Abandon de poste et chômage

28 Avril 2023
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Un-e employé-e qui abandonne son poste de travail et qui ne l’aura pas repris deux semaines après une mise en demeure sera désormais présumé-e démissionnaire, selon le décret paru au Journal officiel, mardi 18 avril 2023. Conséquence : l’ex-salarié-e ne pourra plus toucher l’assurance chômage, indique l’AFP. Ce décret vient mettre en œuvre une disposition de la loi assurance chômage votée fin 2022. Jusqu’à présent, ces salariés-es qui ne venaient plus travailler sans justification, finissaient en général par être licenciés-es pour faute par leur employeur-se. Ils-elles pouvaient alors toucher l’assurance chômage. Ce ne sera désormais plus le cas. Cette « présomption de démission » ne s’applique pas dans les cas où le-la salarié-e fait valoir des raisons médicales, l’exercice du droit de retrait ou du droit de grève, le refus d’exécuter une instruction contraire à une réglementation ou une modification de son contrat de travail à l’initiative de l’employeur-se. Selon une étude publiée en février par la Dares, le service statistique du ministère du Travail, et citée par l’AFP, les abandons de poste étaient au premier semestre 2022 le premier motif (71 %) de licenciement pour faute grave ou lourde devant les autres causes disciplinaires (27 %). « Cela représente 123 000 salariés, dont 116 000 en CDI », selon la Dares. Dans les trois mois suivant l’abandon de leur CDI, 55 % des personnes s’inscrivent à Pôle emploi et 43 % ouvrent un nouveau droit à l’assurance chômage. Ces abandons de postes ne représentent cependant que 5 % des fins de CDI, loin derrière les démissions (43 %), les ruptures conventionnelles (12 %), les fins de périodes d’essai (12 %), les autres licenciements (11 %).