (…). Nos associations défendront conjointement des amendements en ce sens dans la suite de la navette parlementaire du projet de loi « pouvoir d’achat » et resteront mobilisées tout au long du quinquennat dans la défense des droits, de la santé et de la dignité des personnes concernées par l’AAH ».