Afrique du Sud : la tradition s’oppose aux homos

2 Juin 2012
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La Chambre nationale des chefs traditionnels a demandé (6 mai) au Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, de supprimer de la Constitution sud-africaine la clause garantissant l'égalité des droits aux homosexuels, a rapporté l'hebdomadaire sud-africain "City Press". C’est la commission constitutionnelle du Parlement qui avait invité cette instance à suggérer des changements à apporter à la loi fondamentale sud-africaine, mais elle ne s’attendait probablement pas à ce que soit demandée la suppression de la référence à l'orientation sexuelle dans la Constitution qui garantit l'égalité des droits des citoyens. Comme le rappelle l’AFP, la constitution de ce pays est l’une des plus libérales et plus progressistes du continent. Elle indique actuellement la chose suivante : "L'Etat ne peut discriminer injustement qui que ce soit, directement ou indirectement, pour un ou plusieurs motifs, dont la race, le sexe, la grossesse, le statut matrimonial, l'origine ethnique ou sociale, la couleur, l'orientation sexuelle, l'âge, le handicap, la religion, la conscience, la croyance, la culture, la langue et la naissance". La Chambre nationale des chefs traditionnels avait déjà fait part de ses vives réticences concernant l’ouverture du mariage aux couples de même sexe en Afrique du Sud. De son côté, l'ANC estime que toute loi qui prive les gens du droit à leur expression sexuelle les dévalorise dans l'ensemble de la société. L’objectif de l'ANC est la création d'une société unie, multiraciale, non sexiste et démocratique. Exception sur le continent, les homosexuels sud-africains peuvent se marier légalement et adopter. Mais de nombreux homosexuels noirs sont toujours victimes de discriminations et d'agressions. Les lesbiennes des townships, en particulier, sont régulièrement la cible de viols "correctifs" destinés à les convertir à une hétérosexualité jugée plus orthodoxe.