Afrique du Sud : la peur du sida diminue, les comportements se relâchent

18 Décembre 2013
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En Afrique du Sud, pays le plus touché au monde, la peur de mourir du sida a diminué grâce aux traitements anti-VIH, indique l’AFP (29 novembre), mais selon des acteurs de terrain le contrecoup de cette "immense avancée médicale" serait un "relâchement des comportements de prévention". Alors qu’est-ce qui va bien et qu’est-ce qui ne va pas ? Du côté des avancées : 2,4 millions de personnes sont sous traitements. L'espérance de vie de la population, qui était en chute libre dans un pays où l'on compte 12,3 % de séropositifs, soit 6,4 millions de personnes, s'est spectaculairement redressée, elle est passée de 51,6 ans en 2005 à 60 ans actuellement. Ce qui ne va pas, c’est qu’un grand nombre de personnes n’a toujours pas accès au traitement : un sur cinq selon une étude, mais qui est contestée par le ministère de la Santé. Autre problème, l’accès de plus en plus large aux médicaments participerait d’une certaine banalisation du VIH. "Les gens ne prennent plus le virus au sérieux comme ils le devraient, en particulier les gens de mon âge", observe ainsi Palesa Motau, 21 ans, conseillère bénévole sida à l'université de Pretoria, citée par l’AFP. "Oui, le VIH/sida n'est plus considéré comme une peine de mort dans le pays. Et oui, théoriquement on peut avoir des gens qui se relâchent", admet le ministre de la Santé, tout en mettant en avant les efforts publics pour sensibiliser la jeunesse. Un programme cible les douze millions d'élèves, prévoyant même la distribution controversée de préservatifs dans les établissements scolaires.