Affaire Bidard versus Bartoli

2 Décembre 2021
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Dans une tribune publiée sur le site du magazine TÊTU, 86 militants-es des droits humains, associations et collectifs soutiennent Marc-Antoine Bartoli, ancien président d'Act Up-Paris poursuivi en diffamation par l'adjointe PCF à la mairie de Paris, Hélène Bidard. Parmi les signataires, Camille Spire et Aurélien Beaucamp (respectivement présidente et vice-président de AIDES), Cybèle Lespérance (administratrice et porte-parole national du Strass), Gwen Fauchois et Jérôme Martin (anciens-nes présidents-es d'Act Up-Paris), Diane Leriche (coordinatrice du TRT-5 CHV), Élisabeth Lebovici (militante et critique d'art) et Didier Lestrade (journaliste et co-fondateur d'Act Up-Paris). Cette tribune est publiée à quelques jours de la première audience prévue le 3 décembre à 13h30 au Tribunal judiciaire de Paris. Rappel des faits : Le 1er juillet dernier, Marc-Antoine Bartoli, annonçait sur son compte Twitter être mis en examen suite à une plainte pour diffamation déposée par Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’égalité Femmes-Hommes, de la jeunesse et de l'éducation populaire, élue communiste dans le 11e arrondissement. Le militant précisait : « Cette plainte fait suite à des propos que j'ai tenus sur Twitter en février 2020 après la mort d'une travailleuse du sexe, Jessyca Sarmiento, au bois de Boulogne, afin de dénoncer le soutien politique de Bidard à la loi de pénalisation des clients et au mouvement du Nid ». « Sous le premier mandat de maire de Paris mené par Anne Hidalgo, il a été difficile, voire impossible, pour les associations communautaires de travailleurs-ses du sexe de nouer un dialogue avec Hélène Bidard qui est pourtant en charge de la question du travail sexuel. Alors en pleine campagne pour les élections municipales, bien déterminée à sauver son siège, Hélène Bidard n’a pas aimé les tweets de Marc-Antoine Bartoli », déplore la tribune. « Nous voyons, dans cette attaque en diffamation de l’élue Hélène Bidard sur le président d’alors de l’association Act Up-Paris Marc-Antoine Bartoli, un usage détourné de la justice pour limiter la liberté d’expression des militants-es. C’est la fameuse procédure-bâillon tant dénoncée par les ONG et les militants-es de gauche. Nous tenons à préciser que les tweets de Marc-Antoine Bartoli visaient Hélène Bidard en sa qualité d’élue et qu’il ne peut donc s’agir de diffamation publique envers un particulier, comme elle l’entend », poursuit la tribune. « Nous sommes choqués par cette stratégie de dissuasion et cette judiciarisation du débat public, d’autant plus pour une élue qui se revendique de gauche et qui utilise les méthodes des dominants (…). Nous sommes inquiets pour notre démocratie si les responsables politiques renoncent au dialogue (…). Aujourd’hui, cette attaque en justice tombe sur Marc-Antoine ; si nous n’agissons pas pour défendre notre droit à la critique politique, demain, cela pourrait viser chacun-e d’entre nous », conclue la tribune. Hélène Bidard n’a pas réagi publiquement à cette tribune au moment de la rédaction de cette brève.