Activité physique et prescription

14 Octobre 2022
5 664 lectures
Notez l'article : 
0
 

Comment faciliter la prescription de l’activité physique au quotidien par les médecins ? C’est l’objectif d’une récente campagne conduite par la Haute autorité de santé (HAS). L’institution rappelle que l’adoption de la loi du 2 mars 2022 a notamment ouvert la prescription de l’activité physique adaptée (APA) à l’ensemble des médecins. Du coup, la HAS a souhaité publier un nouveau guide de consultation et de nouvelles fiches par pathologies pour encourager la prescription de l’activité physique. Ces documents ont pour objectif de mieux accompagner les médecins dans leurs connaissances sur l’activité physique pour une prescription adaptée, efficace et sécurisée. Ils permettent aussi aux personnes directement concernées de connaître les possibilités et de comprendre l’intérêt de ce type d’activité en fonction de leur maladie ou état de santé. Cette prescription médicale de l’activité physique concerne les personnes atteintes d’une maladie chronique ou présentant des facteurs de risques ainsi qu’aux personnes en situation de perte d'autonomie. « Les bienfaits de l’activité physique sur la santé sont désormais largement connus et validés, y compris pour les personnes vivant avec une maladie chronique », a d’ailleurs rappelé la Pre Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute Autorité de Santé. Et d’expliquer : « Les contre-indications sont rares et le plus souvent temporaires. Au cœur de la prévention et dans le cadre d’une relation de confiance avec son patient, le médecin peut, dans le cadre d’une consultation, expliquer, motiver, et prescrire une activité physique du quotidien, une activité sportive de loisirs, ou une activité physique adaptée (APA) qui sera alors dispensée par un intervenant professionnel qualifié au sein d’un parcours de santé personnalisé, structuré et suivi ». Le guide de consultation et de prescription d’activité physique (AP) à des fins de santé chez l’adulte que la HAS publie s’inscrit dans ce contexte. Il est complété de nouvelles fiches d’aide à la prescription d’AP par pathologies. Pourquoi pratiquer l’activité physique ? « Déterminant majeur de l’état de santé, de la condition physique et du maintien de l’autonomie, l’activité physique intervient en prévention de nombreuses maladies chroniques et est également une thérapeutique non médicamenteuse à part entière », souligne la HAS. Tout au long de la vie, une activité physique durable se révèle bénéfique pour : diminuer l’incidence et la mortalité des pathologies cardio-vasculaires ; diminuer l’incidence du cancer du sein, du côlon, de l’endomètre (muqueuse qui tapisse l'intérieur de l'utérus), de la vessie et du rein ; améliorer les fonctions cognitives, la qualité de vie du sommeil, mais aussi réduire le risque de dépression, de prise de poids excessive, de diabète gestationnel, de chutes chez les personnes âgées ; chez les personnes malades, les bénéfices sont également nombreux : réduction du risque de mortalité (cancer du sein, colorectal, prostate, diabète de type 2), diminution de la douleur. La HAS explique qu’à « chaque période de la vie, même lorsqu’on est atteint d’une affection chronique, l’activité physique représente un atout santé. Dans ce cas précis, elle prend la forme d’une activité physique adaptée. Individualisée, cette pratique tient compte de l’état physiologique et psychologique du patient à l’instant T qui est suivi et accompagné par un professionnel spécifiquement formé. Cette pratique doit être régulière et poursuivie tout au long de la vie pour être efficace. Un niveau d’activité physique correspondant à une dépense énergétique de 1 000 kcal, c’est-à-dire la pratique d’un volume de 2 heures 30 par semaine d’activité physique d’intensité modérée (ou son équivalent d’intensité élevée) est associé à un taux inférieur de maladies cardio-vasculaires et de mortalité prématurée. La HAS insiste sur le fait que toute augmentation de son niveau d’activité physique, à la condition qu’elle soit régulière, est déjà bonne pour la santé. Les effets bénéfiques de l’activité physique disparaissent progressivement en deux mois en cas de cessation complète. Les activités physiques doivent ainsi être poursuivies toute sa vie, adaptées à son âge et à son état de santé.