Accès aux vaccins : et le Sud ?

25 Novembre 2020
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Les dirigeants-es du G20 ont promis dimanche 22 novembre de « ne reculer devant aucun effort » pour garantir un accès équitable aux vaccins contre la Covid-19. Un volontarisme qui a toutefois été tempéré par des déclarations d'Angela Merkel. La chancelière s’est dite « inquiète » de la lenteur des avancées en la matière. « Nous ne reculerons devant aucun effort pour assurer l'accès abordable et équitable de tous », écrivent les dirigeants-es du G20 dans leur déclaration finale. Alors que la pandémie a tué près d'1,4 million de personnes dans le monde, les présidents ou chefs-fes de gouvernement promettent de « combler les besoins de financement encore existants » pour assurer que les vaccins ne bénéficient pas qu'aux pays les plus riches, au moment où eux-mêmes mettent déjà sur les rails des campagnes de vaccination à grande échelle. Le Center for Global Development a calculé que les pays riches avaient déjà réservé 1,1 milliard de doses du futur vaccin de Pfizer/BionTceh, l'un des plus avancés, sur un total annoncé de 1,3 milliard de doses produites l'an prochain en 2021. Les Nations unies, redoutant l'apparition d'un « nationalisme vaccinal », appellent à trouver en urgence 4,2 milliards de dollars pour garantir, sous la conduite de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un accès équitable au vaccin. Un montant sur lequel le G20 ne s'est pas expressément engagé.  La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite « inquiète que rien n'ait été encore fait » concrètement pour assurer la vaccination dans les pays pauvres. « Il faut plus de financements », a souligné après le sommet la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L'ONG Oxfam a, elle, critiqué auprès de l'AFP un « décalage total entre les appels (des Européens notamment) à faire du vaccin un « bien public mondial » et la course au vaccin qu'ils entretiennent ». Par ailleurs, les premières vaccinations contre le coronavirus pourraient intervenir dès le 11 décembre aux États-Unis si le candidat vaccin mis au point par Pfizer est autorisé, a annoncé dimanche 22 novembre sur CNN le Dr Moncef Slaoui, nommé par Donald Trump pour coordonner le développement d’un vaccin contre la Covid-19. Le laboratoire Pfizer a annoncé (20 novembre) qu’il avait soumis à l’Agence américaine du médicament (FDA) une demande d’autorisation d’usage de son candidat vaccin contre le coronavirus, co-développé avec la firme allemande BioNTech. La commission consultative sur les vaccins de la Food and Drug Administration doit se réunir le 10 décembre pour discuter de ce vaccin potentiel. Cela signifie que si le vaccin est approuvé ce jour-là, il pourra être déployé dès le lendemain, a indiqué Moncef Slaoui, « Notre plan est d’être en mesure de livrer des vaccins aux centres d’immunisation dans les 24 heures suivant son autorisation, donc je m’attends peut-être au jour 2 après l’autorisation, le 11 ou le 12 décembre », a-t-il dit.