Aeras : des progrès pour les PVVIH

20 Septembre 2022
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La convention AERAS (S'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) dont l’évolution est favorable à l’accès à l’emprunt des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Elle assouplit les critères d’éligibilité et permettra aux PVVIH concernées d’accéder à l’emprunt dans des conditions standards. « Il s’agit donc d’une avancée historique dans la lutte contre les discriminations sérophobes ! », commente AIDES, très investie sur ce dossier et cet objectif, notamment grâce au travail de Dominique Costagliola, administratrice de l’association et épidémiologiste. Concernant l’évolution des critères, la durée depuis laquelle il est nécessaire de présenter un taux de CD4 supérieur ou égal à 500 CD4/mm3 ainsi qu’une charge virale indétectable passe de 24 à 12 mois. L’obligation d’avoir commencé le traitement après 2005 est supprimée. Enfin, le tabagisme actif ne représente plus un critère d’exclusion de la convention. Cet assouplissement des critères permettra à 53 % des PVVIH de pouvoir bénéficier d’Aeras, contre 38 % jusqu’alors. L’assurance-emprunteur ne comportera plus de surprime ni d’exclusion de garanties à condition que le prêt arrive à échéance avant leurs 71 ans et que sa part assurée n’excède pas 420 000 euros (contre 320 000 auparavant). Le délai maximal de 35 ans entre le début du traitement et la fin de l’emprunt persiste toutefois ; ce qui reste un obstacle. En outre, l’absence d’invalidité au moment de la souscription de l’assurance devient nécessaire puisqu’il ne sera plus possible aux assurances d’exclure la couverture invalidité pour les PVVIH bénéficiant de la convention. Cette avancée majeure, revendiquée de longue date pour les associations, vient compléter d’autres victoires déjà obtenues cette année, comme la loi du 28 février. Son adoption a, en effet, mis en place un droit à l’oubli de 5 ans pour les personnes ayant guéri de l’hépatite C (VHC) et permis la suppression du questionnaire de santé pour assurer les emprunts immobiliers inférieurs à 200 000 euros et arrivant à échéance avant les 60 ans de l’emprunteur-se. AIDES se réjouit de ces victoires importantes obtenues par la mobilisation, qui permettent à un plus grand nombre de PVVIH d’accéder à l’emprunt. « La lutte pour la fin des discriminations en raison de l’état de santé n’est cependant pas terminée et notre association reste mobilisée pour que les refus d’assurance n’empêchent plus les personnes séropositives d’accomplir leurs projets », conclut l’association.