Accès aux soins : ça craint en prisons !

2 Mai 2009
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En France, le Syndicat de la magistrature (SM) a dénoncé, début avril, "l'indifférence coupable des pouvoirs publics et du gouvernement" alors que "s'accumulent" les rapports "particulièrement alarmants sur la situation des libertés publiques et l'état des droits de l'Homme en France". Le SM évoque notamment "le constat sans appel" dressé dans le premier rapport annuel du Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Effectivement, pour être sans appel, il est sans appel. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté estime que la situation est "mauvaise" et "grave" en matière de respect des droits fondamentaux des personnes captives. Il déplore notamment "un déséquilibre entre les besoins de sécurité et les droits des personnes" détenues. Le rapport note qu'en matière de "respect de l'intimité", "d'accès aux soins", il y a de "très grosses différences d'un établissement à l'autre" et de nombreuses carences. Le rapport traite aussi des gardes à vue et dénonce le fait que "les médicaments sont confisqués jusqu'à l'arrivée d'un médecin", ce qui peut prendre beaucoup de temps. Quand ce dernier en prescrit, les fonctionnaires de police ou de gendarmerie "n'ont pas de quoi les payer". Ces dépenses étaient financées par les frais de justice mais "c'est fini". Du coup, prescriptions, mais pas de traitements. Le rapport qui fait 250 pages fait aussi état des "difficultés de trouver des escortes pour conduire les détenus à l'hôpital." "Et quand il y a une escorte, elle vous colle aux basques jusque pendant l'examen médical", souligne le Contrôleur citant le témoignage d'une personne détenue.

Le "Rapport d'activité 2008 : bref état des lieux, les registres de garde à vue, l'intimité" est édité par Dalloz (19 €).