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Abacavir et cœur : peut-on trancher ?

23 Juillet 2010
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L'abacavir (contenu dans les médicaments Trizivir, Ziagen et Kivexa) fait l'objet de controverses sur la réalité de son risque cardio-vasculaires. Ces controverses font suite à l'analyse, en 2008, des résultats d'une grande étude internationale appelée  D.A.D qui avait montré que l’utilisation récente (en cours ou arrêtée depuis moins de six mois) d’abacavir était associée à une augmentation du risque d’infarctus du myocarde. Depuis, certaines études ont confirmé ce sur-risque et d'autres ne l'ont pas retrouvé ou alors seulement la première année de prise d'un médicament contenant l' abacavir, le risque disparaissant ensuite (étude de la base hospitalière française FHDH). Il faut également rappeler que les antiprotéases, les antécédents familiaux ou le tabagisme, ainsi que le rôle de facteurs liés à l’infection comme la charge virale ou un rapport CD4/CD8 inférieur à 1 sont également identifiés comme des facteurs négatifs pour le système cardio-vasculaire. C'est dans ce contexte qu'est sortie une récente information. L'abacavir ne serait pas associé à une inflammation selon deux études américaines. Les marqueurs sanguins (molécules qui reflètent l'inflammation dans le sang) n'y étaient pas plus élevés et le risque cardiaque non plus (cohortes MACS : hommes et WIHS : femmes). On ne peut donc toujours pas expliquer totalement le "pourquoi ?" d'un sur-risque, parfois retrouvé, faute de mise en évidence de causes possibles bien cernées et faute de concordance entre les études, même si les dernières données semblent plutôt rassurantes. On apprend juste que le mécanisme en jeu ne serait pas l'inflammation. Une attention aux autres facteurs de risque (antécédents familiaux, consommation de tabac, etc.) reste nécessaire surtout lors de l'initiation d'un traitement avec abacavir (notamment la première année).
A noter qu'un addendum des experts du Rapport Yeni (13 avril 2009) traite de cette question (page 5).

 

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Commentaires

Portrait de nathan

Par nathan 23 Juillet 2010, 00:46:38

Cela signifie quoi ? Notamment en termes de % de CD4 qu'on peut lire sur nos NFS ?

-  "L'abacavir ne serait pas associé à une inflammation"...

Qu'est-ce qu'une inflammation (au moins trois occurrences dans l'article) dans ce contexte ?

Un mollet qui enfle ?

Portrait de Seros

Par Seros 23 Juillet 2010, 05:20:02
Le rapport CD4/CD8 se calcule à partir des valeurs absolues. On divise donc le nombre absolu de CD4 par celui du nombre de CD8. Ex: 800 CD4 sur 400 CD8 = 2 (valeur positive). 400 CD4 sur 800 CD8 = .5 (valeur négative). La normale chez un individu sain joue entre 1 et 2. Donc un système immunitaire normal compte un ou deux CD4 pour chaque CD8. Un nombre élevé de CD8 signifie que le système immunitaire combat quelque chose et lorsque le système immunitaire s'active, il produit de l'inflammation et cette inflammation devient nocive pour l'organisme si elle se prolonge sur une longue période. Au début de l'infection par le Vih (primo-infection) les CD4 chutent et les CD8 augmentent en flèche pour combattre le virus. Tant que la charge virale n'est pas contrôlée (CV indétectable),les CD8 demeurent plus élevés que les CD4.Cette activation continuelle du système immunitaire cause beaucoup d'inflammation notamment au niveau de l'appareil cardio-vasculaire et risque finalement de provoquer des arrêts cardiaques ou des troubles vasculaires. L'inflamation au niveau cardio-vasculaire se mesure par différents marqueurs dont les valeurs plus ou moins élevées indiquent le facteur de risque de pathologies. Ce sont justement ces marqueurs d'inflammation que l'étude Bicombo ( journal Aids, vol 24 janvier 2010) a évalués chez le usagers de l'Abacavir, lequel est soupçonné (étude DADS) de provoquer des arrêts cardiaques. On a mesuré plusieurs marqueurs dont le PCR, les interleukines IL-6 et IL-10, le TNF-alpha, le facteur D-dimer et quelques autres. La comparaison entre le groupe prenant de l'Abacavir et le groupe témoin n'en prenant pas a démontré que les marqueurs d'inflammation n'étaient pas plus élevés dans le groupe Abacavir que dans le groupe témoin. L'étude conclut que si l'abacavir semble parfois occasionner des arrêts cardiaques, ce n'est pas à cause d'une inflammation accrue au niveau cardio-vasculaire. Il faut donc chercher la cause ailleurs. Seros
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